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Trilogie A6M Zero

A6M2b Mle 21, BII-120 du porte-avions Hiryû, Attaque de Pearl Harbor, 7 décembre 1941

A6M2b Mle 21, V-128 du Taïnan Kôkûtaï, basé à Rabaul, en Nouvelle-Bretagne (aujourd’hui une province de la Papouasie / Nouvelle-Guinée), début août 1942

A6M3 Mle 32, Q-102 du 2ème Kôkûtaï, Buna en Nouvelle-Guinée, fin août 1942.

Hasegawa, 1/72

Montage Jean-Luc Dubert

Ce sont donc bien trois "Zero" dont je mène le montage de front (deux Mle 21 et un Mle 32). Chacun a ses particularités mais afin de rationaliser ce projet, j’ai commencé par des étapes communes aux trois machines à savoir le cockpit et le moteur.

Classique chez Hasegawa, les parois des habitacles sont désespérément vides. On y remédie avec quelques profilés et morceaux de carte plastique, et quelques chutes de photodécoupe :

Les planchers sont un peu aménagés, et parois et sièges sont perforés :

Quand aux moteurs (14 cylindres en double étoile), on leur ajoute les tiges des culbuteurs et les câbles d’allumage :

Les différences commencent à se faire sentir avec le moteur de droite qui est un Sakae 21 (pour le Mle 32) dont le carter était plus volumineux, tandis que les deux autres sont des Sakae 12 (pour les Mle 21).

Ce travail à la chaîne terminé, il est temps d’aborder le premier chronologiquement de ma trilogie "Zero", classiquement un A6M2b Mle 21 ayant participé au raid sur Pearl Harbor.

Je suis parti de cette boîte, référencée AP13 :

Malgré son intitulé, on est loin d’un Mle 11. Hasegawa s’était contenté à l’époque de reboiter son Mle 21 en fournissant quatre décorations du 12ème Kôkûtaï en Chine et en mentionnant l’emplacement initial des pipes d’échappement. Il en faut plus pour un bon Mle 11, notamment la conception de l’arrière de la verrière.

Le kit est par contre parfait pour un Mle 21 construit par Mitsubishi.

De ce fait, les éléments du cockpit ont été peints en M2 Grey-Green, proche de l’Interior Green US (FS34151) mais un peu plus jaune :

Comme pour les deux autres montages, j’ai prévu de me servir des nouvelles teintes IJN proposées par MisterPaint. Ici, c’est la référence MRP-413 (Mitsubishi Cockpit Color) qui a été utilisée.

Deuxième dans la chronologie de la trilogie, un A6M2b Mle 21 basé à Rabaul, en Nouvelle-Bretagne (aujourd’hui une province de la Papouasie / Nouvelle-Guinée).

J’ai retenu cette boîte, référencée 00271 :

L’intitulé spécifie qu’on peut en tirer soit un Mle 11 soit un Mle 21 mais il s’agit exactement du même kit que le Mle 21 précédent mais avec de nouvelles décorations. Il conviendra parfaitement pour réaliser un A6M2 construit par Nakajima.

De ce fait, les éléments du cockpit ont reçu du M3 Grey-Green, proche du Field Green US (FS34097) mais un peu plus clair et plus gris :

Pour rester dans la gamme MisterPaint, j’aurais dû utiliser la référence MRP-385 mais n’en ayant pas sous la main, je me suis rabattu sur la MRP-072, la version foncée du RLM82 qui peut convenir par défaut car elle en est assez proche (FS34083).

Le dernier de cette trilogie sera un A6M3 Mle 32 déployé à Buna, en Nouvelle-Guinée.

Le Mle 32 existe tout prêt dans la gamme Hasegawa, référencé AP16 :

Nous avons là une excellente reproduction du Mle 32, dont Hasegawa a bien saisi les particularités (saumons modifiés, ailerons plus courts, capot-moteur plus volumineux, moteur Sakae 21, hélice plus grande).

Toujours dans la gamme MisterPaint, j’ai choisi la référence MRP-414 (Nakajima Cockpit Color) pour peindre les éléments du cockpit :

En effet, MisterPaint propose cette teinte pour les avions produits par Nakajima mais en me référant aux observations de Nicholas Millman, Robert C. Mikesh, et Donald W. Thorpe, elle correspondrait plutôt au N6 Buff-Green (FS34259) observé sur des Mle 32 produits par Mitsubishi.

Les habitacles et tout ce qui s’y trouve ont été brossés à sec avec des tons plus clairs pour faire ressortir quelques détails :

Pour le Mle 21 construit par Mitsubishi (à gauche), j’ai brossé avec la teinte Humbrol 81 Pale Yellow. Les cadrans du tableau de bord viennent de la planche de décals du kit. Le siège a été équipé d’un harnais pré-peint Eduard (73-001), la verrière coulissante étant prévue pour être collée ouverte.
Pour le Mle 21 construit par Nakajima (au milieu), j’ai choisi la teinte Humbrol 105 Marine Green et pour le Mle 32 (à droite), la teinte Humbrol 90 Beige Green. Pour les sangles des sièges, j’ai découpé et peint en Beige Green (Humbrol 90) et en Dark Earth (Humbrol 29) des bandelettes de scotch Tamiya qui, avec quelques touches d’aluminium, feront illusion à travers les verrières fermées.

On met tous ces éléments de côté et on feeeerme :

Les Mle 21 sont à gauche et au milieu, le Mle 32 est à droite.

Après une base en noir satiné, les moteurs ont été brossés à sec avec des teintes éclaircissant plus ou moins selon l’état désiré :

Pour le Mle 21 de Pearl Harbor à gauche, ce fut un gris-noir (Humbrol 67 Tank Grey) pour conserver son état presque neuf. Pour celui de Rabaul au milieu et celui du Mle 32 à droite, j’ai fait un premier brossage avec un gris très foncé (Humbrol 32 Dark Grey) pour casser la base noir pur puis avec du gris clair (Humbrol 64 Light Grey) pour marquer leur utilisation intense.
Les trois carters ont été peints en gris-bleu clair satiné (Humbrol 127 US Ghost Grey) et plus ou moins salis avec un petit jus noir.

