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Yakolev Yak-3

URSS, 18 Gv.IAP, Berlin-Tempelhoff, Printemps 1945

Hasegawa, 1/72

Montage Jean-Luc Dubert

Autre chasseur Yakovlev que j'avais monté durant les années 90, le Yak-3 de Hasegawa :

J'avais à l'époque corrigé les quelques défauts connus du kit (casserole, gravure et sorties d'air à l'intrados), et même apporté quelques améliorations en utilisant une verrière Falcon, et surtout une magnifique planche de photodécoupe Entropy Models que m'avait procuré mon regretté ami Roland Dubois :

Hélas, j'avais comme pour le Yak-9-37 utilisé les teintes Aeromaster, appliquées selon un schéma peu règlementaire. De plus, les marques de victoires fournies par Carpena sont disproportionnées.

Il ne m'en a pas fallu plus pour me décider à reprendre ce Yak-3 qui, vous l'aurez sans doute deviné, sera aux couleurs du Normandie-Niemen mais représentera cette fois le "OO" de Delfino fin octobre 1944, alors commandant en second de l'unité :

La petite particularité est qu'il n'arbore pas encore le fameux éclair blanc de la 303ème Division d''Aviation de Chasse.

J'aborderai les corrections nécessaires à la maquette Hasegawa au fur et à mesure de l'avancée des travaux.

 

le démontage a progressé.

J'ai pu récupérer tous les éléments du train d'atterrissage sans rien casser :

Et la cellule est prête à perdre sa peinture :

J'ai protégé les ailerons et profondeurs d'une part pour ne pas perdre la représentation de l'entoilage, et d'autre part pour leur laisser l'aspect granuleux de la peinture d'origine.

 

Fin du décapage aujourd'hui :

Je me suis finalement décidé à démonter l'empennage horizontal pour pouvoir en séparer les profondeurs.

Encore quelques petites choses à graver ou à reprendre par-ci, par-là, et je vais pouvoir passer à la restauration proprement dite.

 

La reconstruction a donc débuté par la réinstallation des parties fixes de l'empennage horizontal :

Il m'a aussi fallu repositionner le compensateur de l'aileron droit que j'avais mal placé à l'époque (celui de gauche était bon).

Après quelques séances de masticage et de ponçage, dédiées à l'élimination des défauts de surface, est venue l'étape de la mise en relief de certains panneaux et trappes à l'aide de scotch chromé. D'abord, à l'intrados :

Puis sur les flancs du fuselage :

A noter qu’il y a un panneau de moins du côté droit :

Pour une meilleure accroche de la peinture à venir, j'ai poncé le scotch chromé au 2000 à l'eau.

Les premières peintures approchent...

 

Les puits de train ayant été suffisamment détaillés lors du premier montage, il a suffi d’un petit passage de A-14/A-14f "Steel Grey" (Akan 73040) brossé à sec en gris-clair (Humbrol 64) pour que je puisse les masquer :

J’ai voulu en profiter pour peindre les éléments du train d’atterrissage lorsque je me suis rappelé du problème de longueur des jambes de train. Elles sont trop longues de 2,5mm et donnent à la maquette une assiette au sol trop cabrée.

Je croyais au début que le problème venait du fait que Hasegawa a représenté des amortisseurs détendus mais il n’en est rien.

J’ai donc enlevé 1,5mm en haut de chaque jambe et retaillé un nouveau tenon de fixation sur une hauteur de 1mm :

Le compas vient de la planche de photodécoupe Entropy Models.

Un coup de A-14/A-14f plus tard :

Tant que j’y étais, les trappes, vérins et autres barres de rétraction y sont passés aussi, ainsi que les jantes des roues principales et la jambe de la roulette de queue.

Il m’a fallu refaire le carénage de ce qui devrait correspondre à la sortie d'air de refroidissement des paliers de vilebrequin (du côté droit seulement sur le Yak-3) :

C’est chose faite en retaillant une des écopes fournies en option dans le Zéphyr de Spécial Hobby (autre montage en cours).

Il ne me restait qu’à mettre en place à l’intrados les sorties d’air mobiles :

J’avais supprimé celles proposées par Hasegawa, moulées bouchées avec l’intrados, pour les remplacer par les pièces Heller, fournies séparément et donc plus faciles à travailler.

