Maquette72
       

Heinkel He 162A-2 Spatz

Allemagne, 1./JG.1, Leck, Mai 1945

Special Hobby, 1/72

Montage Jean-Luc Dubert

Entre le Mistel 2 et le Fw.190 S-8, il me restait encore de la place sur l’établi pour y glisser un autre sujet un peu singulier de la Luftwaffe. J’ai jeté mon dévolu sur le Heinkel 162 de Special Hobby.

L’avion est petit certes mais la boîte contient quand-même 51 pièces (dont 3 transparentes) et propose pas moins de 4 décorations.


Malgré cela, et comme à mon habitude, mon choix s’est porté sur une autre machine, un peu particulière, à savoir celle du Musée de l’Air dont la restauration minutieuse par Memorial Flight entre 2005 et 2009 a permis de découvrir sa véritable identité mais surtout les couleurs et marquages qu’elle portait en mai 1945.
Mon choix fut essentiellement motivé par la lecture d’articles relatant cette restauration, et notamment celui paru dans le Fana n° 480 dont les conclusions de l’auteur (Philippe Couderchon) m’ont séduit.

Mon Heinkel sera donc le WkNr 120015, un A-2 (canons de 20mm) codé 21 jaune qui appartenait au Stab.I/JG.1 et qui opérait depuis Ludwigslust en avril 1945.

Comme je souhaite le représenter tout fermé, je n’ai pas jugé utile de me procurer les quelques accessoires disponibles sur le marché (siège, baies d’armement, tuyère), les pièces fournies pour l’aménagement du cockpit et l’ameublement des puits de train étant plus que suffisantes. Je me suis fendu néanmoins d’une référence Master-Model (AM-72-032) qui propose en métal les tubes des canons dépassant des goulottes, le tube Pitot, et le petit témoin de sortie du train avant. Les masques Eduard dédiés à cette maquette (réf. CX571) me feront aussi gagner du temps.

Le montage a tout naturellement débuté par la préparation et la peinture des éléments du cockpit :

Tout est d’origine. Je me suis juste contenté d’ajouter sur la casquette un bout de gaine jaune pour représenter le câblage du viseur, ce qui fera parfaitement illusion à travers le pare-brise. Et en prévision de la pose future des canons par l’extérieur, j’ai installé un guide et une butée à l’intérieur de chaque demi-fuselage afin que les tubes dépassent dans leur goulotte de 5mm.

Avant de fermer le fuselage, il faut aussi préparer et peindre les pièces devant constituer le puits de train principal :

L’ensemble se suffit à lui-même mais la pièce représentant les ressorts de rappel des jambes de train (C3) doit être avancée de 1mm, de manière à ce que les ressorts viennent en butée de la cloison avant du puits de train (A11). Bien évidemment, il faudra lui dégager un peu son nouvel emplacement, notamment en enlevant un peu de matière à la base des jambes de train (ce qui restera invisible une fois tout installé), afin de permettre leur installation prévue bien après la fermeture du fuselage.

Sans oublier le lest, le fuselage est fermé sans difficulté aucune :

La conception SH offre le confort d’installer la casquette après car elle vient se caler toute seule sur les rebords du cockpit.

Tout est bon aussi pour le puits de train mais on comprend que l’installation des jambes risque de se révéler un peu délicate :

Les traces à l’arrière sont tout ce qu’il reste des fixations du système d’assistance au décollage par fusées. Il faut les supprimer car le 120015 n’en était pas équipé.

 

La turbine… voilà une étape qui m’aura ennuyé plus que je ne le pensais.

Son assemblage se présentant bien lors des essais à blanc, je commence par quelques petites séances de peinture :
- Entrée d’air (pièce A7) en RLM02 (Gunze H70)
- Avant du réacteur (pièce A5) en Alclad Stainless Steel (ALC-115)
- Sortie du réacteur (pièce A8) en Alclad Jet Exhaust (ALC-113)
- Cône de sortie (pièce A6) en gris-blanc (Humbrol 28)
L’intérieur de la tuyère est peint à l’arrière en Alclad Pale Burnt Metal (ALC-104).

