Un constat que je fais régulièrement depuis longtemps : mes vitrines ne contiennent aucun avion italien. Il y a bien eu un Fiat G-50 pendant un temps mais c’était l’antédiluvien kit Airfix, monté il y a des lustres avec une gravure au cutter et une peinture matte (Humbrol Authentic) appliquée au pinceau. J’en ai fait don il y a quelques années à l’ami Jean ROBERT qui cherchait une voilure pour un kit de conversion de G-50B en résine, si je me souviens bien.
C’est un autre membre de ce forum (ZOUAVE1863) qui, en me cédant un kit commencé du Re.2002 "Ultima Serie" de la marque Sword (Réf. 72086), a réveillé mon envie récurrente depuis quelques temps de combler cette lacune dans mes vitrines :
Problème : les décorations ne concernent qu’un Re.2002 italien anonyme et un autre aux couleurs allemandes, rien de bien folichon et rien non plus dans mon stock de planches.
Je me suis donc mis en quête de l’autre référence Sword du Re.2002 (Réf. 72056) qui contient une décoration opérationnelle de la Regia Aeronautica (R.A.). Et c’est lors de mes recherches sur un site de ventes bien connu que je suis tombé sur cette autre boîte, vendue par un magasin en Allemagne, qui regroupe plusieurs anciennes références de Reggiane Sword dont deux Re.2002 (I.serie et II.serie) :
Je l’ai commandé sans hésiter, en me disant que je ferai bien quelque chose avec les autres kits (deux Re.2000, un Re.2001 et un Re.2005).
A l’examen de ce que proposent les deux kits de Re.2002 de cette boîte, j’ai fait quelques recherches dans ma doc et sur le net, et j’ai découvert des choses intéressantes tant au niveau technique qu’au niveau des marquages.
J’ai donc étalé sur mon plan de travail le contenu des trois kits en ma possession et je me suis décidé à monter deux Re.2002 à partir des kits neufs, en utilisant quelques pièces optionnelles de celui reçu gracieusement (merci Alain).
Ce double montage a débuté par la préparation de… deux cockpits.
L’ouverture de l’habitacle étant réduite, je n’ai rien ajouté à ce que fournit Sword, à part un jeu de harnais pré-peints Eduard (Réf. 73043) pour celui qui aura la verrière ouverte. La peinture a fait le reste :
Pour ce qui est de la couleur du cockpit, j’ai appris sur le site Stormo! que le Verde Anticorrosione appliqué par Reggiane était plus foncé et plus gris (FS34272) que celui utilisé par les autres constructeurs (FS34554). Chez MisterPaint, c’est la référence MRP-326 (Verde Mimetico) qui s’en approche le plus (FS34227), et c’est celle que j’ai choisie, mais on peut aussi l’obtenir en éclaircissant du Humbrol 78 avec un peu de blanc.
Pour ma part, j’ai brossée à sec le Verde Anticorrosione avec du Pale Yellow (Humbrol 81) pour l’éclairer un peu.
Les siège et les bouteilles sont Alluminio (Alclad ALC-101), les rangées de fusibles à droite aussi (Humbrol 191), le tableau de bord noir (Tamiya XF-1), et les appuie-têtes en Leather (Humbrol 62) pour l’un et en Service Brown (Humbrol 10) pour l’autre, passés au Klir pour leur donner un aspect cuir.
Puis je suis passé aux empennages horizontaux :
Sur de nombreuses photos, on voit les profondeurs légèrement baissées. La découpe fut délicate en raison des encoches à pratiquer et de la restitution des articulations à réaliser.
Bien entendu, avec ce type de production, il faut également bricoler un système de tenons pour que les plans fixes se mettent en place précisément.
Avec ce genre de kits, dits "short-run", il faut s’attendre à devoir travailler comme on le faisait sur les vénérables kits Frog (ou Airfix ou Heller), et c’est ce qu’il s’est passé pour les pièces liées au propulseur.