 

Pour plus de commodités, j’envisageais initialement de peindre les casquettes des tableaux de bord, parties intégrales des capots supérieurs, avant le collage de ces derniers. Un essai à blanc m’a vite montré que de vilains joints allaient subsister et de plus, que celui du Mle 32 nécessitaient quelques corrections de la gravure.
J’ai donc dû me résoudre à tous les coller avant peinture, supprimer les joints, reprendre quelques gravures et masquer les habitacles coincés entre les deux zones devant recevoir du noir (casquette et plage arrière) :

Parallèlement, j’ai aussi préparé les capots-moteurs pour la peinture :

J’ai choisi de fixer dés maintenant les pipes d’échappement, plus faciles à peindre au pinceau en position que sur leurs bouts de grappe.

Avant de sortir le noir, il me restait à traiter les verrières.

Pour le premier Mle 21, il me restait un exemplaire dans la boîte Falcon "IJNAF Part.1" (réf. 18) que je pensais utiliser pour la présenter ouverte mais elle était malheureusement endommagée à l’arrière.
Je me suis alors souvenu que j’avais une autre verrière Falcon sur un Mle 21 monté au siècle dernier :

Ni une, ni deux, je lui ai prélevé la verrière :

Le passage au Décap’Four n’a causé aucun dommage mais je n’ai pas retenu la partie arrière car j’avais mal découpé le passage du mât d’antenne à l’époque, ni la partie coulissante dont ma découpe de l’époque l’avait un peu trop raccourcie. Je n’ai donc conservé que le pare-brise (là, j’avais été bon).
Pour le reste, j’ai été obligé de scier la verrière en injecté pour récupérer la partie arrière qui a eu droit à un bain de Klir car sa transparence ne me convenait pas. Pour la partie coulissante, celle de la verrière Falcon neuve fera l’affaire, une fois proprement découpée.

Pour l’autre Mle 21 et le Mle 32, j’ai gardé celles des kits que j’ai aussi trempées dans le Klir.

Trois verrières à masquer, c’est long :

Heureusement que j’avais quelques pochettes de masques Eduard sous la main (réf. CX006). Elles sont prévues pour un A6M5 mais la verrière était la même du Mle 21 au Mle 52. Cela dit, il a quand-même fallu faire quelques adaptations.

Un peu de peinture, enfin.

Tout d’abord, les capots-moteurs, les casquettes sous les pare-brises, et les plages arrière ont reçu le fameux bleu-noir, autrement désigné Q1 Blue-Black (Kuro Iro), que MisterPaint propose sous la référence MRP-432 :

La même teinte a été utilisée pour représenter la couleur intérieure des montants des verrières :

Pour en finir, provisoirement, avec les verrières, je les ai peintes avec le Ame Iro leur correspondant, à savoir le J3 Amber Grey Mitsubishi (MRP-428) pour le Mle 21 de Pearl Harbor et le Mle 32, et le J3 Amber Grey Nakajima (MRP-429) pour le Mle 21 de Rabaul :

La verrière "Nakajima" est au centre.

Ensuite, retour sur le noir bleuté Q1 pour le patiner un peu. En effet, autant il restait propre sur le capot-moteur souvent démonté et nettoyé lors de maintenances, autant il ternissait rapidement et virait au gris-foncé ou même au gris bleuté sous le pare-brise et la canopée arrière, ces zones étant très difficiles d’accès pour être nettoyées.

Pour le Mle 21 de Pearl Harbor, presque neuf, le capot restera brillant et la casquette et la plage arrière seront tout au plus vernies mat pour les ternir un peu.
Pour le Mle 21 de Rabaul, opérant depuis quelques mois sous le soleil de Nouvelle-Guinée, le capot-moteur sera vernis satiné et la casquette et la plage arrière seront éclaircies avec de l’Intermediate Blue (Gunze H56) et vernies mat.
Quand au Mle 32, également exposé au climat de la Nouvelle-Guinée mais depuis moins longtemps que le Mle 21, le capot-moteur sera aussi vernis satiné mais la casquette et la plage arrière seront éclaircies sans nuance de bleu, avec un USAF Grey (Gunze H305), et vernies mat également.

Voici ce que ça donne autour des cockpits :

Le Mle 21 de Pearl Harbor est à gauche, celui de Rabaul au milieu, et enfin le Mle 32 est à droite.

 

Est venu le moment d’insérer les baignoires dans les cockpits mais auparavant, il me restait quelques détails à régler.

Un peu de peinture pour commencer.

Tout d’abord, j’ai repris avec la couleur de la cellule les rebords du cockpit du Mle 21 destiné à avoir la verrière ouverte, un travail inutile pour les autres dont la verrière fermée cachera tout.

Ensuite est venu le tour des appuie-têtes en cuir avec du Khaki (Humbrol 26), en représentant un état presque neuf ou plus ou moins usé selon l’appareil.

Après séchage, les tableaux de bord et les baignoires sont insérés :

Il ne me restait plus qu’à fabriquer 3 viseurs type 98, Hasegawa l’ayant carrément omis dans ses boîtes. Et à cette échelle, ce n’est pas bien gros :

Et c’est aussi fragile et très exposé aussi me suis-je empressé de mettre en place le pare-brise sur le Mle 21 de Pearl Harbor :

L’antenne ADF affinée et améliorée est également collée, ce qui me permettra de fixer la partie arrière de la verrière. Le mât d’antenne pour la radio sera installé au moment des finitions, avec son câble.

