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Le placage d'aluminium

Application au Boeing 377 Startocruiser (Academy 1/72)

Par Canard72

Le Boeing 377 Stratocruiser  est l’héritier du Boeing B-50 dont il reprend les ailes , les empennages et les moteurs, le B-50 étant lui-même dérivé du B-29. Le B377 est le premier long courrier pressurisé de Boeing . Seuls quelques dizaines ont été produits, car la concurrence était rude face au Douglas DC-6, puis DC-7 et au Lockheed Constellation.

La maquette Academy 1/72 présente un beau moulage, gravé en creux, et  contient des pièces de B-50 pour la boîte à rabiot, les vraies nouvelles grappes comprennent les deux demi - fuselages, le poste de pilotage civil et bien sûr les pare-brise et hublots. La planche de décalcomanies est de bonne qualité d’un point de vue impression, mais manque à la fois de souplesse, résistant même aux assouplissants Microscale, et de solidité, se déchirant lors des ajustements de position, ce qui semble être un point commun aux décalques de la marque.

Le montage est réalisé « from the box » et n’appelle pas d commentaire particulier. J’ai seulement ajouté des harnais des sièges en feuille de plomb ou d’aluminium (capsule de bouteille de vin) fixés à la colle cyano - acrylate.

Le but de cet article est  surtout de présenter une  méthode de réalisation d’un revêtement « aluminium poli (skin polish) » pour le fuselage et les capots moteurs. J’avais mis cette  méthode au point voici quelques années, d’abord sur un P-47 N d’Heller, puis sur le Lockheed 049 Constellation d’ Air France également produit par Heller. En ce temps-là, j’utilisais de l’aluminium ménager d’une marque connue qui était très ductile et permettait d’obtenir le capot moteur complet du P-47 avec une seule feuille d’aluminium en obtenant très peu de faux plis qu’il était au pire possible de masquer par des coulures d’huile… La difficulté aujourd’hui est de trouver une même ductilité, je n’y suis pas vraiment parvenu, je me suis rabattu sur uns sous-marque peu onéreuse et somme toute meilleure.

Les ingrédients :    un rouleau d’aluminium ménager (épaisseur pratique 0,02 à 0,04 mm)
                                   du vernis brillant Humbrol en pot de verre
Les outils :              un pinceau (brosse souple pour étaler le vernis)
                                   un réglet métallique
                                   un scalpel ou un cutter bien affûté (il ne va pas le rester longtemps…)
                                   un support ferme (tapis de découpe ou support plus ferme)
                                   des mouchoirs en papier doux (ou en fin coton)
La méthode :
Cette méthode est à  appliquer de préférence sur des sous-ensembles non assemblés entre eux pour faciliter les manipulations . On aura donc au préalable réalisé les montages à blanc et les ajustements éventuels entre fuselage et ailes,… Vous pouvez obtenir soit un revêtement brillant en collant le côté satiné, soit l’inverse, vous pouvez aussi panacher entre divers panneux. Il sera possible d’effectuer des salissures ou un vieillissement ultérieur avec un pinceau  brosse souple (jus d’essence à briquet ou dry brush)

1-Pour les grandes surfaces, fuselage, aile, empennages,…
Après avoir lavé la maquette comme avant une peinture, appliquer sur une zone délimitée par les gravures d’un ou plusieurs panneaux une couche homogène (c’est çà le plus difficile) de vernis brillant qui agira comme une colle ne détériorant pas le plastique
Poser un aplat de feuille d’alu dont au moins un bord aura été coupé droit à l’aide du régler et du cutter en se calant sur l’une des limites du panneau, laisser déborder les autres côtés
Lisser avec un mouchoir en faisant des aller et retours au long du bord témoin dont on s’éloigne progressivement, tout en tenant appuyé avec deux doigts écartés, car cela glisse un peu…
Laisser sécher une heure au moins, ou attendre le lendemain,  on peut ensuite araser ce qui dépasse en se servant de la gravure comme guide du cutter.
Poursuivre avec les autre panneaux. On peut faire du bord à bord ou bien du recouvrement comme parfois sur les vrais avions… Je recommande de contourner les bords de fuite des ailes et empennages avec la même feuille et de l’araser au long de la limite des surfaces mobiles (volets, ailerons, gouvernes…). Le collage résistera bien mieux aux manipulations ultérieures qu’avec une découpe au long du bord de fuite.
Les saumons devront être peints en final car leur double courbure est trop prononcée, par exemple avec du Humbrol N° 11 ou du Metal Cote 27002 (brillant) ou 27001 (mat) selon l’effet désiré.
Sur une aile ou un empennage peints au préalable de la couleur choisie, on peut également réaliser les bords d’attaque en métal correspondant aux zones anti-givrées . Dans ce cas, l’idéal est de mesurer les développés du bord d’attaque en se servant d’une feuille de plastique souple et de découper à l’avance le contour développé,en général un trapèze. On peut ensuite lisser en place sans avoir vernis au préalable pour vérifier la découpe. Quand c’est O.K. , soulever délicatement (le pression atmosphérique tient l’alu en place…) , vernir et appliquer définitivement. Vous pouvez aussi coller une surface plus grande, mais il faudra araser en place, ce n'est pas toujours facile, les moteurs par exemple peuvent gêner.
           

