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Max Holste MH-1521 Broussard

France

Model Art Decal System, 1/72

Montage Philippe Martin

Il aura fallu attendre sa disparition  des tarmacs de l’ALAT pour que les fabricants de maquettes s’intéressent enfin au Broussard.
Une première fois en 1986 au 1/72 avec la marque Graphy Air, et plus récemment les modèles Miku Model au 1/48 et Model Art qui nous intéresse aujourd'hui. Pourtant, si on le regarde de plus près,cet avion ne manque vraiment pas de charme et il a toutes les qualités requises pour figurer dans la vitrine des amateurs d’avions français à coté d’un Ouragan ou d’un mirage 2000. Sa longue carrière lui ayant fait cotoyer toutes les générations des chasseurs à réaction Dassault.
Pour ceux qui préfèrent des cocardes moins conventionnelles, l’avion convient aussi très bien. Au gré de voyages lointains,on aurait pu le croiser sous les couleurs de l’Argentine,de la Haute-Volta, du Cameroun, du Gabon , de Madagascar, du Maroc, de la Mauritanie, du Niger, du Portugal, du Sénégal, du Tchad, du Togo, de la République Centrafricaine,du Congo ou du Bénin.Sans  compter ses multiples utilisateurs civils.

LA MAQUETTE
Sans revenir sur l'analyse du kit, on peut dire que c’est l’exemple même du kit multimatériaux. l est constitué de pièces en résine d’une grande finesse,ce qui n’est pas toujours le cas dans cette matière,de vitrages thermoformés en rodhoïd ,d'une grande plaque de photodécoupe et de quelques petits éléments en métal blanc.

LA RÉSINE
Pour ceux d’entre nous qui n’ont pas encore osé s’attaquer à cette matière, je me permet juste de leur rappeler qu’à part l’utilisation exclusive des colles cyanocrylate ou epoxy ,elle se travaille exactement comme le plastique injecté. Pour ma part, j’utilise de la “super glue” en gel et de la “cyanolit verte” liquide que j’applique avec un vieux tire-lignes qui permet de doser trés précisement la quantité de colle et de l’appliquer avec précision. Les mastics classiques font très bien l’affaire mais je leur préfère le mastic de finition auto “Sintofer”dont la texture se rapproche plus de la résine.

FUSELAGE ET INTERIEUR
Premier travail ouvrir les fenêtres,en commençant par le centre avec une lame X-Acto ça va tout seul .Si l’on veut que le futur travail sur l’aménagement intérieur soit vu, il est préférable d'ouvrir les portes. Mea Culpa, je me suis contenté de celle de droite. Elle coulisse sur deux rails, alors que la gauche a des charnières. La découpe se fait en glissant une lame de rasoir dans le joint. Une fois désépaissie, rallongée à sa base à 1 milimètre, et les 4 sabots refaits, elle sera parfaite. Au passage, on allongera aussi le rail du bas, trop court, il doit venir à l'aplomb de celui du haut.
Occupons nous maintenant de l'intérieur. Le sol est gris foncé sale, la moitié inférieure des parois est brune (humbrol 186) la partie haute et le plafond sont blancs. Le bas des cloisons est protégé par une plinthe en aluminium de 4 mm,j’ai réalisé la mienne avec de l’alu autocollant. Le poste de pilotage,à partir du renfort en relief sur les parois est peint en gris foncé.Il manque une  citerne d’eau accrochée à l’arrière gauche de la cabine de couleur beige,certains appareils ne l’avaient pas.Le tableau de bord en photodécoupe est parfait et on réalise les manche à balai avec une tige d’étiré.Les coussins de siège sont brun-rouge ( humbrol 133) avec un liseré beige,les ceintures sont généralement bleues mais on en trouve des grises sur certaines photos . Ces sièges,mi- résine mi-photodécoupe sont trés beau,même s’il faut retailler les coussins passagers  pour qu’ils s’enfoncent plus dans le cadre métallique (VOIR PHOTO).On peut rajouter des détails un peu de partout comme un cendrier supplémentaire,une radio sur la casquette du tableau de bord ou les manettes de gaz, mais dans l’ensemble ce qui est fourni suffit pour rendre le coté kitch de l’aménagement interne.Je me suis quand même permis d’installer un pare soleil bleu transparent pour protéger le pilote en cas d’oubli de ses Ray-Ban!
Pour en revenir à l’extérieur du fuselage, un masticage du ventre est nécessaire pour faire disparaitre le joint du moulage. Cette opération estompe du même coup la trappe rectangulaire qu’il faudra refaire de la même taille en alu autocollant accompagnée d’une plus petite à la hauteur de la porte. J'ai detaché les éléments mobiles de la queue pour donner plus de vie à l’appareil, Ces éléments,ainsi que ceux de l’aile sont maintenus en place par un jeu de petites cales rectangulaires quand l’appareil est au parking, l’emplacement de ces cales est matérialisé sur l’avion par des pointillés jaunes.

