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Supermarine Spitfire Mk IX du La Fayette

Les avions, l'historique

Historique

Lorsqu'en août 1945, le gouvernement français décide d'intervenir en Indochine, l'état-major Air affecte au corps expéditionnaire une escadre de chasse équipée de « Spitfire ».

Pourquoi cet avion ? Sans doute parce que l'on pensait que l'achat des avions et des rechanges nécessaires n'offrirait aucune difficulté, la R.A.F. ayant des Squadrons de chasse sur « Spitfire » en Inde et en Asie. Ce choix s'avèrera mal fondé ; on a pensé à l'achat et oublié les conditions d'utilisation de l'avion. D'une part le « Spitfire » a une autonomie très limitée ; d'autre part, les contextes géographique, politique et militaire de cette campagne sont complètement différents de ceux de l'Europe. Le climat est du type tropical, mais modifié par la proximité de la mer de Chine. En plus des phénomènes liés à ce climat : mousson, vent, pluie..., il faut noter la présence, entre janvier et avril, de couches de brume prenant naissance au ras du sol et qui recouvrent le delta du Fleuve Rouge (Tonkin). Au-dessus de la Cordillère Annamitique s'élevant en moyenne à 2 000 m, des formations nuageuses quasi permanentes culminent jusqu'à 6 000 m.

Les reportages télévisés (guerre au Vietnam) ont rendu célèbres les paysages de cette contrée : montagnes, collines, jungle, rizières... (« détails » plus ou moins bien portés sur des cartes déjà anciennes et peu précises !). Le lecteur s'imagine facilement les difficultés rencontrées par nos pilotes qui savaient qu'une panne en campagne signifiait la mort.

Les quelques aménagements en dur réalisés par les Japonais ont été sérieusement endommagés ou même détruits par les « Tigres Volants de Chennault. Après la guerre, les Viets s'empressent de saboter les aménagements qu'ils peuvent approcher. Si bien, que lorsque le corps expéditionnaire français arrive sur place, seul Tan Son Nut (aérodrome de Saïgon) a conservé ses hangars. Hélas, les Anglais, représentés par un Wing de chasse et par des unités de transport, ont déjà occupé le meilleur.

Pour les 48 premiers Spit, ils arriveront en caisse directement d'Angletterre sur deux navires de sa gracieuse majesté.
Il faudra convoyer, sur les aérodromes hâtivement réaménagés, par « Dakota » puis Junkers 52, l'essence nécessaire au ravitaillement des avions d'appui et les mécaniciens dont le nombre sera toujours inférieur aux dotations réglementaires.

Pour le type exact d'avions, il s'agit de LF Mk9e pour la plupart. Ce sont les plus fréquents. HF/LF Mk IXe (187 appareils utilisés).Mais on trouve quelquefois des hybrides : fuselage à sérial de E et aile C, ou l'inverse. Cela est dû au fait que les avions sont arrivés en caisses démontés, et remontés parfois au hasard. Sur certaines photos,on voit un petit décalage du camouflage entre l'aile et le fuselage. Pas de MkXVI en Indo à cause de l'embargo US sur les moteurs Packard à cette époque où les US considérait cette guerre comme une guerre coloniale. Ce n'est qu'en 51 que les US nous donneront un petit cou de pouce en Indo via le MDAP.

Mission : la principale, on peut dire la seule mission confiée aux « Spitfire » est l'appui-feu. Cette tâche ne lui convient pas du tout à cause de son rayon d'action trop faible (les pilotes volent presque toujours avec des réservoirs supplémentaires afin de tenir l'air un peu plus longtemps, au maximum 2 h 45, surcharge réduisant l'armement (bombes), la maniabilité et la stabilité de la plate-forme de tir et de la vulnérabilité des parties inférieures de l'avion : le réservoir d'huile (lubrifiant) se trouve sous la partie avant du moteur, exposé aux tirs des armes individuelles et de D.C.A.

Un « Spitfire » dont le circuit hydraulique-moteur est touché, doit être ramené au sol par son pilote dans les deux ou trois minutes qui suivent. Passé ce délai, l'avion s'enflamme. Un autre problème entrave souvent le bon déroulement de la mission : l'absence des liaisons radio : terre-air, air-air en particulier avec les cinq pelotons de PiperCub d'artillerie (débarqués aussi à Saïgon) afin que les bombes soient placées au bon endroit. Mais là, le « Spitfire » n'est pas en cause.

Articulation des escadres : il y aura toujours entre 1945 et 1950 une escadre de Spitfire en Indochine. Puis le matériel américain prendra la relève. On verra se succéder les Kingcobra, Hellcat, puis Bearcat.

