Il y a eu huit Caudron type "Rafale" biplaces de course, deux C.430, six C.560 à fuselage plus court et surface portante augmentée dont quatre ont été convertis en C.660 avec une voilure de C.430 et, parfois, une dérive rehaussée. A noter qu'il était possible de les configurer ponctutellement en monoplace.
De 1934 à 1938, ces petits avions, affutés comme des lames de rasoir, font la loi lors des courses de leur catégorie et raflent 41 records du monde. Aviation populaire aidant, le grand public les associe au nom d'Héléne Boucher qui trouve la mort à bord du C.430 F-AMVB et leurs silhouettes marquent les esprits.
Tirés par un moteur de 140CV, dotés des derniers raffinements technologiques, ces bolides chargés à plus de 90kg/m² devaient être "chauds", particulièrement en finale lorsque le pilote ne voyait plus vers l'avant que la tête de son passager et ne pouvait pas se pencher sur le coté...
Le F-ANAL atteindra avec Boris la moyenne de 331,736 km/h sur circuit de 100km !
Seuls les F-ANAK et F-ANAR (C.660 n°3, nc 6938, le plus capé en nombre de records) survivent à la période pour mieux disparaitre dans l'effondrement de 1940. Il ne reste d'eux que quelques beaux livres, d'agréables articles de revues, une réplique au GPPA d'Angers et les maquettes FSC Dujin. Merci à ceux qui nous régalent de la sorte !
La maquette du C.660 s'assemble avec soin, patience, expérience et documentation. Si, commme moi vous optez pour le F-ANAR, une compilation de Léo Ferré peut être à considérer comme ingrédient de base. Maquette en résine artisanale datant un peu, on ne peut nier qu'il y a du travail mais aussi beaucoup de plaisir à évoquer une période aéronautique particulièrement riche et à mettre en valeur des artisans modestes et talentueux.
J'ai choisi d'ouvrir le poste arrière pour animer ce petit objet, ce qui m'a amené à l'aménager de neuf. Comme si cela ne suffisait pas, je me suis convaincu de refaire les trains et j'ai dû remplacer l'hélice, trahie par l'age du moule, par une pièce en carton stratifié selon les conseils judicieux de Mr Mazon. Le bleu est ce que j'avais de plus proche - et d'agréable - dans mon stock. Ne pouvant mettre la main sur la décoration du F-ANAR lorsqu'il était piloté par Madeleine Charneaux, je me suis rabattu sur celle qu'il portait lors de sa participation à la coupe Armand Esders de 1935, se classant 3éme à 273,911 km/h avec Lumière et Laurent. Elle est réalisée essentiellement au pochoir, seuls les graphismes de la dérive étant issus de la planche de décals. La patine est minimale car si avions furent bichonnés, ce furent bien ceux-là : non contents de voler peu, ils ont rarement du passer une nuit "à la dure".
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