Pour le Mle 21 de Rabaul et le Mle 32, j’ai lu que les systèmes de navigation et les radios étaient démontés, les premiers étant inutiles pour des avions basés à terre, et les secondes parce qu’elles fonctionnaient très mal. Le Mle 21 n’aura donc pas d’antenne ADF et le mât d’antenne (en bois) sera tronçonné juste à sa sortie de la verrière (c’est en tout cas ce qu’il s’est passé au Tainan Kokûtaï). Le Mle 32 n’aura ni l’un ni l’autre, comme j’ai pu l’observer sur les photos.

Ces petits détails réglés, et après un petit coup de soufflette à l’intérieur des fuselages, les trois Zero ont reçu leurs verrières complètes :

Bizarrement, il n’y a que le joint à l’arrière de la verrière ouverte qui m’a posé quelques problèmes. J’ai même dû adoucir le raccord avec un peu de Surfacer.

On notera sur ces dernières photos que j’ai vaporisé du bleu métallique sur la cloison pare-feu du Mle 21 de Pearl Harbor (à gauche sur la photo) et du vert métallique sur celles de l’autre Mle 21 (au centre) et du Mle 32.
Cette fameuse teinte Aotake était plutôt bleutée lorsqu’elle était neuve mais tendait vers le vert avec le temps, d’où mon choix du bleu métallique Gunze H63 pour le Mle 21 de Pearl Harbor et du vert métallique MisterPaint MRP-409 pour les autres.

Si la crosse d’appontage doit être présentée relevée, il faut supprimer la petite protubérance moulée juste en avant du logement de ladite crosse. C’est le cas pour le Mle 21 de Pearl Harbor et le Mle 32. Il en sera de même si la crosse n’est pas montée comme sur le Mle 21 de Rabaul et dans ce cas, le logement devra être obturé.

Pour les deux autres, le logement a été peint en Aotake Blue Primer (Gunze H63) pour le Mle 21, et en Aotake Green Primer (MRP-409) pour le Mle 32. Les crosses elles-mêmes seront noir brillant (Gunze H2) pour le premier, et noir satiné (MRP-005) pour le second.

J’en ai terminé provisoirement avec les fuselages en fabriquant les feux caudaux, taillés et mis en forme dans des chutes de grappe transparente, comme on peut les apercevoir sur la dernière photo.

Il est temps de s’attaquer aux voilures.

Sur les deux Mle 21, j’ai supprimé les compensateurs d’équilibrage des ailerons (cerclés en rouge sur la photo) qui n’étaient d’ailleurs gravés qu’à l’extrados, mais j’ai conservé les tabs débordants.

Seul le Mle 21 de Pearl Harbor (s/n 2266 construit par Mitsubishi) aura les masselottes d’équilibrage sous chaque aileron. Les ailerons du Mle 32 ne sont pas concernés, Hasegawa les a correctement représenté, y compris la bonne longueur (plus courts que sur les Mle 21).

Par contre, il faut creuser dans le bord d’attaque des trois voilures, au niveau du logement de la jambe de train, la prise d’air rectangulaire pour la ventilation de l’habitacle :

On remarquera que seuls les puits de train du Mle 21 de Rabaul (s/n 644 construit par Nakajima) sont peints en Aotake Green Primer. Pour les deux autres, construits par Mitsubishi, ils seront de la couleur de la cellule.

Ceci fait, j’ai pu fermer les trois voilures, reprendre toute la gravure des bords d’attaque, et fabriquer les feux d’identification en intégrant dans les saumons des bouts de plastique colorés (règle d’écolier, manche de brosse à dent) mis en forme par ponçage :

Je les ai surdimensionnés volontairement afin d’assurer un collage capable de supporter les vigoureuses opérations de ponçage et de polissage, ces plastiques teintés étant très durs. C’est leur masquage avant la peinture qui définira leurs dimensions définitives.

Les orifices pour les canons ont été réduits en diamètre en insérant du tube plastique (bleu) ajusté aux bords d’attaque.

 

Comme annoncé, les voilures ont rejoint leurs fuselages respectifs :

En toute logique, j’ai retrouvé les mauvais joints aux mêmes endroits, à savoir sous le fuselage et au bas du moteur, en avant des bords d’attaque, mais rien de dramatique. Il n’y a que le Mle 32 à qui j’ai dû gratter les flancs du joint d’emplanture pour que le fuselage ne rentre plus trop en force, me donnant un dièdre presque nul.

La prise d’air du radiateur d’huile a reçu un renfort vertical sur les Mle 21, et une cloison horizontale sur le Mle 32 auquel j’ai glissé une petite grille inclinée au fond, pour représenter le radiateur d’huile installé plus en avant sur cette version, mais je ne suis pas sûr qu’elle se voie au final.

La pose des empennages horizontaux n’a pas posé de problèmes particuliers :

J’ai eu envie de baisser légèrement les profondeurs du Mle 21 de Pearl Harbor, histoire de lui donner un peu plus de vie avec sa verrière ouverte.

Ensuite, les premiers travaux de peinture ont commencé avec celle des gouvernes entoilées en Hai Iro J3 Ash Grey Mitsubishi (MRP-427) pour le Mle 21 de Pearl Harbor et le Mle 32 :

Suivie par celle de la partie haute de l’empennage vertical en Aka Iro B3 Red (MRP-411) pour le Mle 21 de Rabaul :

Puis pose d’un masque pour obtenir au démasquage une bande horizontale rouge de 1,5mm de large au-dessus de l’immatriculation, marque d’un shôtaïchô (chef de section), suivie d’une peinture des gouvernes entoilées en Hai Iro J3 Ash Grey :

Là, j’ai utilisé la référence Gunze H334 (Barley Grey) car le J3 Ash Grey était un peu plus bleuté chez Nakajima.

