Maquette72
       
Maquette72 > Mes amis > Philippe Martin > Lublin R-XIII

Lublin R-XIIIter / R-XIIId

Pologne, 1934/1938

AeroPlast / Janusz Makowski, 1/72

Montage Philippe Martin

 

Lublin R-XIIIter

Version à flotteurs du R-XIII D, il fut fabriqué à très peu d'exemplaires.

Une maquette extrêmement basique avec beaucoup d'éléments à faire sois même, monté en 2001 pour la revue Avions n°109.

 

Lublin R-XIIId

Bonne à tout faire de l'armée polonaise, il résistera courageusement à l'invasion du pays en 1939.

Une maquette extrêmement basique avec beaucoup d'éléments à faire sois même, monté en 2001 pour la revue Avions n° 109.

 

Pilier de l'aviation de reconnaissance polonaise, le Plage & Laskiewicz (Lublin) R-XIII n'est certainement pas l'avion le plus connu de ce pays. Ii fit pourtant partie avec les Karas, Los et autres P.IIc des quatre mousquetaires qui défendirent becs et ongles, et avec des pertes énormes, la Pologne en septembre 1939. Physiquement, l'avion est à classer dans la catégorie des Mureaux 110)/117, Henschel 126 ou encore Fieseler Storch : on met un pilote à l'avant, un observateur mitrailleur derrière, une aile au-dessus et on prie très fort pour qu'il ne rencontre pas le grand méchant loup... Il trouve ses origines dans le R-X de 1929 et fut la bonne à tout faire de l'armée polonaise pendant les années trente : observation, entrainement, record de distance, transport de VIP et même récupération de message en vol. Après les versions R-XIV et R-XV vint enfin le R-X111, le chiffre ayant été "sauté" la première fois par superstition! Pour dégager le tir vers l'arrière on essaya l'empennage papillon et même une dérive basculant vers le bas. Ça marchait, mais l'état-major n'en voyait pas l'intérêt, éternelle histoire.

Nous allons plus spécialement nous intéresser a deux versions : l'hydravion R-XIII ter et le R-X111d de l'armée de terre, qui payèrent tous deux un lourd tribut au manque de clairvoyance des généraux polonais. En septembre 1939 ceux-ci disposaient de 190 R-XIII qu'ils utilisèrent dans des missions de reconnaissance et d'appui. Un des moments forts de l'histoire de l'avion fut l'attaque, par un R-XIII ter de retour de mission, d'une parade des troupes allemandes dans les rues de Gdansk ! Le lendemain la Luftwaffe, un peu "énervée", détruisit tous les R-XIII qu'elle trouva.

DOCUMENTATION
11 vous faut obligatoirement les Fana 191, 192 et 193. Et si vous trouvez le Profile N°231 qui lui est entièrement consacré, c'est encore mieux. Vous y trouverez des plans en couleurs des deux versions qui nous intéressent et de nombreuses photos souvent communes au Fana. Ce dernier nous offre des profils de la plupart des versions et un plan 3 vues du R-XIII d. Un problème dans les deux sources il y a contradiction sur la longueur de l'hydravion, entre les plans et le descriptif de l'avion, mais nous y reviendrons...

LA MAQUETTE
Le kit Aéro Plast est une réédition; sa première apparition remonte à 1990 dans une petite boite bleue polonaise de la marque Janusz Makowski. Les grappes sont totalement identiques, on y retrouve les versions ter et d avec les roues et les flotteurs sur la même grappe. Ne possédant que des boites de l'hydravion je ne peux pas juger la présentation et les décals de la version armée de terre. Le plastique est tendre, les formes et dimensions relativement correctes. Les rares panneaux du fuselage sont gravés en creux. Une particularité, toutes les petites pièces sont dédoublées. De toute façon peu sont utilisables, de plus les habitacles ne sont pas ouverts, ça nous rappelle la grande époque Frog. Pour les amateurs, l'avion existe au 1/48 chez Mirage Hobby et il est d'assez bonne facture.