La phase "améliorations" se terminant, je vais pouvoir me pencher sur la préparation pour la peinture.

 

En prévision de la phase de peinture qui approche doucement, j’ai masqué les trois éléments transparents qui constituent la verrière issue de la boîte Falcon :

J’ai préféré remettre en place le viseur et le pare-brise avant la peinture.

Un petit détail que j’ai failli oublier : les charnières piano des panneaux latéraux. Un peu de fil électrique très fin fixé à la cyano a fait l’affaire :

Après avoir masqué les puits de train, le cockpit et les feux de navigation, j’ai fait une petite pause car, à ce stade, il m’est encore possible de changer de décoration.

Pourquoi, me direz-vous ? Tout simplement à cause de la sortie récente chez Prop & Jet, dans sa nouvelle gamme Raresin, d’une superbe VISh-105SV en résine avec sa casserole pour Yak-3 :

Pour l’hélice, il n’y a pas d’hésitation à avoir. La VISh-105SV de Prop & Jet est parfaite, les pales Hasegawa étant décidément trop maigres et correspondraient plutôt à une VISh-61P :

Pour la casserole, lors du montage original, j’avais éliminé d’office la casserole Hasegawa, trop arrondie à son extrémité et pas assez galbée. Je ne me souviens plus de l’origine de la casserole de remplacement mais je sais que je l’avais un peu remise en forme, pas suffisamment cependant puisqu’elle est trop courte d’au moins 1mm.

Je ne vais donc pas pouvoir utiliser cette casserole, pourtant déjà tricolore, mais elle me servira peut-être pour un autre Yak (un Yak-1b par exemple…).
En attendant, me voilà amené à peindre une nouvelle casserole en bleu-blanc-rouge, ce que je n’avais pas vraiment prévu pour ce montage, et j’avoue que je n’en ai pas très envie.

Ou alors… J’intervertis mes choix de décorations et je me rabats sur la planche Begemot qui propose en autres un Yak-3 du 18 Gv.IAP, le "19 blanc", vu à Berlin-Tempelhoff au printemps 1945 :

Là, tout serait simple : casserole en gris-bleu AMT-11 et pales en noir A-26m, la version "peinture à l’huile" du noir AMT-6.
L’intérêt de cette décoration est qu’elle était portée par un Yak-3 des premières séries (197 appareils) qui n’avait qu’une seule mitrailleuse de capot sur le côté gauche. La modification du kit Hasegawa serait rapide et sans difficulté : occultation de la goulotte de la mitrailleuse de droite et suppression du bossage correspondant.

J’ai juste un petit doute à lever au niveau de l’entourage des étoiles. Si celui de l’étoile de dérive semble bien blanc, celui de l’étoile de fuselage ressort plus foncé que le blanc de l’éclair. Etait-il blanc sale ou aluminium ?

sur le "12", il semble que l'éclair soit aussi alu. Alors que Begemot le donne blanc et le "12" bleu clair. Je n'y ai pas cru.
Quant au "24" :

L'éclair semble alu et le "24" bleu ciel, alors que les étoiles sont entourées de blanc. Begemot propose un éclair et un "24" jaune ou bleu clair, au choix. Là, je n'y ai pas cru non plus.
L'éclair blanc du "19" me convient, c'est plus joli.

 

Mais serieusement dit la bibliographie parle que le symbole particulier des avions de la 303 IAD etait la fleche d'eclat blanche tandis que les photos montrent qu'il y avait des differences enntre les unitees de chasse y compris le 18eme GvIAP.
Mon impression personel s'est que le "19" avait une fleche blanche a bord, tandis que sur le "12" elle a l'air argent ou bleu-clair. Pour le "24" completement jaune j'ai une tres grande doute - plutot alu degrade.