Et en attendant que tout cela sèche…

Je suis revenu sur les capots-moteurs qui ont d’abord reçu un jus (Panel Line Tamiya Dark Grey pour le Mle 21 de Pearl Harbor, Grey pour les deux autres) puis :
- Deux petits décals blancs (n° individuel sous le menton et panneau de maintenance sur le flanc gauche) pour le Mle 21 de Pearl Harbor, l’excellente qualité des décals m’a permis de ne pas vernir le capot, conservant ainsi la brillance de la teinte Q1 Blue-Black de MisterPaint.
- Par contre, vernis satiné (Prince August 522) pour les deux autres afin de casser cette brillance.

Et pour finir, mon mélange habituel (Humbrol 33 + 70 + 16) pour les pipes d’échappement :

On voit bien ici que le capot du Mle 32 à droite est plus long, le fuselage ayant été raccourci d’autant sans modifier sa longueur totale afin d’intégrer et de caréner le nouveau Sakae 21, mais au prix du recul de la cloison pare-feu et de la réduction de la capacité du réservoir de carburant qui se trouvait derrière, pénalisant ainsi l’autonomie de cette version.

 

Les trois Zero sont prêts à passer en peinture :

Comme l’aspect plus ou moins neuf de chaque appareil sera traité différemment, je vais devoir les travailler séparément et pour commencer, j’ai appliqué à chacun leur teinte de base :

Le Mle 21 de Pearl Harbour et le Mle 32 ont été peints en Ame Iro J3 SP Amber Grey Mitsubishi (MRP-428), et le Mle 21 de Rabaul en Ame Iro J3 SP Amber Grey Nakajima (MRP-429).

Bien entendu, ils ne vont pas rester comme ça, à part le Mle 21 de Pearl Harbor qui sera traité comme un avion quasi-neuf, tel qu’il était à l’aube du 7 décembre 1941 avant de devenir cela le même jour :

Pour les deux autres, c’est un peu plus compliqué et pour essayer d’y voir un peu plus clair dans la manière dont je pourrais m’y prendre pour les patiner, je reviens sur ce que nous écrit Nick Millman à propos du vieillissement particulier des peintures utilisées par Mitsubishi et Nakajima.

Par-dessus l’apprêt A3 Brown était donc appliquée une couche de peinture gris ambré à la finition semi-brillante. Cette peinture était à base d’huile avec un liant de résine synthétique contenant des extraits végétaux.

Une fois exposée au climat tropical (soleil, humidité, température), la peinture appliquée par Mitsubishi perdait de son éclat et s’estompait progressivement vers l’apparence d’une teinte, je cite, "gris colombe terne". Mais le processus ne s’arrêtait pas là car une exposition continue et l’absence d’entretien régulier dégradaient encore plus la peinture vers un aspect gris presque blanc.
Les impressions gris très pâle, voire blanc cassé, souvent supposées représenter la couleur originale de la peinture des Zéro, étaient le résultat d’une forte oxydation et de l’exposition de la peinture à des conditions extrêmes dues au soleil, à l’humidité et à la température, généralement observé sur des avions abandonnés et laissés sans entretien depuis longtemps.

La peinture appliquée par Nakajima était d’abord légèrement plus foncée et plus jaunâtre ou brunâtre que la peinture d’usine Mitsubishi, mais elle a aussi perdu de son éclat et a viré de la même façon vers un gris, je cite encore, "plus neutre".

On notera que dans aucun des cas il n’est fait mention par Millman de peinture écaillée laissant apparaître l’apprêt marron ni même le métal nu. J’imagine que les mécaniciens japonais devaient bondir pinceau à la main sur le moindre dommage détecté sur la peinture qui aurait pu se révéler catastrophique sous les tropiques.

Pour les gouvernes entoilées, les enduits utilisés par les deux constructeurs étaient de compositions différentes qui ne réagissaient quasiment pas au climat tropical.

A partir de tout ceci, il me faut déterminer comment je vais tenter de reproduire ces effets de patine et avec quelles autres teintes je vais pouvoir dégrader les belles surfaces de ces deux Zero. Pour le gris "plus neutre", j’ai bien une petite idée mais pour le "gris colombe terne", j’avoue que pour l’instant, je sèche.

 

Comme prévu, j’ai commencé la décoration du Mle 21 de Pearl Harbor en peignant les deux bandes bleues cerclant le fuselage, identifiant ainsi un appareil du porte-avions Hiryû :

Sachant qu’il existait 4 tons de bleu (Ao Iro) référencés E1 à E4 dans le "Kari Kikaku 117" (appellation abrégée du nuancier de l’Aéronavale Impériale édité en novembre 1938), et qu’aucune indication de leur emploi n’y est précisée, j’ai retenu une teinte qui se rapproche du E2 Blue, à savoir la référence MRP-316 plutôt destinée par MisterPaint à l’aviation italienne (Colore 11 Azzurro) pour les systèmes d’air comprimé ou des inscriptions.

J’aurais voulu ce bleu un peu plus clair et un peu plus grisé mais c’est toujours mieux que ce que proposent les planches de décals à ma disposition (Hasegawa, Berna, Tamiya et Aeromaster).

Ensuite, protection des bandes de fuselage pour appliquer le rouge des hinomarus (Aka Iro B3 Red MRP-411) aux six emplacements réglementaires :

Ici, la peinture doit paraître uniforme et bien rouge, sans aucune variation car, je le rappelle, l’avion était quasi-neuf.

Tant que j’y étais, je me suis occupé du Mle 21 de Rabaul car il y avait aussi une bande bleue à peindre mais plus fine et oblique, et qui entourait complètement le fuselage :

Avec la fine bande horizontale rouge sur l’empennage vertical, voilà qui devrait mettre certains sur la voie quant à l’unité que j’ai choisie pour cet avion.