LE FUSELAGE
Premier problème, il lui manque 1 mm de largeur. Nous allons donc coller des baguettes de cette épaisseur sur le joint des demi-coques mais uniquement dans la zone de l'habitacle (en rouge sur la photo). Une mise en place à sec permettra de faire une découpe bien circulaire des trous du pilote et de l'observateur. A l'intérieur tout est à faire. Je me suis inspiré de la photo du tableau de bord (Fana 193 page 38 et du photoscope consacré au P.IIc dans le Replic 43. Pour la couleur du fond, j'ai choisi le gris 166 d'Humbrol avec les tubes de structure aluminium. Une fois l'intérieur fini, on colle l'habitacle, on pince l'avant et l'arrière avec une goutte de cyano et on bouche le joint en queue de billard pour obtenir la largeur désirée. Les parties mobiles de l'empennage sont découpées (ça permettra de les retravailler un peu avant de les poser braquées) et les parties fixes sont mises en place après une reprise du support de gouvernail qui manque de longueur en suivant le plan du Fana. Attention, prévoyez un espace dessus et dessous le support de la profondeur, le pilote pouvait faire varier son incidence.

LE MOTEUR
Il est tellement moche que l'on ne peut pas se permettre de faire l'impasse sur sa reprise complète. J'ai séparé le capot et la flasque frontale en rognant ce qui est sensé figurer les cylindres. Après affinage de ces deux parties, on récupère un neuf cylindres dans la boite à rabiot. On rajoute les échappements, un par cylindre, et on assemble tout cela. L'hélice n'est pas très facile à assembler, mais une remplaçante sera dure à trouver. Pour la peindre, on fait un fond en brun clair et au pinceau fin, on dessine les veines du bois avec un brun foncé puis un vernis brillant par-dessus.

LES FLOTTEURS
La surface des pièces tient plus de la veste matelassée de l'armée chinoise que du revêtement de tôle, il va donc falloir mastiquer tout ça... Leur longueur pose un problème. Ils font un centimètre de plus que sur les plans du Fana et du Profile. Mais ces mêmes plans sont sous dimensionnés par rapport au descriptif des avions. J'ai pour ma part fait le choix de les laisser tel quel et de revoir les dimensions du plan. Je les ai lestés à l'avant pour éviter que l'avion traîne de... l'arrière et, après gravure, j'ai rajoute les détails du dessus en décals alu sur fond de peinture duralumin sans oublier les gouvernails et leurs câbles de commandes (câbles beaucoup trop fins pour être vus sur les photos). J'ai opté pour le rattachement de ces câbles aux jambes des flotteurs plutôt qu'au fuselage, contrairement à ce que dit la notice Makowski.
 
LES AILES ET LEUR MISE EN PEACE
Elles ne posent pas de problème particulier en dehors d'un bon affinage des bords de fuite. J'ai découpé les parties mobiles pour mieux les travailler. Attention aux petits détails comme les phares, la dynamo et les bancs de jardin ils varient d'un avion à l'autre. Comme souvent avec les avions parasol, la mise en place est un gros problème : de plus les mâts ne sont pas utilisables.
J'ai commencé par poser les ailes grâce à une petite cale de 3 mm de haut collée sur le dessus du fuselage. Une fois l'aile bien perpendiculaire et horizontale, on laisse sécher toute la nuit. Quand tout cela ne bouge plus, on installe les mats bien fixés sur le fuselage et juste maintenus à la colle blanche sur l'aile ; on n'a plus qu’à détacher celle-ci pour obtenir, après élimination de la cale, deux éléments faciles à peindre et à réunir en toute fin de travail. J'utilise également les fils des haubans pour solidifier l'assemblage en perçant mes ailes pour les faire passer. Cela relève d'un travail de couture parfois un peu compliqué, mais sans défaut et très résistant.