PARTIES VITRÉES
Pour les vitrages latéraux je n’utilise pas ceux fournis par le fabricant. Les vitres doivent venir au ras extérieur de la fenètre,l es pièces du kit les feraient apparaître en retrait avec en plus un effet de loupe. Il est beaucoup plus simple de tenir un morceau de rhodoïd à l'intérieur de la fenêtre, de tracer le contour avec une pointe à tracer et de les coller à la colle blanche après découpe. Profitons au passage pour tracer les petits aérateurs circulaires sur cinq d’entre elles et les montants sur celles du poste de pilotage. Si la fenètre arrière gauche coulisse sur elle-même pour ne pas gêner la porte,sa consoeur de droite bascule vers le haut.Je l’ai presentée ouverte sans oublier de poncer le cadre en relief qui l’entoure.Ce cadre rouge est présent sur la planche de decal,sa mise en place directement sur du rodhoïd nous permet de créer la fenêtre sans difficultés. Le pare brise nécessite beaucoup de doigté au découpage,il faut faire de nombreux essais,par bonheur le fabricant a pensé à en mettre deux dans la boite. Merci.

LES AILES
L’envergure est un peu trop grande de 3 mm, rien de choquant, on peut rectifier ou pas. L’aile gauche a de la flèche et c’est beaucoup plus voyant ,j’ai fait le choix de la découper à sa base et de la repositionner correctement une fois le toit du fuselage mis en place. En profitant de l’opération pour lui donner un leger dièdre de 3mm sous les saumons et poncer le bord de fuite pour obtenir quelque chose de plus droit et de plus parrallèle au bord d’attaque. Par sécurité,on a intérêt à la "goujonner" avec deux tiges de cuivre, opération délicate, dans une zone si mince. Même rectification du bord de fuite avec l’aile droite, pour son dièdre, la souplesse de la matière au moment de la mise en place sur le fuselage suffit. Il nous faut réaliser sur l'aile gauche un phare de 39mm de l'emplature avec un bout de grappe transparente et un tube pitot avec une aiguille de seringue.J’ai fait diparaître les feux de positions en ponçant les saumons,je les refais avec une goutte de colle blanche colorée.

LE GROUPE MOTEUR
Commençons par ébarber le moteur,il en a besoin ,c’est un Pratt et Whitney R-935-N-1 Wasp Junior ,une vrai célébrité à lui tout seul. Construit à 35 000 exemplaires,il équipait déjà des avions comme le  Vought kingfisher ,le Beech  17 et le C-45 Expediter à la fin des  années 30. Aprés l’avoir rehaussé de petit détails, comme le filtre rectangle entre les cylindres du bas,on peint son carter en bleu-gris (Humbrol 87) et les tiges de culbuteur en noir (VOIR PHOTO).Il nous faut réduire l’intérieur des lèvres du capot de 2 mm si l’on veut qu’il prnne bien sa place. Contrairement à l’habitude,les volets de réglage du débit d’air en photodécoupe ne doivent pas être separés. Une membrane les relie, même quand ils sont ouverts. Leur mise en place n’a rien de simple , il faut leur donner une courbe correspondante à celle du moteur.Bizarrement les échappements sont à faire soi-même,il semblerait que ce soit un oubli du fabriquant. Les petites grilles en photodécoupe sur la prise d’air et devant le radiateur d’huile donne un aspect trés réaliste à l’ensemble.La casserole d’hélice est à creuser avant mise en place et l’on pensera à graver les 8 attaches des capots moteur.

LE TRAIN D’ATTERRISSAGE
C’est une des grosses difficultés du kit,la seule indication pour sa mise en place est que la distance entre l’intérieur des deux roues est de 42 mm.Il faut commencer par agrandir les fentes du fuselage et des roues qui vont accueillir la lame.Faire disparaître d’un coup de lime le joint sur la tranche de cette même lame et courber son extrémité haute d’un angle à 130° avant la mise en place.Une fois solidement fixé au fuselage j’ai utilisé la souplesse du métal pour obtenir l’écartement voulu entre les roues tout en contrôlant si l’assiette générale de l’avion restait correcte.La roulette de queue est très fine avec sa fourche moulée séparement mais un peu fragile.Les roues doivent être representées très peu écrasées.

LES DETAILS
Ils sont nombreux et ,sur un avion qui a eu une aussi longue carrière,il faut faire attention à tout. Les variations touchent principalement la forêt d'antennes et les feux de position, d'un avion à l'autre les différences peuvent ête importantes. Pour ma part, je n'aime guère la photodécoupe, dans la plupart des cas, c'est trop plat et trop fragile. .J’ai remplacé les poignées à l’arrière du fuselage et le marchepied par du fil de cuivre collé dans des trous percés dans la résine. Pour les mâts d’antenne, il suffit de profiler du fil de cuivre épais à la rape pour obtenir quelque chose de plus réaliste et solide.Il faut rajouter des boucles rouges sur les haubans pour le maintien de l’avion au sol et à la base des ailes pour d’éventuels treuillages. Il nous faut encore réaliser divers petits détails comme les cables de freins en arrière de la jambe de train ou les guignols de gouvernail en fil de cuivre courbé.Les tubes de venturi sont à refaire et il faudra placer deux autre petits tubes en avant de la grande trappe ventrale.Les articulations d’ailerons de la boite sont très réalistes je les ai conservés.Ne pas oublier enfin les guignols de  commande des ailerons de profondeur de chaque coté de la queue fournis sur la planche de photodécoupe.