Mais cet Ao Iro E2 Blue pur faisait trop neuf pour un avion censé avoir opéré plusieurs mois depuis une base à terre. J’ai donc repassé sur chaque panneau la même teinte éclaircie avec du Medium Sea Grey (MRP-112) et une pointe de blanc (MRP-004) :

J’ai protégé ce bleu éclairci et j’ai repassé de l’Ame Iro J3 SP Amber Grey Nakajima (MRP-429) :

Le travail de masquage fut plus délicat car il m’a fallu poser une bande oblique en oramask qui fasse le tour complet du fuselage avec une rejointe parfaite sous le fuselage. Je ne pouvais pas utiliser celles dont je disposais en décals car elles sont toute pointues à leur extrémité supérieure, derrière la verrière, alors qu’elles étaient arrondies. De toute façon, leur bleu ne me convenait pas non plus.

J’ai ensuite appliqué le rouge :

Bien que le rendu d’ensemble de cet avion doive paraître un peu passé, j’ai fait une application régulière pour ceux de l’intrados, et un peu moins pour ceux du fuselage et de l’extrados, en n’insistant pour ces derniers que sur les longerons.

Pour finir, le Mle 32 a lui aussi reçu des parements rouges aux emplacements adéquats :

La machine n’ayant été opérationnelle qu’un gros mois, je n’ai pas trop exagéré non plus sur les nuances car comme vu plus haut sur la photo en couleurs, et même sur des photos d’appareils abandonnés, le rouge des hinomarus résistait plutôt bien.

Voilà, ils en sont tous au même point, prêts à recevoir les masques des hinomarus et une nouvelle application de leurs Ame Iro respectifs pour uniformiser la peinture de base, ce qui ne devrait pas traîner car pour l’instant, ils me font plus penser à des avions républicains comme nous en monte Patrick (hawkmoon)

 

Comme prévu, j’ai posé les masques et refait des passages de la peinture de base Ame Iro sur les trois Zero.

Le Mle 21 de Pearl Harbor ne devant plus recevoir aucune autre couleur, j’ai pu démasquer les hinomarus, les bandes du fuselage, et les gouvernes :

iveau dimensions au 1/72°, les hinomarus sur et sous la voilure ont un diamètre de 12,5mm et sur le fuselage de 10,4mm.
Les bandes ont une largeur de 5,5mm au 1/72°, et sont séparées de 5mm. Le rectangle pour la plaque d’identification mesure 5x4mm.

Et une vue du dessous pour que Fabien voit bien que les bandes bleues ne font pas le tour complet du fuselage

Pour le Mle 21 de Rabaul et le Mle 32, j’ai laissé tous les masques en place car il y a encore quelques passages prévus à la cabine à peinture :

Pour la suite, le Mle 21 de Pearl Harbor étant désormais prêt à recevoir quelques décals, je vais le laisser un peu de côté et m’occuper de vieillir quelque peu l’aspect de cet Ame Iro sur les deux autres.

 

Pour "vieillir" l’Ame Iro du Mle 21 de Rabaul, j’ai ajouté 15 gouttes de Neutral Gray USAAF (Gunze H53) et 5 gouttes de Light Gray USN (Gunze H338) à environ un millilitre de Ame Iro J3 SP Amber Grey Nakajima (MRP-429), ce pour l’intrados :

J’ai commencé par des traits assez denses sur les longerons (y compris à l’extrados) puis j’ai vaporisé le mélange de manière très diffuse, en terminant par un fouettage, notamment sous les ailes.

Pour l’extrados, 5 gouttes de Gunze H53, 20 gouttes de Gunze H338 et 35 gouttes de blanc (Tamiya X-2) mélangées à la même base pour obtenir un ton plus clair puisque plus exposé au soleil. La vaporisation fut identique pour les plans mais j’ai un peu plus insisté aux emplantures et sur le dessus du fuselage que j’ai fouetté verticalement.

Au final, l’extrados ne me plaisait pas tant que ça. Du coup, j’ai refait une mixture, toujours à partir de Ame Iro J3 SP Amber Grey Nakajima (MRP-429), en y ajoutant juste 5 gouttes de Gunze H338 et une bonne dose de blanc (MRP-005) :

Le but était de parvenir à éclaircir l’ensemble tout en évitant la moindre régularité, sans disposer bien sûr d’une seule photo en couleurs pour m’aider, comme ce fut le cas pour le Corsair l’année dernière.

Pour le Mle 32, même combat tout en tenant compte que l’avion choisi n’a même pas passé un mois sous le climat de Nouvelle-Guinée. Il me fallait donc approcher ce fameux "dull dove grey" évoqué par Millman tout en évitant d’arriver à un "white-ish grey"

J’ai donc à peine touché l’intrados en fouettant un mélange de gris très clair (USAF Gray Gunze H311) avec un peu de blanc (MRP-005) ajouté à une base de Ame Iro J3 SP Amber Grey Mitsubishi (MRP-428) :

Pour l’extrados, je me suis contenté d’ajouter du blanc à la même mixture que j’ai vaporisée en essayant de ne pas être trop régulier :

A titre de comparaison, deux photos des 3 kits prêts à recevoir les jus et les décalques.

Les extrados :

Et les intrados :

Je ne suis pas certain à 100% d’une "authenticité authentique" ni de détenir la "vérité vraie" mais en suivant les indications de Millman sur le processus de vieillissement de ces Ame Iro, je pense être arrivé à un résultat que je qualifierais de probable.

 

Avec le démasquage des hinomarus et des bandes d’identification, les trois Zero se retrouvent désormais au même stade. Il est donc temps de vous présenter les décos choisies.

Le Mle 21 de Mitsubishi qui sera le BII-120 du porte-avions Hiryû, début décembre 1941 :

 

Le Mle 21 de Nakajima qui sera le V-128 du Taïnan Kôkûtaï à Rabaul, début août 1942 :

Le Mle 32 qui sera le Q-102 du 2ème Kôkûtaï à Buna, fin août 1942 :

Une petite photo de famille avant d’entreprendre les opérations des jus, décalques et vernis :

Les jus sont terminés :

Tous ont été réalisés avec la gamme Panel Line Tamiya :
- Grey pour la cellule, Dark Grey pour les gouvernes et les capots armements pour le Mle 21 de Pearl Harbor
- Grey pour l’extrados, Brown pour les puits de roue et l’intrados, Dark Grey pour les gouvernes et les capots armements pour le Mle 21 de Rabaul
- Grey pour la cellule, Brown pour l’intrados, Dark Grey pour les gouvernes et les capots armements pour le Mle 32.