Le moteur radial tout d’abord, un Piaggio P.XIX RC45 de 1175 CV, constitué de deux couronnes de 7 cylindres chacune, dont Sword a fait une reproduction disons acceptable.
Même si on risque de ne plus en voir grand-chose, j’ai mis les câbles d’allumage qui partaient du haut des cylindres pour aller vers l’arrière. Par contre, il faut bien vérifier avant de le peindre que le moteur s’installe correctement. J’ai dû réduire le diamètre de la plaque support (sinon, le fuselage ne se fermait pas correctement) et mettre des cales en profilé Evergreen là où Sword a vaguement moulé un repère pour le positionner.
Pour l’anneau frontal, Sword a bien reproduit l’extrémité tronquée vers la droite de la prise d’air supérieure mais l’a moulée pleine. Même au 1/72°, je ne pouvais pas la laisser comme ça et j’ai tout évidé. J’ai retenu le Grigio Azzuro 1 (MRP-301) comme couleur intérieure.
Pour le reste, ce ne fut que ponçage et affinage, comme pour l’hélice par exemple (une Piaggio P.2001 M de 3,10m. de diamètre), ou les volets de refroidissement (fournis séparément par Sword), ou même encore les pipes d’échappements que j’ai dû percer :
Dans la continuité du trio grattage, ponçage, et affinage, je me suis occupé des deux voilures en commençant par les demi-ailes supérieures :
J’ai dû avancer les trappes d’accès aux mitrailleuses qui n’étaient pas gravées au bon endroit, et percer leurs orifices de sortie sur les bords d’attaque.
J’ai également adouci la représentation de l’entoilage des ailerons (j’en ai d’ailleurs profité pour en faire de même avec les profondeurs et les gouvernails).
A l’intrados d’une des deux voilures (en haut sur la photo), j’ai modifié la découpe des volets internes, comme ce fut le cas à partir du 25ème exemplaire de série.
Tant que j’y étais à gratter, poncer, et affiner, je me suis occupé des éléments du train qui en avaient bien besoin. Les différentes trappes notamment devaient absolument être affinées :
Tous ont reçu un premier passage de Grigio Azzuro 1 (MRP-301), la couleur de l’intrados, et ont été mis de côté car je vais devoir y revenir.
Ce travail sur le train m’a amené à me pencher sur ses puits pour lesquels Sword fournit une pièce qui convient pour le logement de la jambe mais beaucoup moins pour celui de la roue qui ne restitue pas les cloisons lisses qu’on devrait obtenir.
Après une petite séance de peinture et de jus, j’ai pratiqué une coupe afin de ne garder que les parties représentant les fonds des logements des jambes pour les coller à leurs emplacements.
Les essais à blanc pour installer ces pièces m’ont montré que je devais agrandir les contours des logements pour que les jambes puissent passer, ce qui a été fait.
Pour restituer correctement les logements des roues, j’ai repris la bonne vieille méthode dite du "pot de yahourt".
Dans un premier temps, on agrandit légèrement le diamètre des puits de roues puis on ferme provisoirement les ailes. Ensuite, on cloisonne chaque puits de roue à l’aide de carte plastique de 0,25mm (mise en forme autour d’un manche) en s’appuyant sur l’intérieur de l’aile supérieure pour la positionner :
La flexibilité de la carte plastique fait qu’elle suit le contour du puits de roue. Il suffit de la fixer proprement à la cyano, de couper ce qui dépasse et de finir le travail par un peu de ponçage.
Je ne vais pas fermer les voilures tout-de suite car je préfère que les fuselages le soient avant, afin d’optimiser les ajustements au niveau des raccords d’emplanture.
En premier lieu, la gravure. Elle n’est pas assez franche mais correcte. On peut donc la reprendre en toute confiance et bien la nettoyer (laine d’acier quintuple zéro et colle extra-fluide) :
Hormis la cloison arrière (déjà en place), tous les éléments du cockpit pourront se glisser par en-dessous dans le fuselage quand il sera fermé mais le moteur ne passera pas par l’ouverture frontale.
