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Rogozarski IK-3

Yougoslavie, 1940

Azur, 1/72

Montage Hugues Quintard

HISTORIQUE

On ne peut pas dire que le Rogozarski IK-3 fasse partie des avions les plus populaires de la 2ème guerre mondiale. L’importance de l’industrie aéronautique yougoslave avant ce conflit ne se résumait qu’à la production d’avions biplans d’entrainement ou monoplan à aile haute de bonne qualité. Le développement d’avions monoplans, plus modernes et plus performants dans les autres pays de l’Europe contraignit les autorités militaires à leur emboiter le pas dans la conception d’un nouveau chasseur monoplan à aile basse.
Malheureusement, son existence sera brève car sa production trop tardive sera interrompue par l’invasion allemande du printemps 1941. En tout et pour tout, 13 appareils furent fabriqués, y compris les 2 prototypes.
Les 12 appareils opérationnels, bien qu’ayant été héroïques dans les combats de la défense de Belgrade au printemps 1941 contre la Luftwaffe en abattant 11 avions ennemis, seront submergés par le nombre et détruits presque en totalité.

LA MAQUETTE

La marque AZUR s’est fait une spécialité dans la production de maquette d’avions souvent mal connus mais non dénués d’intérêt, et nous propose 2 boitages de l’IK-3.
Une première boite consacrée aux prototypes et une seconde boite traitant des appareils de séries et dont je vous propose à présent le montage.
Dans l’une et l’autre boite, nous avons une grappe commune d’une trentaine de pièces finement gravées en creux, la boite consacrée aux prototypes comprenant en plus un intrados spécifique au N° 2 et des échappements en résine pour l’appareil N° 7.
AZUR nous gratifie de deux types de verrières par boite, une en plastique injecté transparent et une (en réalité 2 au cas où) thermoformée.
Le plastique de moulage est habituel de cette marque, gris et tendre, assez agréable à travailler.
La planche de décals imprimée par la marque tchèque AVIPRINT est d’une grande finesse et permet le choix de 2 décorations différentes (gris bleu uniforme ou camouflage 3 tons) en  proposant les N° de série de tous les appareils produits, il n’y a plus qu’à choisir.

 

LE FUSELAGE

Contrairement à l’habitude, je commence par le fuselage en réalisant quelques petites améliorations du fuselage, pas vraiment nécessaires mais apportant quelques améliorations.

Les sorties d’échappements sont purement et simplement supprimées au scalpel et par un perçage en lieu et place.
Les pipes d’échappements sont réalisées en profils ronds de 1 mm préalablement percés à 0.8 mm, puis écrasées à la pince à épiler pour leur donner la forme oblongue d’origine.
Chaque pipe est mise en place dans les trous prévus en veillant bien à ce qu’elles soient toutes au même niveau de dépassement par rapport au capot moteur.

On évide également les deux prises d’air latérales situées à l’avant du bloc moteur et les ailettes de refroidissement, de chaque côté derrière les échappements, sont creusées à la pointe sèche.

 

Il faut creuser à la fraise boule montée sur une mini perceuse les 2 orifices des mitrailleuses FN sur le dessus du capot moteur pour lesquels AZUR n’a fait qu’une simple gravure. C’est un peu scabreux à main levée, mais avec un peu de doigté et de la patience, on obtient un résultat acceptable. On en profite pour percer dans l’axe les passages des projectiles.
Les deux petits bossages situés de chaque côté du fuselage à l’avant de la dérive sont à supprimer comme indiqué dans la notice.

L’entrée d’air du radiateur située sous l’avant du fuselage est moulée dans une seule et même pièce. Afin de représenter l’ouverture, cette pièce est sciée en 2 parties et modifiée avec de la carte plastique.

Autre petite amélioration, les 2 entrées d’air, situées à l’avant des ailes au niveau de la jonction avec le fuselage et représentées simplement moulées, sont percées et les bords sont affinés au scalpel
 
Le défaut majeur de cette maquette est la forme erronée de la dérive. En effet, le bord de fuite est beaucoup trop vertical et il faut élargir la partie la plus large de 1,5 mm.