Pendant les séances de séchage, j’ai commencé à m’occuper des hélices :

Toutes ont vu les faces arrière des pales peintes en Azuki Iro N0 Adzuki Bean (MRP-431). Les faces avant pour le Mle 21 de Pearl Harbor sont en métal naturel poli (Alclad ALC-105), celles du Mle 21 de Rabaul et du Mle 32 sont en White Aluminium (ALC-106).
Pour les casseroles, on reste dans les peintures Alclad avec du White Aluminium pour le Mle 21 de Pearl Harbor, et de l’Aluminium (ALC-101) pour celui de Rabaul et le Mle 32.

Bon, les différences ne sont pas flagrantes, c’est pourquoi j’ai identifié chaque hélice sur la photo.

Les jus bien secs, je suis revenu sur les Zero pour la séance des décalques. Ce fut long, notamment en raison du nombre de stencils, tous d’origine Eduard et donc très fins mais un peu délicats à poser.

Le Mle 21 de Mitsubishi :

Contrairement à ce que je pensais, la reconstitution de l’immatriculation à partir d’une planche Berna ne fut pas de tout repos, principalement en raison de l’épaisseur des motifs, de la vraie tôle épaisse et insensible au produit assouplissant.

Le Mle 21 de Nakajima :

Ici, aucun souci avec l’immatriculation, pourtant issue de la boîte Hasegawa d’origine.

Le Mle 32 :

Même problème que pour le premier avec l’immatriculation et l’inscription d’origine Berna. En plus, le motif du Houkoku Gou était trop long et j’ai dû séparer chaque élément et enlever du film afin de pouvoir les resserrer entre eux.

 

Il me restait quelques décalques à poser sur les pales (double bandes rouges aux extrémités et logos du fabricant).

Après quelques temps de séchage, j’ai effectué un petit travail de patine sur les pales du Mle 21 de Rabaul et du Mle 32 en commençant par gratter de manière plus ou moins appuyée certains motifs pour représenter l’usure inévitable aux extrémités.
Ensuite, j’ai vaporisé de l’Alclad Aluminium (ALC-101) des deux côtés des extrémités puis j’ai verni le tout, y compris la casserole, en mat (Gunze H20 avec 2 gouttes de Prince August 59).

Pour l’hélice du Mle 21 de PH qui était quasiment neuve (et entretenue), ce fut plus simple. J’ai verni les pales en brillant (Gunze H30 + 1 goutte de Vallejo 70.510) et la casserole en satiné (mélange équitable Gunze H20/H30)

Les pales ont ensuite été fixées sur leur moyeu respectif à l’aide d’un gabarit et les casseroles emboitées par-dessus :

 

Mle 21 de PH à gauche, Mle 21 de Rabaul au milieu, Mle 32 à droite. On distingue nettement le diamètre supérieur de l’hélice du Mle 32 (3,05m. contre 2,90m. pour les Mle 21).

Retour aux cellules avec le vernissage du Mle 21 de PH en satiné (75% de vernis brillant Gunze H30 + 25% de vernis mat Gunze H20) et ses gouvernes en mat (Prince August 59) car entoilées :

Question patine, je lui ai juste appliqué de très légères traces d’échappement. L’avion a peu volé depuis sa sortie d’usine en juillet 1941 et son affectation sur le porte-avions Hiryû où il a bénéficié d’un entretien de temps de paix. Le réservoir est également tout neuf donc verni satiné.

Ce fut bien différent pour les deux autres.

Le Mle 21 du Taïnan Kôkûtaï présente tous les stigmates d’une machine opérant depuis plusieurs mois depuis la Nouvelle-Bretagne.

A l’intrados, des projections de terre ont été représentées à l’aide d’un mélange de marron Gunze H72 + H84, auquel j’ai ajouté un peu de noir mat (Gunze H12) pour dessiner les trainées d’échappements :

Seules les traces laissées par le fonctionnement des armes ont été réalisées au pastel.

J’ai ensuite passé tout l’avion et son réservoir en vernis mat (Gunze H20 + 2 gouttes de Prince August 59) :

Le travail fut identique pour le Mle 32 mais moins soutenu car il a servi moins d’un mois au 2ème Kôkûtaï mais dans des conditions similaires.

En conséquence, même traitement que le Mle 21 mais moins appuyé pour l’intrados :

Et vaporisation du même mélange de vernis sur toute la cellule et le réservoir :

 

Comme prévu, tous les masques ont été enlevés :

Puis je me suis occupé de la peinture des feux sur les extrados. Pour ce faire, j’ai découpé dans du scotch Tamiya des pochoirs en forme de goutte d’eau que j’ai disposés autour de chaque feu :

J’ai réalisé ces pochoirs à l’aide d’un gabarit en photodécoupe Eduard normalement prévu pour réaliser des feux en goutte d’eau à partir de bouts de grappe fondus.

Le chrome Molotov et les translucides Tamiya (très légèrement diluées) sont appliquées au pinceau. On enlève les pochoirs et voilà :

Et pendant que les feux séchaient tranquillement sur les trois avions, je me suis occupé de leurs trains d’atterrissage avec tout d’abord la réalisation en fil électrique fin des étriers de rétraction mécanique des trappes auxiliaires, que Hasegawa n’a pas fournis :

Peints en noir brillant pour le Mle 21 de PH, en satiné presque mat pour les deux autres, sans oublier leurs bras de rotation que Hasegawa a moulé en relief au fond des puits de roues.