J’ai donc décidé de commencer par ajuster et coller les demi-fuselages uniquement sur leur partie arrière :
Ainsi, je vais pouvoir niveler bien à plat leur ouverture frontale pour que leur capot annulaire s’y ajuste proprement, sans être gêné par le carter du moteur qui aurait forcément dépassé. Le fuselage de gauche est déjà traité.
Après le petit travail de nivellement, j’ai mis en place chaque moteur en les introduisant par l’avant puis je les ai emprisonnés en finissant de fermer les fuselages :
Une fois les joints médians traités, j’ai pu coller les anneaux frontaux et parfaire leur joint :
Ce n’est qu’à partir de là que j’ai pu me consacrer à la création des orifices des armes de capot (2 x Breda SAFAT de 12,7mm), complètement oubliés par Sword.
Pour ce faire, j’ai dû façonner des petits carénages "style P-36" à partir de pièces fournies en option dont je n’avais pas besoin :
Une fois collées solidement, je les ai percées avec le plus petit foret dont je disposais (3/10ème).
Il manque également sur le côté gauche du carénage dorsal, la trappe en relief qui protégeait le point de remplissage du réservoir de carburant. J’en ai donc découpé deux dans du scotch chromé à l’aide de gabarit de gravure (carré de 1,5mm de côté, aux angles arrondis).
Après avoir ajusté aux fuselages les pare-brises et verrières, sans les fixer, je les ai masqués et mis de côté pour me consacrer à l’intégration des éléments du cockpit dans les fuselages :
Ça ne s’est pas fait tout seul car il faut veiller à ce que le siège vienne bien contre la plaque soutenant l’appuie-tête, et que le tableau de bord s’aligne sur la base du pare-brise frontal. Pour que le collimateur dépasse suffisamment, il vaut mieux le coller juste au-dessus de son emplacement prévu, avant de glisser par en-dessous la baignoire dans le fuselage.
Pour commencer, le Grigio Azzurro 1 (MRP-301) pour les logements des trains d’atterrissages :
A l’intérieur des demi-ailes supérieures, on distingue les petites installations que j’ai bricolées pour que les mitrailleuses Breda SAFAT de 7,7mm soient correctement positionnées.
Les éléments du train n’ont pas été oubliés, y compris les roulettes de queue :
Les petites tiges plantées verticalement sont les bras de rétraction des jambes de train que j’ai dû refaire en métal car celles des kits sont mal moulées et trop fragiles pour supporter un nettoyage.
Ensuite, les hélices (avec ou sans extrémités jaunes) et les casseroles :
La casserole de gauche a été peinte en Rosso (MRP-311), celle de droite en Verde Oliva Scuro 2 (MRP-303). Pour cette dernière, il me reste à peindre en blanc la moitié arrière.
Puis est venu le tour des charges externes et là, ça n’a pas été simple car Sword ne fournit rien, un comble pour un avion d’assaut.
J’ai donc choisi deux configurations différentes : un aura une bombe de 500kg en position ventrale et rien sous les ailes (ce qui va m’obliger à créer les systèmes d’arrimage) ; l’autre aura un réservoir ventral et deux bombes de 50kg sous les ailes.
J’ai commencé par me mettre en quête des bombes. J’ai trouvé celle de 500kg dans la boîte du SM.82 Italeri, qui en contient 6, mais j’ai dû lui changer l’empennage circulaire trop gros au profit de celui d’une bombe anglaise (origine Lancaster Revell, je crois). Celles de 50kg proviennent du CR.42 Italeri et sont parfaites.
Dans un rapport établi en 1948 par un officier supérieur britannique des Royal Engineers sur les munitions et détonateurs italiens, j’ai découvert les couleurs que portaient ces bombes. Je les ai donc peintes en Dull Blue (MRP-124) avec un cerclage rouge (MRP-311) :
Le réservoir qui figure entre les petites bombes a été obtenu à partir de l’avant d’une torpille de B5N Hasegawa et celui d’un réservoir supersonique de Mirage III Heller pour la partie arrière. Il sera peint en aluminium plus tard.
