Avec son fuselage ajusté autour d'un Pratt R-2800, sans autre traînée parasite qu'une verrière à vision totale, une hélice d'un diamètre supérieur au tiers de son envergure et un train étonnamment complexe pour l'époque, le Bearcat est emblématique des chasseurs à hélice de dernière génération. Successeur désigné du Hellcat, il ne lui sera jamais permis de rencontrer un adversaire à sa mesure.
Pour ainsi dire les seuls à le mener au combat, les pilotes de l'Armée de l'Air en utilisent un peu plus de 200 (presque le tiers de la production !), prêtés par le gouvernement américain, à contre-emploi, dans des missions d'attaque au sol en Indochine.
Haute sur pattes, quasiment arachnéenne, cette machine de guerre "née dans la bataille" partage, vue sous certains angles, avec le FW 190A un aspect presque maléfique...
Ce montage est issu d'une fascination pour la planche CARPENA sur les avions que nous avons utilisés en Indochine dont la date d'édition ne nous rajeunit pas. J'avais entamé la construction du moule Sword à sa sortie, puis l'avais mis de coté. Récemment, la promesse de la parution du Hobby Boss m'avait amené à y renoncer définitivement. Malheureusement - ou heureusement - celui ci ne semble rien apporter à la science. L'article du Fana sur Claude Liedet ramène le projet sur l'établi.
C'est un moule basse pression avec des éléments en résine. Tout est dit. L'ensemble est réticent au montage (installation d'inserts rigides dans des coquilles en plastique mollasson dont les cotes ne correspondent pas suffisamment) et exige sa dose de mastic et d'expérience. Le moule, sans être faux, manque de détails. On ajoute donc ceux que l'on remarque. L'avion de Claude Liédet est un -1 à mitrailleuses alors que le moule est un -1B ou -2 à canons de 20. Un peu de travail est donc nécessaire pour modifier la gravure des ailes. Histoire de ne pas faire comme tout le monde, et marquer l'utilisation en attaque au sol, l'armement comprend deux bombes anglaises à empennages raccourcis comme vu sur les photos abondamment publiées du "A" de l'Artois au point fixe. Le gros de la décoration est obtenu par pochoirs, à l'exception des insignes de capot (planche CARPENA) et des trois derniers chiffres du BuAér cédés par un ami (merci, Didier !).
Je n'ai pas pu résister à le mettre en regard d'un Wildcat...
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