Au total, quatre escadres et un groupe seront envoyés à tour de rôle en Extrême-Orient :

  • la 1re : G.C. 1/7 Provence et G.C. 2/7 Nice.
  • la 2e : G.C. 1/2 Cigognes et G.C. 3/2 Alsace.
  • la 3e : G.C. 1/3 Navarre et G.C. 2/3 Champagne.
  • la 4e : G.C. 1/4 Dauphiné et G.C. 2/4 La Fayette.
  • le G.C. 1/6 Corse.

 

Spitfire sur l'Indochine (P Branly / VG33)

Les premiers Spitfires de l'Armée de l'air volant en Indochine étaient quelques Mk VIII empruntés à la RAF sur le terrain de Tan Son Nhut (Saigon) en Cochinchine. Ils furent utilisés à partir du 13 décembre 1945 par le GC II/7. Plus tard, le GC I/7 "Provence" et le GC II/7 "Nice" furent ré-equipés avec des Spitfire MkIX, cette fois achetés à la Grande-Bretagne. Les premières opérations au Tonkin se terminèrent en mars 1946. Les deux groupes cumulaient alors plus de 600 sorties, 28 tonnes de bombes larguées, avec seulement 4 avions endommagés.

En juillet 1946, la 2eme Escadre, avec le GC I/2 "Cigognes" à Hanoi et Lang Son et le GC II/2 "Alsace" à Saigon, Nha Trang et Tourane (Da Nang), remplace la première escadre avec les mêmes Spitfires. Evidemment, les groupes se déplacent en fonction de la campagne de pacification en Cochinchine.

L'unité suivante fut la 4eme Escadre avec le GC I/4 "Dauphiné" et le GC II/4 "La Fayette" qui fut déployée dans le Haut-Tonkin en septembre 1947 pour l'Opération "Léa" dirigée contre le Viêt-Minh.

La dernière unité à voler opérationnellement avec des Spitfires fut la 3eme Escadre quand le GC I/3 "Navarre" remplaça le GC II/4 en septembre 1948 et avec le GC II/3 "Champagne" qui remplaça le GC I/4 en janvier 1949.

Au début de 1950, la 5eme Escadre débute ces opérations contre le Viêt-Minh avec des Bell P-63, marquant la fin de l'ére des Spitfire en Indochine.

 

Spitfire Mk IX. GC 2/4. 1947. (c) Ouest-France.

Spitfire au La Fayette

Le 19 août 1947, la 4e Escadre de chasse (composée d'un état-major et des GC 1/4 Dauphiné et 2/4 La Fayette) embarque sans avion à Marseille sur le « Félix-Roussel », direction l'Indochine. C'est à Haïphong qu'elle débarque le 12 septembre.

Quelques jours plus tard, les appareils laissés par la 2e Escadre sont pris en compte. Le GC 1/4 est affecté à Nha-Trang, le 2/4 à Hanoï-Gialam, l'E.M. à Saïgon Tan Son Nhut avec 4 « Spit ».

Les premiers engagements ont lieu au cours de l'opération « Lea » qui se déroule du 7 au 24 octobre 1947. Un échelon est basé à Hanoï-Gialam, un autre à Hanoï Bach Mai, le dernier à Langson. En dix jours, les Mk IX coulent 189 jonques, 22 sampans et 12 péniches. Ils détruisent un P.C. Viet Minh, 4 stocks de munitions et 3 dépôts d'essence.
Afin de remplacer les avions perdus et aussi pour appuyer la bataille décisive du Tonkin, le « Dixmude », porte-avions français, débarque le 21 octobre 1947, 12 « Spitfire », des Ju 52 du G.M.M.T.A. ainsi que 12 SBD Dauntless de la 4e Flottille de l'Aéronavale.

Le 30 mai 1948, c'est l'opération « Terminus ». Les interventions se poursuivent au nord comme au sud : Hanoï, Langson, Phong Nu, Fleuve Rouge, Nha Trang, Saïgon, etc.

C'est vers cette époque que le seul F.R. XIV, appareil à 5 pales, équipé pour la reconnaissance photographique, de l'Armée de l'air est ferraillé... sans avoir jamais volé. Une pale s'étant détachée pendant le premier point fixe après remontage par le Parc 1/482, les vibrations engendrées vrillèrent la cellule au point de la rendre inutilisable !...

Le retour en Europe s'effectue début octobre 1948 sur le « Pasteur » (Haïphong-Marseille) après que l'Escadre du commandant Lansoy ait effectué quelque 8 633 heures de vol sur - Spitfire ».

 


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