Pour en finir avec cette série de peintures, j’ai masqué et peint les montants des pare-brises et des verrières avec la variante Reggiane du Verde Anticorrosiva (MRP-326) puis seulement les verrières en Verde Oliva Scuro 2 :
Ceci m’a permis de revenir aux fuselages pour y fixer les pare-brises :
Je me suis appuyé sur les verrières pour bien les caler mais il y en a une qui n’est pas collée car elle sera présentée ouverte, basculée sur le côté droit. J’ai finalisé cette zone en perçant un tout petit trou (0,3mm) en avant du pare-brise, destiné à recevoir la mire de secours au moment des finitions.
Avant de fixer les intrados aux fuselages, il faut s’occuper de la mise en place des systèmes d’arrimage des charges.
Ceux de la voilure ont été récupérés dans ma boîte à rabiot (ils proviennent d’un Wyvern Trumpeter qui en contenait quatre). Il suffit de les séparer de leur base d’origine et de les positionner aux bons endroits grâce à la doc’.
Pour celui du pylône ventral, j’ai récupéré le bon modèle dans le kit Sword du Re.2001 (qui n’en aura pas besoin) et j’ai découpé son emplacement dans le pylône pour qu’il puisse s’y encastrer :
Un seul intrados est montré ici mais ce travail doit être fait sur les deux à l’identique (heureusement que j’ai deux Re.2001 dans mon stock).
Les mises en croix ne se sont pas trop mal passées. Il a fallu gratter par-ci, par-là et poncer un peu, surtout à l’avant et l’arrière des raccords d’emplantures :
J’ai préféré coller d’abord les intrados afin d’avoir un bon support pour ajuster les demi-ailes supérieures.
Beaucoup d’ajustements donc pour positionner correctement les demi-ailes supérieures, afin qu’elles viennent bien contre le fuselage :
J’ai ainsi pu les coller solidement, d’abord au fuselage en prenant appui sur l’intrados, puis de jouer sur la flexibilité de ce dernier pour le coller aux extrados, tout ceci dans le but de redonner un léger dièdre à la voilure qui en manquait un peu.
J’ai déjà supprimé sur celui de gauche les énormes feux de position qui étaient moulés avec les ailes. Ils seront tous remplacés par du plastique étiré de couleur mis en forme. Les tubes Pitot seront refaits à l’aide d’aiguilles hypodermiques.
Est venu le tour des prises d’air des radiateurs d’huile, situées sous le capot-moteur, qui ne sont pas identiques sur les deux modèles. En effet, bien que les deux machines soient issues de la 1ère série (MM7309–7408), celui doté de volets se rejoignant dans l’axe central avait une prise d’air dite longue, tandis que l’autre avait déjà un modèle court, normalement prévu pour la 2ème série (MM8644–8743) avec le moteur abaissé de 90mm et les petits bossages tout autour du capot-moteur.
Heureusement, un des deux kits Sword utilisés contient les deux modèles de prises d’air et j’ai pu obtenir les deux configurations :
Préparés à l’avance (voir début du post), les plans horizontaux sont venus à leur place presque naturellement, bien qu’il ait fallu quelques ajustements par endroits :
Les profondeurs seront collées en position à piquer après les travaux de peinture.
Ce fut beaucoup moins facile pour les volets de refroidissement du capot-moteur. Sword les a moulés par demi-couronne, en position déployée, ce qui est correct puisqu’ils étaient toujours plus ou moins ouverts au sol :
Le Re.2002 qui sera armé d’une bombe en position ventrale doit être équipé du support articulé destiné à la dévier au début de sa course afin qu’elle ne heurte pas le disque de l’hélice, autrement dit une "fourche".
Sword fournissant une pièce totalement fantaisiste, il a fallu en fabriquer une en se basant sur des photos, le plan au 1/72° fourni dans le Fana n° 40 n’étant pas bon
La pièce fait 14mm de long pour une largeur interne de 5mm. J’ai utilisé des tiges de cuivre de différents diamètres, certaines mises en forme par pliage.