2- Pour les capots moteurs ou les parties de fuselage évolutives :
En général, il faudra réaliser le placage par secteur en se limitant aux découpes des panneaux ou en réalisant de légers recouvrements qui se verront peu à distance d’observation raisonnable. Le mieux est de lisser en partant du bord de fuite , à partir du milieu de la feuille, vers la gauche et la droite, en terminant par le bord d’attaque du capot, il y aura des plis qu’il faudra bien écraser, ils seront peu visibles ensuite.  Ceci s’applique aussi aux parties évolutives de fuselage . Après séchage, détourer au scalpel.
Si vous voulez partir d’une feuille unique, soit vous l’enroulez autour du capot et vous repoussez le métal en rayonnant vers le bord d’attaque, soit vous posez la feuille sur le bord d’attaque et vous rabattez tout autour , là aussi en écrasant les inévitables plis… Ensuite, s’il y a trop de plis, détourez au long de la limite entre bord d’attaque et partie «  courante » que vous plaquerez en en roulant la feuille avec un recouvrement placé à l’intrados du capot , ou en profitant de la présence d’une prise d’air. Voir les schémas de principe.
D’une manière générale, inspirez vous des photos des vrais avions, cela vous aidera à trouver des limites logiques entre vos différentes feuilles d’aluminium.           

Voilà, vous savez tout ! Il n’y a plus qu’à passer à la pratique. La méthode n’est pas parfaite, comme beaucoup de choses en ce bas monde…

 Schémas de principe

 

Le Boeing 377 Startocruiser : fuselage et capots moteurs en placage d'aluminium  , le reste est peint en Humbrol Metalcotes

Mes précédentes réalisations faisant usage du placage d'aluminium.

Mon tout premier essai: Republic P-47 N Thunderbolt (Maquette Heller), le capot moteur est réalisé avec une seule coupe de feuille d'aluminium, il reste quelques plis sur les ailes et le fuselage

Lockheed F-94 C Starfire (Maquette Heller),le fuselage, les ailes, et la partie centrale des bidons sont en placage d'aluminium. la gravure en relief est très visible:

Grumman OV-10 A Mohawk (prototype, maquette Hasegawa), les bords d'attaque de voilure et d'empennages sont en aluminium plaqué

Boeing B-29 Superfortress ( Maquette Airfix) avec en prime 4 moteurs électriques récupérés sur des jouets cassés , en série 2 à 2 sous 3 V (soit 1,5 V par moteur), et des feux de positions (micro-ampoules de 1 mm de diamètre et 3 mm de long, importées des USA (8 Francs pièce…avant l'an 2000) : Les plissements de tôle visibles sur les ailes correspondent à des décollements locaux apparus quand j'ai soulevé la maquette par les ailes, les faisant fléchir vers le haut, et représentent bien des plissements comme il peut s'en produire sur les vrais avions lorsque des tôles trop fines sont ainsi comprimées ou cisaillées...

Convair TB-58 Hustler (Maquette Italeri) : Les nacelles des moteurs alternent des panneaux d'aluminium  collés côté brillant (çà glisse à la pose) ou côté mat, autorisant des nuances, de même entre voilure et élevons , ce qui permet un peu de rompre la monotonie. Certes, les vrais B-58 ne brillaient pas autant, c'est pour le "fun"…car c'est américain !

Boeing 247 (maquette William Bros). Hormis les nacelles moteurs , les bords d'attaque noirs et les raccords Karman de voilure, tout est plaqué en aluminium

Beech 18 (Maquette Pioneer), un petit avion civil, les marquages sont en transfert à sec posés sur du placage d'aluminium, les nacelles moteurs et les saumons d'ailes étant peints en Humbrol Metalcote, car non formables sans plis ni déchirures.

Le Lockheed 049  Constellation (Maquette Heller de L 749 modifiée, les hublots étant ceux d'un L 049) . Hormis la partie des nacelles moteurs fixée à la voilure et le toit blanc, tout est en placage d'aluminium, même les raccord Karman à la liaison voilure-fuselage.

Sud Aviation SE 210 Caravelle (Maquette Mach 2) , les bords d'attaque des ailes et des empennages horizontaux sont en placage d'aluminium

Boeing  707-300 B (Maquette Heller) : partie inférieure fuselage, bords d'attaque voilure et empennage horizontaux en placage d'aluminium

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