Une des photos de la 303 IAD montre que l'eclair non-blanc s'etait possible

La réponse théorique est peut-être donnée par Vakhlamov et Orlov dans ОКРСКА И ОБОЭЗАЧЕНИЯ САМОЛЕТОВ СОВЕТСКИХ ВВС, 1941-1945 гг.
En effet, dans la traduction en anglais disponible sur le web, à la page 27 on retrouve ceci :

« For the interaction of pilots in combat must be rapidly and accurately determine where the aircraft commander,
where the slave, and who comes to you in the tail ...
To do so, began to paint in different colors of coca, bonnets, rudder direction, the upper part of keels (the so-called «caps»),
as well as paint stripes on the vertical tail, fuselage and the plane of the aircraft.
Sometimes used, and special emblems. All of these showed signs of the machine to a particular squadron, regiment or division.
We used colors of red, white, blue and yellow colors, including those intended for painting of internal surfaces.»

Si c'est le cas, j'espère qu'il sera possible de trouver cette information pour 18eme GvIAP / la division ou le corps.
Bon je ne suis pas certain que c'est aidant, mais ça laisse de la place à une certaine «license artistique».

Mon interprètation : chiffres blancs sur flèche blanc sale.

 

Résumons-nous pour le 19. Je pense que tout-le-monde est d'accord pour une flèche et un chiffre blancs, et des bordures d'étoiles alu.

Décision prise : ce sera le "19 blanc". C’est Logan qui va être content, lui qui trouvait qu’il y avait trop de Yak du Normandie en ce moment sur le forum .
Mais Delfino ne sera pas oublié. J’ai un autre Yak-3 Hasegawa en stock, qui va attendre un peu plus de motivation pour peindre une casserole tricolore.

Donc, comme je le disais plus haut, pour faire un Yak-3 de début de série, il faut occulter la goulotte de la mitrailleuse de capot à droite, et supprimer son bossage :

Pour commencer, j’ai passé sur toutes les surfaces un voile de gris-clair Gunze H308 en guise d’apprêt (et de dépistage des pétouilles) :

Et Il y en avait, des pétouilles ! On les élimine, et on repasse un coup définitif de H308.

Après mise en place des profondeurs (au neutre, comme sur la photo), j’ai peint l’intrados en gris-bleu AMT-7 (Akan 73002 – Acrylique) :

Le radiateur ventral et son volet y ont eu droit aussi.

Puis, une fois le gouvernail collé et les surfaces inférieures masquées, je me suis intéressé à la réalisation du schéma de camouflage.

Les deux photos du "19 blanc" dont je dispose ne montrent que le côté droit. Le camouflage correspond de très loin au schéma officiel des instructions de juillet 1943 dont les limites des teintes étaient segmentées, contrairement à celui observé sur la majorité des Yak-3, plutôt constitué de tâches aux limites floues et ondulées.
La notice Begemot nous gratifie d’un schéma en 3 vues de ce camouflage des Yak-3, qui correspond à peu près à ce que l’on peut voir sur les photos. En plus, il est au 1/72°, ce qui m’a bien aidé.

Voilà ce que ça donne :

Bon, il ne me reste plus qu’à découper les masques et je vais pouvoir passer à la peinture de l’extrados.

J’ai donc protégé les surfaces devant rester en gris-bleu AMT-7 et j’ai vaporisé sur toutes les surfaces supérieures et sur la casserole la teinte gris-bleu AMT-11 (Akan 73044), légèrement éclaircie cette fois de trois gouttes de beige clair (Gunze H318) :

Puis, une fois les masques découpés et posés,

ce fut le tour du gris foncé AMT-12 (Akan 73045), éclairci lui de seulement deux gouttes de beige clair :

Les masques sont retirés, et voilà ! Le gros œuvre est terminé :

Bien évidemment, il y a quelques retouches à effectuer, notamment au niveau des flancs du fuselage, mais rien d’insurmontable.

La suite donc, avec comme constat quelques retouches à effectuer au niveau des limites entre le camouflage et le bleu AMT-7 sur les flancs du fuselage.

A l’aide de deux petits masques et d’un coup d’AMT-7, le problème va être résolu :

Au cas où la pose du radiateur me cause quelques soucis, j’ai préféré l’installer avant les retouches. Ainsi, il a pu bénéficier de la reprise en AMT-7 :

Pour marquer l’entoilage des gouvernes, j’y ai appliqué du pastel sec gris-clair. Pour ce faire, j’ai détouré au scotch Tamiya toutes les zones devant être traitées :

L’effet est volontairement exagéré car les vernis vont fortement l'atténuer :

Ensuite, un coup de vernis brillant (Gunze H30) que je vais bien laisser sécher :

Les décals sont posés :

Aucun souci avec les produits Begemot qui réagissent très bien aux assouplissants. Comme décidé précédemment, j’ai mis des étoiles bordées d’argent au lieu de celles à bord blanc.