Il ne restait plus ensuite qu’à percer les emplacements des pattes sur lesquelles s’articulait la fourche, précisément de chaque côté de la prise d’air, au niveau de l'articulation des volets de refroidissement :
Cette installation à blanc m’a montré que la bombe était un tout petit peu trop haut. J’ai rattrapé le coup en affinant les pattes du système d’arrimage avant de coller ce dernier sur le pylône :
La présence d’une fourche sur l’autre 2002 (à droite sur la photo) ne sera pas nécessaire puisqu’il aura un réservoir en position ventrale, mais je lui ai quand-même adjoint les pattes d’articulation (L = 2mm).
Je suis justement revenu sur ce réservoir car celui que j’ai déjà fabriqué me plaisait de moins en moins, tant et si bien que je me suis décidé à le refaire :
Cette fois-ci, je suis parti d’un réservoir ventral d’A6M5 récupéré dans un vieux kit Hasegawa.
Pour clore cette étape consacrée aux derniers détails, j’ai sorti l’aérographe pour faire disparaître les joints des pare-brises avec du Verde Mimetico (MRP-326) et, après avoir apprêté quelques zones avec un gris clair enamel (Humbrol 166), j’ai passé du blanc (MRP-004) tout autour des fuselages et sur les gouvernails :
J’ai profité d’avoir du blanc dans le godet pour peindre la moitié arrière de la casserole, déjà peinte en Verde Oliva Scuro 2 (MRP-303), dont le masquage s’est révélé fastidieux.
Puisqu’il est question de masquage, les prochains travaux seront consacrés à celui du blanc pour les bandes de fuselage et pour les croix sur les gouvernails.
Comme prévu, j’ai procédé au masquage des bandes de fuselage et des croix de gouvernail :
J’ai estimé leur largeur à 9mm par rapport à la longueur des numéros de Squadriglia. Pour les croix de gouvernail, la largeur des bandes est de 3mm.
Après la pose des dernières protections, j’ai entamé le processus de la peinture de la cellule en commençant par l’intrados en Grigio Azzurro 1 (MRP-301) :
Les gouvernes ont reçu un voile de gris-beige clair mat (Gunze H324) :
Leurs compensateurs et bords d’attaque ont été protégés avant car ils n’étaient pas entoilés
Une fois les gouvernes masquées, j’ai entrepris sur les surfaces inférieures un petit travail d’animation en éclaircissant quelques panneaux avec la teinte de base éclaircie, puis de surlignage et de fouettage avec un autre gris (Gunze H308), le tout recouvert d’un voile de Grigio Azzurro 1 :
Travailler un gris clair n’est vraiment pas évident, du moins pour moi. J’ai essayé d’éviter trop de similitudes entre les deux avions, et je ne suis même pas sûr de ce qu’on en verra au final.
Comme je m’y attendais, le masquage des intrados fut long et fastidieux :
Mais je n’ai pas commencé directement avec le Verde Oliva Scuro 2 car, sur quelques photos, j’ai remarqué la présence de bandes de marche aux emplantures. Vu qu’elles ne couraient pas tout au long des raccords Karman, je pense qu’il s’agissait de peinture antidérapante, surtout quand on connait l’assiette au sol du Re.2002.
Grâce aux photos, j’ai pu estimer leurs dimensions au 1/72° (24mm de long et 5mm pour la plus grande largeur)
Pour les représenter, il m’a fallu les traiter en accord avec les degrés d’usure prévus pour chaque avion. Pour commencer, j’ai vaporisé sur les emplacements de ces bandes un vert (Gunze H36) légèrement plus clair que le Verde Oliva Scuro 2 :
J’ai un peu étendu la surface de vaporisation jusqu’aux trappes d’accès aux armes pour une éventuelle exploitation lors du processus de patine, ces zones pouvant afficher des signes de fatigue.
Ensuite, j’ai marqué les bandes de marche avec un vert un peu plus clair (Gunze H423) :
J’ai plus insisté sur celui de gauche, qui vole depuis au moins 6 mois.