La notice indique de fermer les deux demi-capots en emprisonnant la sortie du réacteur (pièce A8) mais celle-ci les empêche de jointer correctement. Ça passe en grattant par-ci, par-là.
Ensuite, il est indiqué de coller ensemble l’avant du réacteur (pièce A5) et son entrée d’air (pièce A8) pour pouvoir glisser le tout plus tard à l’avant des demi-capots assemblés… sauf que ça ne veut pas rentrer. On regratte par-ci, par-là, et c’est bon.
Pour finir, il faut prendre bien garde à préserver une gravure tout au long de la jointure supérieure des demi-capots ; ces derniers étaient conçus pour se séparer en basculant sur les côtés pour permettre l’accès au réacteur.

Voilà ce que ça donne :

L’ajustage entre la turbine et le fuselage étant parfaite, je devrais pouvoir la peindre séparément.

Et il devrait en être de même pour la voilure et les plans horizontaux et verticaux :

Les premiers travaux de peinture ont concerné l’application d’un Lichtblau RLM76 "dégradé" sur tout le fuselage. J’ai utilisé pour cela le Sky de MisterPaint (MRP-118) qui ma foi donne un bon résultat :

Pour la verrière, j’ai tout simplement utilisé les masques Eduard mais disposés à l’intérieur afin de passer un noir bien couvrant (MRP-005).

Ensuite, j’ai procédé à quelques masquages et j’ai sorti le Lichtblau RLM76 (Gunze H417) pour peindre les trappes des baies d’armement et le rostre du fuselage ; et tant que j’y étais les trappes du train, l’intrados des empennages horizontaux et la partie basse interne des empennages verticaux y sont passés aussi :

Sur le WkNr 120015, la jambe gauche du train était aussi en RLM76, la droite étant Schwarzgrau RLM66 (Gunze H416).

Pendant que tous ces ensembles séchaient tranquillement, j’ai peint l’intrados des ailes en Hellblau RLM65 (Gunze H67) puis, après quelques masquages, l’extrados en Schwarzgrün RLM70 (Gunze H65) :

A noter que les ailerons étaient en RLM70 des deux côtés car ils étaient interchangeables.

Retour sur le fuselage qui, après une (longue) séance de masquage, a reçu les deux tons de vert, Hellgrün RLM82 (Gunze H422) et Braunviolett RLM81 (Gunze H421) :

Contrairement à mes habitudes, j’ai décidé de changer de décoration en cours de montage, pour la simple raison que je n’ai pas trouvé une seule photo d’époque convaincante du WkNr 120015, et c’est un principe auquel je tiens.
Mon nouveau choix s’est porté sur une des 4 décorations proposées par Special Hobby, à savoir le WkNr 120013 codé 1 blanc de la 1./JG.1, photographié à Leck début mai 1945, dont le camouflage était identique mais qui, je l’avoue, va m’épargner la réalisation du nez tricolore et la reconstitution du WkNr en tout petits caractères blancs sur les dérives.
De plus, ce 1 blanc est censé être la monture du Leutnant Rudolf Schmitt, qui a déjà dû s’éjecter d’un He.162 (7 blanc, WkNr inconnu) le 20 avril 1945, devenant ainsi le premier pilote à sauver sa vie grâce à un siège éjectable, mais qui est également le seul pilote de la JG.1 à avoir revendiqué une victoire sur He.162, le 4 mai 1945 aux dépends d’un Tempest V, justement aux commandes du 120013 (qu’il n’aura piloté que deux fois, au final).

Pour en revenir au montage proprement dit, j’ai mis en place le tube Pitot et le témoin de sortie du train avant fournis dans le set Master, et j’ai peint en Rot RLM23 (Gunze H414) les compensateurs des profondeurs et des gouvernails :

J’ai aussi repeint les jambes de train en RLM02, qui étaient déjà peintes une en RLM66 et l’autre en RLM76 de par cette particularité qu’avait le 120015, mais qui n’avaient plus lieu de l’être. Le témoin de train a reçu une pointe de RLM23 au pinceau et la pointe du Pitot une goutte de Chrome Molotow.