Ensuite, après la fabrication du circuit de freinage (fil électrique pour les demi-fourches et fibre optique noire pour le reste) et le pliage de l’extrémité arrière des trappes auxiliaires pour ne pas heurter le réservoir, un peu de peinture (et quelques décalques) :

(Mle 21 de PH à gauche, Mle 21 de Rabaul au milieu et Mle 32 à droite)
Seules les trappes auxiliaires du Mle 21 de Rabaul sont peintes à l’intérieur en Aotake Green Primer (MRP-409) puisque de fabrication Nakajima. Les jambes sont en noir brillant (satiné/mat pour le Mle 21 de Rabaul et le Mle 32). Pour les roues, jantes en aluminium et pneus en Tire Black (Gunze H77), dont les bandes de roulement ont été vaporisées de Dark Earth (Gunze H72), sauf celles du Mle 21 de PH bien sûr.
J’ai dû modifier les pneus de ce dernier pour qu’ils correspondent au modèle utilisé sur porte-avions.

Les trappes principales sont entièrement peintes en Ame Iro (Mitsubishi ou Nakajima selon le cas) et leurs faces extérieures éclaircies comme les cellules :

(Mle 21 de PH à gauche, Mle 21 de Rabaul au milieu et Mle 32 à droite)
Les bandes de contrôle de la pression des amortisseurs sont rouge/jaune/bleu chez Mitsubishi, et rouges et bleues chez Nakajima.

Pour la mise en place des éléments du train, j’ai commencé par coller les trappes auxiliaires puis j’ai ajusté chaque étrier de rétraction pour qu’il tombe comme il faut. Ont suivi les jambes auxquelles j’avais collé au préalable les trappes principales et les roues. Et pour finir, les petites trappes extérieures inclinées à environ 45 degrés :

Sur celui-ci (s/n 2266), on n’oublie pas les masselottes d’équilibrage sous chaque aileron qui n’étaient présentes que sur la série produite par Mitsubishi allant du n° 2127 au n° 2326 inclus.

Même travail sur le Mle 21 de Rabaul et le Mle 32 :

On en termine avec les intrados en collant les réservoirs largables puis les crosses d’appontage en position rentrée (sauf sur le Mle 21 de Rabaul qui en été dépourvu)

Les voilà tous les trois sur leurs pattes :

 

Avant d’entreprendre les finitions communes aux trois avions (commandes d’ailerons, témoins de sortie du train, moteur, capot et hélice), j’ai préféré m’occuper de la pose de la verrière coulissante et du mât d’antenne sur le Mle 21 de Pearl Harbor :

Bien sûr, je n’ai pas oublié le marche-pied en position sorti du côté gauche. Le câble de l’antenne sera fixé au dernier moment et l’extrémité du mât sera peinte en noir comme c’était l’usage.

Chaque avion a ensuite reçu ses témoins de sortie du train, réalisés à partir de fil de cuivre très fin et peint en rouge (normalement en Aka Iro B2, légèrement plus terne et plus profond que le Aka Iro B3 des hinomarus, mais à peine perceptible) :

Les commandes carénées des ailerons ont également été mises en place.

La touche finale s’est résumée à la fixation des moteurs et de leurs capots, des hélices, et la pose du câble d’antenne sur le Mle 21 de Pearl Harbor :

Là, on comprend pourquoi il y a tant eu de confusion à propos de la véritable apparence de la couleur du Zero, confusion exacerbée par exemple par les rapports de combats de l’US Navy à Midway décrivant des Zero peints en "ash gray" (gris cendré), "light tan, very shiny or slick" (beige clair, très brillant ou lisse), "brownish colour" (couleur brunâtre), "khaki colour" (couleur kaki), "dune coloured" (couleur sable), "dirty brown" (brun sale), "mustard yellow" (jaune moutarde).

Venons-en maintenant à la présentation de chaque avion dont je n’ai pas choisi les décorations par hasard.

Le Mle 21 BII-120
(sources : pacificwrecks.com et Bernard Baëza)
Construit par Mitsubishi, il est sorti d’usine en juillet 1941 sous le numéro de série 2266 et livré à l’Aviation de la Marine Impériale Japonaise (Daï-Nippon Teikoku Kaigun Kôkû-taï) qui l’affecte au porte-avions Hiryû.

Le 07 décembre 1941, piloté par le Petty Officer First Class (PO1c) NISHIKAÏCHI Shigenori, il décolle pour composer avec sept autres A6M2b la 4ème Chûtaï des Kansen (chasseurs) du Hiryû, intégrée à la deuxième vague d’attaque sur Pearl Harbor. Leur mission était la maitrise du ciel au-dessus de Bellows Field puis de Kane’ohe NAS (Navy Air Station).
Le BII-120 fut perdu de vue à l’issue de l’attaque de Bellows Field et porté manquant. En fait, sans doute à cours de carburant, son pilote l’a posé train rentré sur l’île de Ni’Ihau, la plus à l’ouest des îles Hawaï, conformément aux instructions reçues en cas de problème, afin d’y être récupéré par un sous-marin. NISHIKAÏCHI fut tué cinq jours après par les insulaires, après avoir tenté d’en prendre le contrôle avec l’aide d’un couple de japonais installé sur l’île. C’est notamment à cause de cet incident que le gouvernement américain prit la décision d’interner dans des camps tout migrant ou américain d’origine japonaise.

Cette photo fut prise le 17 décembre 1941 :

L’épave à moitié brûlée est resté sur le lieu du crash jusqu’à ce qu’elle soit récupérée en 2006 pour être exposée au Pacific Aviation Museum à Honolulu.

Je l’ai représenté au matin du 07 décembre 1941 :

 

En tant qu’appareil d’un ailier de Chûtaï, il n’arborait aucune marque sur l’empennage vertical. Les deux bandes bleues de fuselage identifient son appartenance au groupe aérien du Hiryû, confirmée par le code BII (lire B2). Quant aux chiffres de son immatriculation, le 1 désigne un chasseur et le 20 le numéro individuel de l’avion attribué par le groupe aérien.