Pour salir un peu, j’ai vaporisé du beige (Gunze H318) en restant très léger sur celui droite :
Tant que j’étais dans les verts, je me suis occupé des gouvernes entoilées que j’ai traitées différemment sur les deux avions.
Sur celui qui a le plus volé, elles ont été peintes d’abord en vert RLM71 (Gunze H64) puis striées dans le frais dans le sens des nervures avec du vert RLM80 (Gunze H420), le tout fondu avec un voile de RLM70 (Gunze H65) éclairci de deux gouttes de blanc (Tamiya XF-1) :
Pour l’autre, même processus sauf que j’ai strié du vert Gunze H65 sur une base de vert Gunze H420 avant de refondre légèrement le tout avec le H65 pur, très proche du Verde Oliva Scuro 2 :
Comme il s’agit de toile, toutes les gouvernes sont vernies très mat (Prince August 59) pour paraître plus terne que les surfaces métalliques :
Elles seront toutes protégées par des masques que j’ai préparés à l’avance.
Quant aux bandes de marche, elles ont été vernies mat en même temps que les gouvernes, ce qui m’a permis d’appliquer les masques découpés aux dimensions estimées :
J’ai ensuite passé sur toute la zone des emplantures une base alu (Prince August Air 63) qui sera tapotée de Maskol, plus ou moins selon les endroits, avec un morceau de mousse :
Les deux Reggiane sont prêts pour recevoir le Verde Oliva Scuro 2 (MRP-303) :
Je l’ai appliqué en deux séances, sans trop insister, car les peintures MisterPaint couvrent très bien :
Pour la suite, à savoir les opérations de vieillissement, j’ai traité chaque machine différemment.
J’ai commencé par celui qui a le plus volé en déposant du sel de manière aléatoire, presque jusqu’à mi-envergure, que j’ai ensuite recouvert de beige (Gunze H318) :
Ensuite, j’ai passé de l’Interior Green (Gunze H58) par-dessus le beige mais aussi sur l’intérieur des panneaux sur les ailes, et sur les bords d’attaque des empennages et de la dérive :
Je l’ai aussi utilisé pour marbrer verticalement les flancs du fuselage et éclaircir le dessus de la prise d’air supérieure.
J’ai terminé avec du RLM70 (Gunze H65), très proche du Verde Oliva Scuro 2 mais moins bleuté, pour fondre tout cela en le fouettant sur les ailes et en le marbrant légèrement sur les flancs du fuselage :
L’éclaircissement sur la prise d’air supérieure a aussi été atténué.
J’ai nettoyé le sel avec un pinceau-brosse doux, et enlevé le Maskol avec un autre mais court et dur :
A l’œil nu, la couleur de base MisterPaint ressort plus brillante que les teintes Gunze mais cet effet disparaîtra avec les vernis à venir, d’où le maintien des masques sur les bandes de marche.
En guise de transition, j’ai fait une photo des deux maquettes pour constater les différences entre une peinture dégradée (à gauche) et une peinture neuve (à droite) :
Mais pour ce dernier, sa peinture est trop propre pour un avion opérationnel, même si depuis peu. La patine en sera donc moindre.
Pour ce faire, j’ai débuté par un éclaircissement conséquent des panneaux des ailes avec de l’Interior Green :
De manière plus légère, j’ai marbré verticalement les flancs du fuselage et j’ai souligné le dessus de la prise d’air supérieure et les bords d’attaque des empennages horizontaux et de la dérive.
Pour la suite, j’ai fondu le vert clair sur les ailes avec du RLM70, que j’ai ensuite marbré et fouetté avec du Verde Oliva Scuro 2 pour récupérer un ton bleuté :
Il faut être très attentif avec les peintures MisterPaint quand on s’en sert ainsi car elles couvrent vraiment très vite, plus vite que les Gunze en tout cas.
Le fait d’avoir du Verde Oliva Scuro 2 dans le godet m’a rappelé que j’avais oublié d’en passer sur les profondeurs, masquées depuis un moment :
Voilà un oubli réparé.
