Le principe du What-If est de se placer dans une histoire alternative. Cela a même un nom savant : l'uchronie. D'origine anglaise (aussi bien le nom que le principe), la traduction du "What-If" anglais est bien évidemment "Et si..." et cela peut prendre toute sorte de direction : et si tel pays avait acquis tel avion que serait son schéma de camouflage, et si l'allemagne avait continué la guerre au-delà de 1945 que serait devenu son aviation (principe du si fameux et si prisé Luft'46), etc...
Une très bonne autre source d'inspiration est le site What-If consacrée à l'iconographie et au modelisme de toute sorte d'aviation alternative.
Le principe de cette maquette est de se placer ici dans l'histoire alternative, "et si la France avait continué la guerre en 1940". La source de cette reflexion se trouve ici : http://www.1940lafrancecontinue.org/ où les auteurs ont developpé le principe de manière scientifique et historique. Il s'agit de la traduction française de la Fantasque Time Line (FTL). Un livre en a même été édité.
La France a continué la guerre en 1940. Rassemblant ses forces en AFN, l'armée de l'air prend en compte progressivement toutes les livraisons attendues des commandes passées auprès des Etats-Unis en 1938, 39, et 40. L'escadrille La Fayette après avoir usé jusquà l'os ses Curtiss H-75A, prend possession fin 1940 de ses premiers Curtiss H-81A2 Hawk, avion qui a déjà fait leurs preuves en Chine. Machine plus évoluée, cela permet au groupe d'affronter les appareils de l'Axe de manière un plus équitable face au Bf109 dont les versions sont elles aussi de plus en plus évoluées.
On se retrouve ici en 1941. Le groupe est assigné au front Grec en Méditerrannée face aux troupes italiennes aidées par les sections de choc nazies. Avec la densification du conflit, le groupe de chasse s'est étoffée et s'est vu adjointe une troisième escadrille "Le gaulois".
Avec le temps et les nécessités des opérations à l'extérieur, les camouflages de la Bataille de France se sont grandement simplifiées. Les taches compliquées sur l'extrados du début de guerre ont laissées places à un marron uniforme bien plus simple à appliquer et maintenir pour les mécanos, l'intrados restant en gris-bleu clair. Le nez de l'appareil entièrement jaune correspond au théatre d'opération sud-méditérannée suivant la directive du 1er février 1941 du BCAA (Bureau du Camouflage de l'Armée de l'Air). Le groupe a été autorisé exceptionnellement du fait de son histoire à porter ses couleurs vertes sur la casserole d'hélice et l'extrémité des ailes.
L'appareil représenté ici correspond à l'appareil du commandant de la troisième escadrille "La Gaulois" qui reprend ainsi les deux insignes : le La Fayette pour indiquer l'appartenance au groupe et Le Gaulois pour indiquer l'escadrille.
Il porte aussi quatre marques de victoires sur des appareils allemands (bien plus nombreux dans le ciel grec que les appareils italiens) ainsi que deux trains de marchandises détruits, indiquant ainsi le nouveau role de chasseurs-bombardiers qu'a pris le groupe depuis quelques mois.
La maquette est très simple, comme la plupart de cette série chez HobbyBoss. Elle peut se monter en une ou deux heures. Je me suis ainsi concentré sur la décoration.
Je n'ai jamais aimé cet avion le P-40B. Je le trouve laid. J'ai malgré tout acheté la maquette à la Hotte aux Jouets à Chalon/Saone ne voulant pas ressortir du magasin sans rien (faible je suis..). A l'ouverture de la boite et à la vue des décos proposées, tout le mal que je pensais de cet avion s'est confirmé. C'est alors que j'ai pensé à une déco "exotique", trainant ces derniers temps sur le site "What-If".
J'ai alors réfléchi à une déco spécifique du La Fayette dans une version "What-If". Mais avant de commencer, j'avais besoin de concrétiser la déco que j'avais en tête. Comme je n'ai que très peu de qualités artistiques, j'ai donc posté une question sur le fameux site anglais pour matérialiser cette déco sous la forme d'un profil. Et j'ai eu pas mal de réponse. On peut les voir ici. J'en ai d'ailleurs fait une page dédiée. Merci à "PantherG" pour sa réactivité et son efficacité.
Je me suis alors lancé dans la réalisation de ce camouflage original.
Voici les teintes utilisées :
J'ai voulu revenir à mes anciennes techniques au niveau du vernis pour voir ce qu'elles valaient encore et les comparer à mes dernières. Pour le vernis, j'ai abandonné le Klir pour passer du vernis brillant Gunze. Pas vraiment satisfait du résultat. Je pense que je vais revenir au Klir. En plus, il a l'immense avantage de pouvoir se passer au pinceau. Idem pour le vernis mat post décals. J'ai voulu retenter le Pebeo Mat dont je vantais les mérites à l'époque de mon Bloch 131 et de mon P-51B. Là aussi, pas vraiment satisfait. Je dois avoir du mal à le préparer et à le passer avec un évolution. Avant, je le passais avec mon Aztek et je n'avais aucun souci. Là, le fini qu'il me donne reste décevant. Dommage, il était pas mal. Je vais revenir au vernis mat Gunze que j'ai toujours trouvé très bien. Pour moi de toutes façons, toutes les peintures Gunze et Tamiya sont un vrai plaisir avec l'Evolution. Et puis le Pebeo reste un poil trop mat. Donc, je reviendrai sans états d'âme au Gunze.
Pour les décals, leur origine est diverses. Pour les cocardes, j'ai puisé dans la planche Model Art MADS 72-022. J'aurais du utiliser aussi les cercle blanc de la planche GEN-003 de la même marque car le blanc des cocardes n'est pas très profond et laisse voir un peu de transparence. Pas trop grave. Pour l'insigne du sioux, j'ai utilisé la planche Wingmaster n°5 (déco consacrée à un P-40F en tunisie), ainsi que son errata sur la planche Wingmasters n°6 pour le coté droit de l'appareil. L'insigne du gaulois a été pris toujours une planche Wingmasters mais la n°13 consacrée à l'aviation française de 1940 (il s'agissait je crois d'une déco d'un MB152). Les chiffres 3 viennent d'un pillage de cette même planche mais d'une déco au 1/48 dont les chiffres avaient la bonne hauteur !! Les marques de victoires proviennent d'une planche découverte par hasard Kits-World KW172016. Enfin, les marquages sur le drapeau de dérive sont une création personnelle sur une planche de décals vierge, une bonne vieille imprimante et du Liquid Decal Film. J'ai du m'y reprendre à deux fois mais cela fonctionne toujours correctement.
Pour les finitions, passage d'un petit jus Dark Wash de chez Mig Productions.
Et voilà. Un montage simplissime. Cockpit peint à minima (mais je m'en fiche). Un mois en tout pour finir cette maquette, de fin novembre 2011 au 23 décembre 2011.
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