Le Mle 21 V-128
(sources : Claringbould)

Construit par Nakajima, il est sorti d’usine le 26 février 1942 sous le numéro de série 644. Livré au 4ème Kôkûtaï mixte à Rabaul (Nlle-Bretagne) qui l’affecte à son Kansen Buntaï nouvellement créé, il est codé F-128. Au moment de l’absorption de ce Buntaï par le Taïnan Kôkûtaï le 1er avril 1942, son code devient V-128.
C’est cet avion que pilotait le PO1c SAKAÏ Saburo lorsqu’il fut gravement blessé par le mitrailleur d’un SBD le 07 août 1942 au-dessus de Guadalcanal. Malgré sa blessure, il réussit à rejoindre le terrain de Lakunaï et à s’y poser mais dût être évacué vers le Japon. L’avion fut sommairement réparé sur place et continua à opérer jusqu’au 27 août 1942, jour où il fut abattu à Milne Bay (Nlle-Guinée) par des Kittyhawk australiens avec le PO1c SADAO Yamashita aux commandes.

Aucune photo connue n’existe de cet avion aussi ai-je choisi de le représenter début août 1942 d’après les informations trouvées dans le carnet de vol de SAKAÏ (code de queue) et les marques spécifiques utilisées par le Taïnan Kôkûtaï :

 

La lettre V de l’immatriculation identifie bien le Taïnan Kôkûtaï (depuis sa création en décembre 1941), le 1 un chasseur et le 28 le numéro individuel de l’avion attribué par son ancienne unité, le 4ème Kôkûtaï. A son arrivée à Rabaul le 1er avril 1942, le Taïnan Kôkûtaï a mis en place sa propre organisation, caractérisée par sa relative complexité.
Pour résumer, chaque Chûtaï s’est vu attribuer une tranche d’immatriculation qui lui était propre, et une couleur partagée avec un autre Chûtaï pour la bande de fuselage. De plus, chacun était désigné non pas par un chiffre mais par le nom de son buntaichô (chef d’escadrille).
De par son immatriculation, le V-128 appartenait donc au 3ème Chûtaï (tranche V-120 à V-128, bande en diagonale bleue autour du fuselage) désigné "Sasaï Chûtaï" d’après le nom de son buntaïchô, le Lieutenant Junior Grade.(Lt.jg) SASAÏ Jun’ichi. La fine bande rouge horizontale sur l’empennage vertical identifie l’avion du shôtaïchô (chef de section) du 3ème Shôtaï, ce qui était bien la fonction de SAKAÏ.


Le Mle 32 Q-102
(sources : pacificwrecks.com et Claringbould)

Construit par Mitsubishi, il est sorti d’usine le 30 juin 1942 sous le numéro de série 3030. Livré à Rabaul par le porte-avions Unyo, il rejoint en vol le terrain satellite de Lakunaï pour être affecté au Kansen Buntaï du 2ème Kôkûtaï mixte qui lui applique le code Q-102. Il fait ainsi partie des 15 premiers Mle 32 livrés sur ce théâtre d’opérations.
Le 22 août, il est déployé sur le terrain de Buna en Nouvelle-Guinée avec 8 autres Mle 32. Le 26 août, il est endommagé lors d’un combat défensif avec des P-39 au-dessus du terrain. Son pilote, le Warrant Officer TSUNODA Kazuo, parvient à le poser mais l’avion ne sera pas réparé. Il est laissé à l’abandon près de la piste et sera capturé par les troupes américaines le 27 décembre 1942. Sélectionné par les services de renseignements alliés, il sera expédié en février 1943 à Eagle Farm Field (Australie) où ses ailes et son fuselage serviront à la reconstruction d’un Mle 32 hybride qui sera testé en vol jusqu’en juillet 1943. Il sera ensuite expédié à Eglin Field, aux Etats-Unis, où il a porté l’immatriculation EB-201. Son sort final reste inconnu, sans doute ferraillé.

Deux photos prises en janvier 1943 à Buna par les services de renseignements alliés :

 

Je l’ai représenté à Buna Airfield au matin du 26 août 1942, avant qu’il soit endommagé par les P-39 :

 

La lettre Q de l’immatriculation identifie bien le 2ème Kôkûtaï (depuis sa création le 31 mai 1942), le 1 un chasseur et le 02 le numéro individuel de l’avion. L’inscription Houkoku-Gou 872 sur les flancs du fuselage indique que l’avion a été financé grâce à la donation de Bang Uiseok, un homme d’affaires coréen.


Et pour conclure ce triple montage, un "tourne-autour" pour chaque avion…

Le Mle 21 du Hiryû :

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Mle 21 du Taïnan Kôkûtaï :

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Mle 32 du 2ème Kôkûtaï :

 

 

 

 

 

 

 

 

Petite surprise pour la fin : pour accompagner le F4U-1a au 1/48° destiné à un ami fan inconditionnel de la série "Les Têtes Brûlées", j’ai aussi monté en parallèle à ce trio un A6M2b Mle 21 de Hasegawa au 1/48° (référence 09091 / JT131) avec les marquages du V-128, que j’ai peint et patiné en même temps et de la même façon. Seule digression au "from the box", un cockpit Cutting-Edge.

C’est bien la première fois que je vais mettre trois maquettes d’un coup dans la vitrine ; il va falloir ré-agencer l’étagère des avions japonais.

Merci à Philippe (Aerophil) pour la doc de Claringbould sur les unités de Zero en Nouvelle-Guinée, et à Jean-Luc (Eagle4) pour la confection des pochoirs.

Je me permets de dédier ces montages à Christophe (aka Arashi Tomio) qui m’avait fourni la doc de Millman et bien d’autres choses sur les Zero lors de sa dernière visite à la maison il y a quelques années déjà…

 

 

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