Le Maskol est enlevé :
Et pour conclure cette étape, une nouvelle photo du duo pour constater que les effets rendus sont suffisamment différents tout en demeurant assez subtils :
Comme prévu, j’ai démasqué partiellement les deux Reggiane, dévoilant au passage les bandes de fuselage :
A l’extrados, je n’ai laissé que les masques protégeant les ailerons, le gouvernail, les bandes de marche, et les parties vitrées bien sûr.
A l’intrados, j’ai remis en place ceux protégeant les ailerons.
Les deux maquettes sont entièrement vernies en brillant (Gunze H30) :
Au niveau des jus, j’ai commencé par les articulations des gouvernails avec du Panel Line Tamiya Black, ce qui m’a obligé à les démasquer pour éviter que le jus s’infiltre sous le scotch :
De toute façon, je n’avais pas le choix car je vais devoir poser les décalques des armes de Savoie au milieu des croix. Je revernirai les parties entoilées plus tard, tant pis.
Au moins, ce démasquage m’aura permis de valider la réalisation des croix.
Pour le reste, j’ai appliqué sur les cellules un Panel Line Tamiya Brown, pour prendre en compte les environnements poussiéreux des deux machines (sud de l’Italie, en été) :
Les articulations des ailerons ont reçu en plus un jus noir dessus, et gris très foncé dessous. Là aussi, il m’a fallu les démasquer puis les masquer à nouveau.
Pendant que le vernis brillant passé pour fixer les jus séchait, j’ai imprimé sur une feuille de décalque blanche (Expert Choice) l’immatriculation 238 pour l’un des deux avions car je ne la possédais pas. Une fois bien sèche (au moins 48 heures avec l’encre HP), cette impression a reçu deux fins voiles de vernis satiné Xtracolor (XDS), que j’ai aussi laissé sécher 48 heures.
Par prudence, j’ai commencé l’étape de la pose des décalques par ces motifs imprimés afin d’être sûr que je réussirai à en poser deux proprement (il y a des ratés parfois, d’où l’impression de plus que de besoin) :
On peut voir sur la photo que je suis parvenu à trouver deux 4 rouges correctement proportionnés pour les trappes frontales du train d’atterrissage. Ils proviennent d’une planche Sky Models (72-034) consacrée au Macchi Mc.205 mais il m’a fallu en faire des 4 ouverts.
Le blason des Armes de la Maison de Savoie viennent de la planche Sky Models (72-008) dédiée aux Reggiane, ceux de Sword ne présentant pas un dessin assez fin à mon goût.
On poursuit le travail des décalques et les fuselages sont finis :
Les insignes et les consignes de maintenance viennent des deux planches Sword (72086 et 72110), tout comme l’immatriculation 239 de celui de gauche. Le 2 rouge quant à lui provient du Re.2005 de Sword. Le 4 rouge du 238 (à droite) est tiré de la planche Sword 72110.
On arrive à la fin de la phase "décalques" avec la pose sur et sous les ailes des insignes nationaux de la Regia Aeronautica, en prenant bien soin de disposer les lames des trois faisceaux de licteur toujours vers l’extérieur :
J’ai voulu au départ utiliser des motifs Sky Models mais leur épaisseur et leur propension à générer du silvering m’ont amené à me rabattre vite fait sur ceux des kits Sword, même si très délicats à manipuler en raison de leur impression par Techmod.
Pour les hélices, Sword a eu l’excellente idée de fournir les logos Piaggio.
Mais ce n’était pas terminé, du moins pour le 238-4…
En effet, j’ai choisi de représenter cet avion au tout début du mois de septembre 1943. Or, selon une directive de la Regia Aeronautica datée du 28 juillet 1943, tous les faisceaux de licteur devaient être retirés des insignes. Toutes les unités ne l’ont pas appliquée, ou partiellement, mais on sait d’après une photo que la 238a Squadriglia s’est exécutée scrupuleusement, d’où la présence d’un insigne d’unité sur les flancs du capot-moteur.