 

Ce qui implique  que les 2 demi-gouvernails doivent être supprimés et refaits en un seul morceau en carte plastique ainsi que le rallongement de la partie basse du fuselage correspondante.

La grosse difficulté  occasionnée par cette chirurgie sera de restituer l’entoilage du gouvernail fort bien reproduit d’origine. Pour ce faire, je retaille un gouvernail monobloc dans de la carte plastique taillée en forme puis poncée pour recréer le bord de fuite. Ensuite, je refais la structure de l’entoilage avec des profilés Evergreen de 0.25 X 0.5 mm (Réf. 100) qui sont ensuite diminués en épaisseur et profilés par ponçage presque jusqu’à les faire disparaitre.

Il ne reste plus qu’à regraver le compensateur et mettre ce nouveau gouvernail en place.

 

LES AILES

Les ailes sont correctes en forme et en dimensions. AZUR a toutefois oublié de fournir les masselottes d’équilibrage des ailerons qu’il faut confectionner en scratch.
Elles seront faites tout à la fin en étiré de 0.3 mm avec une goutte de Maskol à l’extrémité.
Il faut également tracer la forme des renforts des bords d’attaque qui ont été oubliés sur les intrados, le moule commun étant celui des ailes prototypes qui n’en étaient pas pourvues.
Pour parfaire un peu les volets de courbure, je trace quelques lignes de rivets à l’aide d’une molette. Le panneau situé sous le fuselage entre les deux volets subit le même sort.
Les ailes sont assemblées sans problèmes non sans veiller à bien faire coïncider les profils car aucun pion de centrage n’est prévu, short run oblige.
Un coup de scie Tiger est donné à chaque extrémité des ailerons et des volets de courbure.

 

L’HABITACLE

La maquette étant relativement simple à monter, je décide de me donner un peu de mal en travaillant à détailler l’habitacle assez simpliste de la boite.

La structure tubulaire interne du fuselage apparait moulée en léger relief au droit du poste de pilotage. Elle est purement et simplement supprimée pour être remplacée par des profils ronds de 0,6 mm sur lesquels viennent se placer différents boitiers et manettes confectionnés à partir de profilés et de morceaux de carte plastique.
Quelques câbles et conduits en profilé Plastruct de 0,3 mm viennent parachever l’ensemble.

Le tableau de bord est un peu remanié. La pièce du kit présente un certain nombre de cadrans gravés en relief et suivant une disposition assez fantaisiste. Ayant la flemme de les poncer, je retourne purement et simplement la pièce et lui applique de la peinture Noir Pneu H77 de chez Mister Hobby (Gunze) recouverte ensuite d’une couche de Klir.
Puis j’applique un à un des cadrans en décals issus de la planche CKP 072 de la marque Mike Grant. Cette planche est très pratique et reproduit la plus part des cadrans des tableaux de bord des avions de la seconde guerre mondiale. C’est quand même très petit mais donne beaucoup de réalisme dans le cockpit. Le seul problème de pose de ces décals étant que le film protecteur est commun à tous les cadrans, ceux-ci doivent être découpés avec un petit emporte-pièce de 1 ou 2 mm suivant le cas, pour laisser un minimum de film transparent autour.
Une fois les décals posés, ceux-ci reçoivent une couche d’assouplissant qui fera disparaitre l’effet de silvering presque inévitable.

J’ai refait tout l’intérieur en scratch après avoir fait disparaitre par ponçage les quelques reliefs représentant la structure tubulaire. Celle-ci est refaite en profilés ronds sur laquelle sont posés ça et là divers boitiers, câblages et blocs de commande réalisés en carte plastique et profilés de différents diamètres.

L’ensemble de l’habitacle est peint en Bleu Clair H67 (RLM 65) de chez Mister Hobby et reçoit un petit traitement au jus Neutral Wash de la marque MIG. Enfin quelques touches de couleurs sont posées sur les différentes manettes de commandes.
Le palonnier (inexistant dans la boite) et le manche à balais sont également refaits.

Le siège est affiné par ponçage et après peinture est équipé de ceintures confectionnées à partir de feuille d’étain.