Pour animer un peu les surfaces, j'ai passé comme à mon habitude une pointe graphite taillée en biseau sur quelques lignes de structure, et j'ai appliqué un petit jus au niveau des gouvernes et autour de quelques panneaux d'accès et de maintenance (Extra Dark Sea Grey Xtracolor X5 pour dessus et Gris-Bleu Foncé X388 pour dessous).

Après avoir mis en place le tube Pitot, refait en aiguilles de seringue de différents diamètres, et peint les pipes d’échappement avec mon mélange habituel (Humbrol 33+70+16), j’ai fixé tout ça avec un voile de vernis mat (Gunze H20) :

Les jauges ont reçu une goutte de noir recouverte de Kristal Klear tandis que leurs contours ont été peints en alu mat

Ici, on voit bien le volet du radiateur ventral en position baissée.

Les derniers masques enlevés, il ne me reste plus qu’à installer tout ça :

Quelque chose me dit que l’installation de tous les éléments du train d’atterrissage risque d’être un peu longue…

Le train d’atterrissage est posé :


Pas moins de 17 pièces tout-de-même :

Au tour de la verrière coulissante et du câble d’antenne. La pose de ce dernier m’a causé quelques difficultés, et j’ai dû me résoudre à le faire en plastique étiré noir tendu à la chaleur :

Je n’ai pas pu utiliser un cheveu naturel comme à mon habitude car le fait que la partie arrière de la verrière (au travers de laquelle le câble devait passer) soit déjà fixée m’interdisait de le tendre correctement.

Derniers petits détails, les feux de position, qui ont reçu une goutte de Klir, et les témoins de sortie du train, faits en fil métallique très fin qui font moins d’un millimètre :

L’installation des pales de l’hélice sur la casserole ne s’est pas faite toute seule non plus. L’utilisation d’un gabarit à l’échelle fut incontournable, et il a fallu agrandir les trous et parvenir à coller chaque pale du premier coup avec le bon pas, cyano oblige :

Comme prévu, la casserole a été peinte en gris-bleu AMT-11 (AKAN 73044) et les pales en noir AMT-6/A-26m (AKAN 73043) par-dessus de l’Alclad Aluminium (ALC-101).

Quelques traces de boue à l’intrados :

Et d’autres de gaz brûlés, légères, au niveau des pipes d’échappement, puis pose de l’hélice :

Et il est fini :

La traditionnelle photo en noir et blanc :

Conclusion

Sorti pour la première fois en 1991, ce Yak-3 de Hasegawa reste à mon humble avis une reproduction plus que correcte de ce petit chasseur.
Les formes sont bonnes, l’assemblage est aisé, et les pièces s’ajustent bien.

Les points positifs sont :
- la présence des structures internes des trappes de train, même si les puits de train restent désespérément vides
- le volet du radiateur ventral fourni séparément, permettant de le représenter ouvert
- des entrées d’air bien représentées à la racine des ailes (rare sur une maquette de Yak, même si il faut remplacer la petite cloison verticale de séparation)
- un cockpit suffisant à cette échelle
- une verrière fournie en position ouverte ou fermée, finement moulée et bien transparente

Pour les points négatifs :
- une gravure de panneaux sur et sous les ailes qui n’a pas lieu d’être (revêtement en bois)
- l’oubli de la jauge et du point de remplissage carburant sur l’aile droite
- les sorties d’air moulées avec l’intrados (à remplacer par les pièces Heller)
- des jambes de train trop longues d’un millimètre et demi
- la casserole (trop petite et trop pointue) et l’hélice (trop fluette) à remplacer (merci Prop&Jet)

Ayant encore en stock une hélice et une casserole Prop&Jet, une verrière Falcon et un autre exemplaire de la planche de photodécoupe Entropy Models, je ne suis pas mécontent d’en avoir un autre à faire… plus tard.

 

Après/Avant :

 

Et voilà les photos du petit "troupeau de Yak" :

 

Expo Pessac 2019

 

Expo Bram 20

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