Pour les ailes, les faisceaux ont été recouverts de peintures verte et grise mais les cercles noirs furent conservés. J’ai donc procéder à l’identique en prenant soin que les retouches se voient bien avec du Verde Oliva Scuro 2 (MRP-303) pour l’extrados :
Et du JSDAF Light Grey (Gunze H324) pour l’intrados :
Jusque-là, tout s’est à peu près bien passé, sauf peut-être avec les insignes de nationalité Sky Models que j’ai utilisés uniquement à l’intrados d’un des deux avions (le 239-2), et heureusement d’ailleurs. Ils m’ont rendu un effet de "silvering" très désagréable. J’ai plus ou moins réussi à le résorber en piquetant les motifs avec une fine buse déclassée pour y infiltrer du Micro Set. On verra après le vernis final…
Donc, après un nouveau passage de vernis brillant pour protéger les décalques, j’ai repris le jus sur ces derniers puis je suis passé à la pose des trains d’atterrissage afin de leur passer le même jus Panel Line Tamiya Brown :
Les trappes ont été posées dans la foulée, et là on est content de les avoir bien affinées. Les roues viendront plus tard.
Les tubes Pitot et les cadres gonio ont rejoint leurs emplacements, et j’ai pu procéder à l’application du vernis mat final (Gunze H20) sur les deux machines, sans oublier les profondeurs et les hélices. Une fois les derniers masques tombés, j’ai pu apprécier le rendu visuel de l’ensemble :
Et voilà où j’en suis pour les finitions à faire pour chaque avion :
Une fois les profondeurs calées à piquer et fixées, j’ai procédé à un empoussièrage digne du sud de l’Italie sur les deux avions. J’ai utilisé du Gunze H318 pour faire ce travail, et un mélange crasseux noir/marron pour les trainées d’échappement :
Je voulais que celui de gauche paraisse plus sale que l’autre mais je me demande si je n’ai pas eu la main un peu trop lourde (ou j’ai besoin de quelques jours pour m’y habituer, comme me l’a dit un camarade du RMI).
Sinon, qui dit trainées d’échappement dit pipes d’échappement :
Ces pièces Sword ont d’abord été nettoyées, raccourcies à leur base, pourvues chacune d’un tenon à une extrémité puis percées à l’autre, et enfin peintes avec mon mélange habituel (Humbrol 33 + 70 + 16) recouvert de vernis très mat.
Ensuite, chaque avion a reçu ses charges externes.
Pour le 238-4, une bombe de 500kg en position ventrale, bien tenue par la fourche articulée pour la dévier de sa trajectoire au largage :
Pour le 239-2, deux bombes de 50kg sous la voilure et un réservoir de carburant sur le pylône ventral :
La mise en place des roues a marqué la fin des interventions sous les avions :
Voila, finis cet après-midi après l’installation des mâts et câbles d’antenne, de la verrière en position ouverte sur le 238-4, et la pose des hélices qui clôt ce double montage.
Pour les photos finales, je commence par le 239-2 de la 239a Squadriglia, 102° Gruppo Tuffatori, 5° Stormo Combattimento de la Regia Aeronautica, qui opérait depuis le terrain de Crotone dans la Région de Calabre (au sud de l’Italie) entre le 10 et le 16 juillet 1943 :
Et voici le 238-4 de la 238a Squadriglia, 101° Gruppo Tuffatori, 5° Stormo Combattimento de la Regia Aeronautica qui lui opérait depuis le terrain de Manduria dans la Région des Pouilles (toujours au sud de l’Italie) au tout début du mois de septembre 1943 :
Et une dernière photo du duo qui va rejoindre ma vitrine (oui, j’ai trouvé de la place) :
En guise de conclusion, je peux dire que ce Re.2002 Sword est montable tant qu’on nettoie bien chaque pièce durant la préparation, même si je l’ai trouvé plus difficile que le P-47N de la même marque que j’ai monté il y a quelques années.
Néanmoins, ce double montage m’a quand-même rassuré pour les autres Reggiane proposés par ce fabricant.
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