Toutes ces petites opérations de détails étant faites, on ferme le fuselage en ayant soin, après séchage de la colle, de mastiquer les petits défauts des plans de joint, en fait assez peu car la maquette s’ajuste plutôt bien, puis de les poncer.
Ne pas oublier une reprise de la gravure si nécessaire la où le ponçage aurait pu les faire disparaître.

La mise en place du dessous du moteur, que j’avais coupé en 2 parties pour restituer une entrée d’air plus réaliste, nécessite un masticage important découlant de cette modification, la partie la plus en arrière située entre le radiateur et cette entrée d’air ayant été refaite en carte plastique.

L’aile se raccorde assez bien avec le fuselage et ne nécessite que peu de mastic.

L’HELICE 

Le cône d’hélice fourni ne correspond pas à un avion de série mais aux prototypes.
Il est dommage qu’Azur n’ai pas prévu un deuxième cône pour les avions de série.
Il faut donc en refaire un.
J’avais dans ma boite à rabiot un cône de MS 406 en résine, provenant d’un set Hi-Tech,
J’ai donc sectionné le cône de la boite à une épaisseur de 2,5 mm juste devant les échancrures du passage des pales, et collé le cône en résine récupéré à la colle cyano en lieu et place de la partie supprimée. Un peu de mastic à la jointure et une reprise par ponçage de la forme arrondie et nous obtenons un cône de forme correcte.

Les pales, trop épaisses font l’objet d’une cure d’amaigrissement indispensable par un ponçage généreux.
Par contre, Azur a astucieusement prévu des petits plots à chaque pied de pale pour pouvoir leur donner la bonne orientation lors de leur collage sur la pièce support.

 

LA VERRIERE

Souhaitant représenter la verrière ouverte, je fais le choix de celle thermoformée.
Après l’avoir séparée proprement de la plaque de rhodoïd et l’avoir bien nettoyée à l’alcool, je la trempe dans du Klir. Après l’avoir fait sécher sur un papier absorbant, je protège les parties vitrées par des caches confectionnés dans de la bande adhésive et mis en place un à un.

Ne connaissant pas la couleur intérieure des montants, je choisis de passer le même bleu clair que l’intérieur du cockpit, ce qui de toute façon ne se verra pour ainsi dire pas. La partie extérieure sera celle de la couleur du camouflage de cette zone du fuselage.
Je sépare délicatement le pare brise de la partie coulissante à main levée à l’aide de petits ciseaux très précis.
Le pare brise est collé sur le fuselage à la colle blanche de menuisier lissée ensuite avec un pinceau humide pour parfaire le joint et je renforce avec un peu de colle cyano.
Petit détail à rajouter, une poignée d’accrochage confectionnée en étiré est placée à la base du pare brise côté gauche uniquement.

LES TRAINS

Les jambes de trains simples d’origine sont bien assez bien restituées et seules les fourches faites en 2 parties demandent un peu de délicatesse lors de l’assemblage. Elles sont peintes en aluminium faute d’information contraire.

Par contre, Azur ne fournit pas les vérins de manœuvre qu’il faut confectionner en étiré suivant le croquis apparaissant sur la notice.

Les trappes fournies correspondent bien à un appareil de série et sont fidèlement reproduites. Je les peins du même Bleu Clair que l’intrados ainsi que l’intérieur des logements.

Je réalise un méplat sur chaque roue pour simuler un peu l’écrasement des pneus. Les jantes sont peintes en aluminium puis protégées pas un morceau de bande adhésive découpée à l’emporte-pièce de 4 mm et les pneus sont peints en Noir Pneu H77 Mister Hobby.

La roulette de queue est assez basique, Azur ayant fait l’impasse sur son logement et son vérin de rétraction ce qui à cette échelle est tout à fait suffisant. Les deux petites trappes de fermeture sont légèrement affinées bien que ce ne soit pas indispensable.