DÉCORATION
N'ayant, comme je l'ai déjà dit plus haut, pas les decals pour le R-XIII d, mon choix a été large. J'ai choisi l'avion représenté sur le plan 5 vues du Profile. Il s'agit du N° de série 56.150 du 3eme escadron de reconnaissance basé à Poznan-Lawica en 1938, en photo dans le Fana 192 page 24 et dans le Profile. Bien entendu cela demande de réaliser le joli petit moustique de l'insigne d'escadron à la main. Mais on n’a rien sans rien. Le choix des couleurs n'a rien d'évident, car beaucoup de peintures polonaises de cette époque sont proches les unes des autres, et les noms polonais sont a coucher dehors (ils doivent penser la même chose du français}. Mais pour une fois que leurs avions ne sont pas brun-vert, profitons-en ! Pour mes choix, s'en référer à la liste en fin d'article. Les grandes cocardes d'intrados sont correctes mais les autres ne sont pas assez petites. On s'en contente ou on plonge dans la boite a rabiot. N'oublions pas l'asymétrie des cocardes d'extrados, cela permettait une identification plus rapide de la nationalité (encore une bonne idée).

Pour le R-XIII ter, la recherche a été moins difficile. C'est du Szarymorski, simple non ? En fait du gris de rien j'ai pris mon petit Federal Standard, mes pots de peintures et j'ai trouvé la Gunze H-67 correspondante au RLM65 ! C'est presque ça. Les plus vicieux pourront y rajouter une pointe de vert clair, pour ma part je l'ai utilisé tel quel. J'ai choisi le n° 712 pour une bonne raison, on a une superbe photo de l'appareil dans le Fana 193 page 40 photo prise a Puck en décembre 1934. Comme le l'ai précise pour les ailes, ces avions fourmillent de détails différents d'un appareil à l'autre, la photo nous permet donc de limiter les erreurs. Par exemple, la notice nous indique un gris de mer intégral pour le fuselage en dehors de l'avant et du dessous, alors que l'on voie très bien que l'habitacle est lui aussi couleur duralumin. Pour les décals. Même constat que pour le R-X111d.

FINITION
A ce stade, les ailes peuvent être mises en place avec le travail de couture qui s'y rattache. On va pouvoir également rajouter les commandes extérieures de guignol pour le gouvernail en fil de nylon très fin. La mitrailleuse aussi représente un gros travail. C'est une Vickers F de 7,92 mm à chargeur camembert montée sur tourelle TQ-7 ou R-2. Bien entendu, rien n'est utilisable dans la boite et on fait tout cela en fil de cuivre et plastique étiré. Il faut que cela "ait de la gueule", ce sont les crocs de notre chaton... On n'oublie pas le pare-brise (non fourni dans la boite) et les grosses cornes de brume sur le raidisseur gauche du R-XIII ter, c'était parait-il obligatoire sur les hydravions pour faire dégager les bateaux, toute une époque ! On termine avec un petit jus noir-terre de sienne dans les détails en creux, et un dry-brush blanc pour faire ressortir les nervures de l'aile.

En conclusion, nous voici devant deux petits avions jolis et orignaux à installer, par exemple, dans la vitrine juste au-dessus d'une parade de la Wehrmacht... Pour ma part, après tout ce travail, je vais me détendre un peu en convertissant un Skoda D-I de K.P. en Dewoitine D-25 argentin biplace.

COULEURS DU R-Xiiid
- Bistre fonce ou khaki fonce, FS30097 : 80% Humbrol 98 + 20% Humbrol 91
- Ocre, F533245 : Humbrol 93 ou Model Master 1735
- Vert fonce FS34097 : Humbrol 102
- Bleu clair  FS35550 : 90% Humbrol 122 ou Model Master 2126 + 10% blanc

COULEURS DU R-Xiii ter
- Gris de mer FS34410 : Humbrol 155 (disparu) ou Gunze H-67
- Alu pour l'entoilage :  Model Master 1401 ou Tarniya XF-16
-Duralumin (parties métalliques) : 80% Model Master  Alu 1401 + 20% Magnesium 1403

 

 

 

haut de page

ACCUEIL | ME CONTACTER | LIENS