LA DÉCORATION
Au vu des multiples utilisateurs de l’appareil,mon goût pour l’exotisme m’a poussé à chercher une décoration qui sente bon le sable chaud. Malheureusement si les photos d’appareil de l’Alat sontl légion,on en trouve peu de ses utilisateurs africains,par chance j’ai pu me procurer plusieurs clichés d’appareil malgaches. Mon choix s’est porté sur un appareil codé “B”de la 1ére escadrille malgache (1ére Escama) photographié au début des années 60 au moment ou ces appareils de l’E.T.O.M. 50 sont offerts par la France à cette jeune république indépendante,ils seront remplacés en 1971 par des Cessna 337. Mis à part les insignes de nationalité,la décoration reste celle des appareils français et toutes les indications de couleur peuvent convenir pour un avion de l’Alat. Je commence par peindre les saumons,le capot moteur,le dos et la queue en blanc. Après masquage de la grande croix blanche dorsale (protection thermique pour les réservoirs et la cabine), je m’occupe du day-glo. Cette peinture vieillit mal, le soleil et l’usure la font passer du rouge-orangé à l’orange puis au jaune.J’ai peint un dégradé de ces trois couleurs en tenant compte des zones à l’ombre et du veillissement de l’appareil assez faible dans mon cas en utilisant le jaune H24 et le rouge H23 de chez Gunze (en Humbrol 154 et 174). Après masquage de ces parties, passons au vert. Cette couleur est très variable, au fur et à mesure du vieillissement et des retouches peintures. Mon choix s'est porté sur un vert OTAN H-330 Gunze (Humbrol 116) pour le vert de base,et sur un olive drab H-304 gunze(Humbrol 155) comme additif pour les effets de veillissement.En mélangeant ces deux teintes en fonction de la documentation on obtient un aspect convenable.
La peinture finie,occupons nous des décals. Dans mon cas il me fallait créer les cocardes et l’insigne d’escadrille.J’ai tenté ,pour la première fois, la réalisation par ordinateur.Apres avoir scanné une cocarde malgache et un dessin de l’insigne,j’ai converti tout ça à la bonne dimension,multiplié les exemplaires et imprimé sur une planche “Expert-Choice Decal” Blanche ne disposant que d’une imprimante classique sans encre de cette couleur.Pour éviter les problèmes de découpe des cocardes ,j’ai créé un fond vert autour d’elle le plus proche possible de mon camouflage.Aprés impression les encres sont fixées avec un vernis.le résultat est loin d’avoir la qualité des decals professionnels mais ça permet de réaliser des décorations très personnelles que peu de fabriquants prendraient le risque de commercialiser.

FINITION
Une fois à ce stade du montage, l’avion est aussi pratique à tenir qu’un hérisson! C'est maintenant que l’on va installer les détails les plus fragiles comme les masselottes de volet et les fils d’antenne. J’ai l’habitude de réaliser mes antennes avec du fil de pêche teinté au marqueur noir,ça marche pour le ventral mais le grand V qui relie les dérives à la cabine est en fil argenté,plutôt que de le peindre de cette couleur,j’ai préféré le laisser nature ce qui lui donne un aspect encore plus fin.Les deux antennes rigides sont elles realisées en fils de gaine électrique argenté .Il nous faut encore créer les déperditeurs d’electricité statique en arrière des saumons d’aile ,des dérives et au bout de la queue pour donner la touche finale.Tout ça nous donne une maquette haute en couleur ce qui est étonnant pour un avion vert épinard!

La petite camionette volante de l’Alat peut désormais rejoindre dans la vitrine les grands chasseurs du XXeme siècle. 

DOCUMENTATION
   -Les avions Max Holste éditions 
    et dans les Fana de l’aviation n°186,207,221,229,232,288,299,312,397.

Sur le web j’ai retenu trois sites sur une multitude qui évoquent l’avion:
- http://www.mapica.org/
- http://groupdu Trait D’Union avec un historique très complet et un  plan trés precis. 
- La revue américaine Small  Air Forces Observer N°68 (12/1993) et N°69 (03/1994) qui contient  des plans 4 vues de la plupart des décorations africaines
- Des photos divereaeronefs.free.fr
- Et le site du musée de l’Alat à Dax:   http://perso.wanadoo.fr/aamalat/

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