 

PEINTURE

Je commence par passer une couche d’Aluminium ALCLAD sur toute la surface sauf les zones présentant un entoilage.
Cette sous-couche a pour but de faire ressortir les éventuels défauts de surface et d’assemblage. Après contrôle, peu de retouche à faire.
L’intrados est peint en Bleu Clair H67 (RLM 65) de chez Mister Hobby, couleur la plus approchante du Gris Bleuté « Siva » Rogozarski. Je couvre toute la surface en remontant largement sur les flancs du fuselage au niveau du capot moteur et entre les bords de fuite et la queue.

Afin de créer le léger dégradé entre les teintes, je dispose des boudins de Patafix aux limites illustrées sur la notice.
Je commence par passer sur toutes les surfaces supérieures une couche générale d’Ocre (Brown H310 Mister Hobby) comme préconisé et au vu du résultat, je suis un peu circonspect. Il me semble un peu trop foncé. Comme il vaut mieux juger avec l’ensemble du camouflage, je le conserve donc en l’état.
Après une préparation des différentes zones toujours au boudin de Patafix et au ruban de masquage, je passe la seconde teinte, à savoir le Brun Foncé (Cocoa Brown H17 Mister Hobby). Après séchage, cette teinte, à mes yeux trop « chocolat », ravive le même doute que pour la teinte précédente.

Stoppant la peinture et me lançant dans des recherche de renseignements, je trouve dans la revue Air Magasine un article ayant traité de cet appareil et dans lequel sont mentionnées les références des teintes en Federal Standard, définies par rapport à un morceau d’appareil de l’époque conservé (N°6 première série.) Seule la marque Tamiya propose les teintes équivalentes directes, ce qui va me faciliter la tâche.
Après examen à l’ouverture des pots, ces teintes correspondent tout à fait à l’idée que je m’étais faite de ce camouflage.
Il va donc falloir recommencer, mais je décide par flemme de ne pas décaper les anciennes teintes. Il sera toujours possible de le faire si le résultat est mauvais.

Reprenant donc les teintes de la gamme Tamiya, je repasse sur toutes les surfaces supérieures une couche unie de Dark Yellow XF-60. Puis, après avoir refait des boudins de Patafix ajouté de bande adhésive pour délimiter les zones, j’applique une couche de Flat Brown XF-10.
Je procède de la même façon pour la troisième teinte, à savoir du Dark Green XF-61.

Le résultat est exactement ce auquel j’espérais.

DECORATION

La seconde mise en peinture s’étant bien déroulée, juste quelques petites retouches ici et là, je passe à la pose des décals. Comme je l’ai mentionné au début, je réalise un appareil de série, à savoir le N° 12, appareil du sergent Duvan Vujicic qui revendiquera 3 victoires, et qui aura une fin peu glorieuse puisqu’incendié par ses mécaniciens.
Il porte l’immatriculation VeBr 2161 comme indiqué sur chaque flanc du fuselage.
Il ne possède qu’une seule cocarde de faible dimension sur l’extrados droit et deux autres de dimensions plus importantes sur les intrados. La dérive comporte de chaque côté la marque du constructeur et son insigne rond, ainsi qu’un petit drapeau tricolore horizontal.
Attention, les petits décals sont très fins et demandent beaucoup de précautions à la pose. J’en ai fait l’amère expérience en détruisant le nom de la marque du côté droit de la dérive.

Une fois les décals posés, la maquette reçoit une couche de vernis satiné (vernis acrylique PEBEO dilué au KLIR avec une goutte de liquide lave-glace).
Puis je passe à un peu de patine, pas trop car malheureusement, tous ces avions n’ont guère eu le temps de vieillir. Malgré tout, pour leur donner quand même un petit côté opérationnel, je passe un peu avec du jus MIG Neutral Wash dans les lignes de structures et fais quelques écaillages de peinture discrètes et quelques traces d’huile. Les salissures des échappements sont faites au pastel brun et noir.

FINITION

Je procède en dernier à la pose des trains et de leurs trappes, de la roulette de queue, de la verrière coulissante, de l’antenne et de son mât et du système de visée extérieur.
Voici la maquette terminée dont je recommande le montage, tant par sa simplicité que par l’originalité du sujet propre à la marque AZUR, à tous amateurs d’avions de la deuxième guerre mondiale sortants un peu des sentiers battus.

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