Après avoir verni en brillant (Gunze H30) fuselage, voilure et empennages, la pose des décals a pu débuter en commençant par la voilure… C’est là que je me suis rendu compte que Special Hobby a complètement oublié de représenter les compensateurs intégrés aux ailerons… Damned !!! 

N’ayant aucune envie de refaire la peinture des ailes, je me suis résigné à représenter le contour de ces compensateurs à l’aide de petits bouts de décals noirs prélevés sur une svastika de type H5. La suite n’a pas posé de problème :

Les croix d’intrados, des B6a de 10mm, proviennent de la planche Printscale (n° 72247) dédiée aux He.162, et celles d’extrados, des B3 de 11mm, d’une planche Cutting Edge (n° 72054) pour Me.262. Excepté les stencils des compensateurs des ailerons, qui étaient rouges et qui proviennent d’une planche Eagle Strike (n° 72014), tous sont d’origine Special Hobby, même si je les trouve un peu empâtés.

Rien de particulier à signaler pour les empennages et la tuyère :

Tous les motifs et stencils proviennent également de la planche Special Hobby. Par contre, la manière dont les svastikas étaient coupées en deux n’a pas beaucoup aidé pour leurs positionnement et ajustage.

Au niveau du fuselage, ce fut surtout la mise en place des flèches rouges sur le nez tout en courbe qui m’a causé quelques soucis :

La planche Special Hobby est complète de ce côté-là. Il n’y a qu’à l’arrière que j’ai ajouté de chaque côté, en noir, les 3 derniers chiffres du WkNr, sans trop d’alignement car ils étaient peints à la main afin d’identifier le fuselage durant le processus de production.
J’ai aussi omis volontairement de mettre l’insigne de la 1./JG.1 du côté droit qui, d’après les photos, ne se portait que du côté gauche.

C’en est fini pour les décals. Jus et assemblage de la cellule ne devraient plus tarder désormais. Et un vernis mat final viendra ensuite fixer et uniformiser tout cela.

Pour les jus, disais-je donc, j’y suis allé léger car l’avion est petit à cette échelle. Je me suis contenté de déposer, essentiellement au niveau des surfaces mobiles, du gris-bleu foncé (Xtracolor X388) pour les intrados de la voilure et de l’empennage papillon, du noir (Humbrol 21) pour l’extrados de la voilure principale, et du Schwartzgrün RLM70 (Xtracolor X204) pour le reste, avec quelques trappes soulignées avec une fine mine graphite.

J’ai pu ensuite procéder à l’assemblage final et vernir l’ensemble en mat (Gunze H20) :

 

Il n’y a que le noir à l’arrière de la tuyère à qui j’ai laissé son apparence d’origine (MRP).

Les tubes des canons (Master), peints en noir MRP-005, frottés à la poudre de graphite, et vernis, ont été collés à l’Ultra-Glue de Mig.

Rien de particulier à dire sur la finition du cockpit, tous les éléments se sont mis en place parfaitement, fixés aussi à l’Ultra-Glue :

Special Hobby fournit le bon modèle de viseur, à savoir le REVI 16B de 1945, sans la deuxième glace en verre fumé rétractable. Et on voit bien le petit hublot…

Ce fut un peu moins simple pour le train d’atterrissage mais il tient sur ses pattes :

Au niveau des finitions, il ne me restait plus qu’à installer les deux seules antennes de cette machine, à savoir :
- l’antenne PR 15 sur le capot de la tuyère pour le système de radio-navigation (FuG 24), dont la fixation carénée en bois a été peinte en marron rouge brillant (Gunze H47),
- la petite antenne fouet de l’IFF (FuG 25A) en arrière des puits de train.

Et pour une fois, ce ne sera pas une hélice qui viendra mettre un point final à ce montage mais une tuyère :

 

Un petit "tourne-autour" pour conclure :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je prévoyais ce montage reposant mais il m’a quand-même réservé quelques petites surprises, la dernière et pas des moindres fut de constater qu’en collant les ailes comme prévu par Special Hobby, je me suis retrouvé avec un dièdre nul. J’ai dû les décoller rapidement, tout gratter sans endommager la peinture autour, et même enlever les tenons pour qu’elles veuillent bien jointer correctement et me donner un dièdre très légèrement positif (3 degrés en réalité).

 

 

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