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P40-E Serial 41-13570 : le monstre du lac

Soviet Union (Lend-Lease) - Lake Kod Ozero, Murmansk, Russie - 31 August 1997

Hasegawa - ICM, 1/72

Montage Gaëtan Oddou

alors voila certains m'ont demandé d'où venaient mes idées. eh bien c'est parfois une image toute simple, mais qui accroche l'oeil. par exemple une image comme ça :

en plus ça fait un moment que ça me travaille : comment représenter un avion dans le ciel ? en suspension dans les aires, sans que ça fasse trop kitch ou artificiel. ce sera le premier projet d'une petite série de diorama dont le thème commun sera la suspension.

première étape : trouver de la doc, comprendre pourquoi cet avion est suspendu à un câble. j'ai rapidement découvert que le modèle est russe et l'avion est une épave tirée d'un lac. je contacte alors mon ami Alex qui me donne toutes les infos nécessaires. en particulier les modèles de camion grue susceptibles de l'arracher à la surface de l'eau (sur la photo ci dessus l'avion est suspendu à un hélicoptère mais il a bien fallu le sortir du lac avant ça). pour en savoir plus sur cette épave on trouve un bon article ici (attention c'est le deuxième modèle au milieu de la page) :

http://lend-lease.airforce.ru/english/a ... /index.htm

deuxième étape : achat des kits, le camion est un modèle russe produit par ICM, un kit en résine et photodécoupe permet la conversion en camion grue.

l'avion sera le P40 E Hasegawa. pour meubler l'intérieur et détailler les parties internes visibles sur l'épave j'ai acheté dans la boutique master194 (merci Gilles), une plaque de photodécoupe très complète. en 2 semaines j'ai pu tout réunir.

troisième étape : montage du camion. QUOI UN CAMION, mais ça se monte comment ce truc ?? j'ai jamais fait. y'a pas de cokpit !!! pour commencer il faut construire le châssis...c'est un bordel sans nom ! il m'a fallu des tas d'essais et d'erreurs pour comprendre comment ça marche...

en plus la partie résine est très complexe...cependant tout se monte bien, les concepteurs du kit et de la conversion ont fait un super boulot.

un camion grue a fait le job. apparemment l'avion a été renfloué avec des ballons gonflable puis démonté partiellement avant d'être treuillé sur la plage. l'épave a été ensuite transportée en Angleterre (par un hélico Kamov (la fameuse photo) puis par bateau) où elle est encore à vendre ! voici au fait des images qui montrent qu'un tel treuillage est possible (ce n'est pas mon P40 mais ça donne une idée) :

une épave ? oui mais c'est la dernière avant longtemps...j'en ai marre de l'hyperdétaillage, faut que je me détende un petit peu...mais ça sera pour le prochain défi. en attendant je m'attaque à mon problème de grue. Pour commencer passons au camion proprement dit. je peins les éléments séparés en vert avant l'assemblage (après le pourrais plus). la cabine de la grue est en photodécoupe plié (c'était chaud)

le châssis reçois une base noire

puis j'assemble

mais je ne colle pas, la cabine de grue restera mobile

n peu de patine, mais pas trop, j'attendrai de faire le diorama pour salir le châssis en fonction de la teinte de la boue sous les roues...

AlexGRD : Gaet, je pense quand meme que tu auras besoin de renforcer le chassis en arriere avec des tiges metalliques de l'interieur entre les roues et la carcasse du camion an attache avec le pied du socle. Sinon a mon avis ca peut etre tres fragile surtout pendant les deplacements a cause du couple-force que va donner la longue poutre de la grue....

t'as raison Alex, j'ai fait comme tu dis : toute la tige de la grue est renforcée par de la tige métallique (câble électrique de 1.5mm) : dans la longueur ci-dessous l'axe est coupé en 3 tronçons chacun soudé à l'autre par une tige métallique de 3 cm. ça va tenir. quant au problème du transport ce n'est pas un problème : la structure sera démontable !

il me fallait une tel longueur car sinon l'avion serait rentrer en collision avec le camion !

d'abord le support du diorama. j'ai acheté il y a longtemps un lot de socle rond à Potacol, voici mon dernier en diamètre 20 cm :

de profil on voit la pente douce vers le lac. les traces de pneus ont été réalisés avec une roue du kit ICM de base.

la vie de ce diorama sera incarné par une figurine de mon ami Norbert : le mécano accoudé sur le capot...

j'adore cette pose à la fois naturelle et originale. quant au choix du rouge c'est pour s’harmoniser avec le vert du camion tout simplement.

sans plus attendre voila ce que donne l'assemblage de la grue sur le support. Notez la boue sur les roues que j'ai pu harmoniser avec le support. Notez aussi que ces roues ne touchent pas le sol ! la structure est suspendue...

le camion est collé par ses 4 pieds sur des cales en bois. le collage est blindé par la succession d'une goutte de cyanoacrylate puis d'un sertissage au mod podge. c'est inarrachable.

vient alors le moment crucial : la mise en charge. je commence avec un poids de 5 gramme (un bouchon de bouteille). tout va bien. le poids de mon avion sera de 15 grammes, soit le triple (le poids d'une gomme de bureau).

la grue est solidement fixée à l'araldite sur deux axes et une ficelle qui tire en arrière vers le support.

la petite figurine a trouvé sa place ici (je ne pouvais la mettre nulle part ailleurs parce qu'elle regarde vers le bas, mais elle va bien la).

la suite c'est le montage du zinc...j'aurai pu choisir l'AZ model mais j'ai trouvé dans la boutique de master194 une planche complète de photodécoupe compatible avec le modèle Hasegawa et en plus la version vient de sortir :

la décoration présentée est fantaisiste et Alex m'a donnée les consignes : deux étoiles à l'intrados et deux sur la dérive, rien sur l'extrados. quant à la peinture elle est vert uni d'après les découvreurs de l'épave (toutefois il me semble distinguer un camouflage à deux teintes (vert et kaki) sur au moins une photo...)

bon c'est parti pour l'intérieur

les puits de train sont bien fichus mais il faut poncer à mort les ailes pour leur faire de la place

une autre galère c'est l'assemblage des parties mobiles de la voilure. on va dire que j'ai tout tordu exprès (hum...)

sur les côtés j'ai rajouté de la feuille alu, du vrai alu pas de la feuille alu collante. c'est donc plus fin et surtout bien froissé et déchiré. ça donnera de la fragilité à la surface (comme si elle avait bien souffert)

je reprends donc la où j'en étais...heu où est-ce que j'en étais déjà ??? ah oui, le montage de l'épave. j'ai choisi de conserver quelques éléments du train en parti ouvert...

un peu de boue cracra (en imaginant que ça pendouille vers le bas...)

la peinture commence...elle va durer trois jours entiers. j'en ai bavé des ronds de chapeau...et chaque soir la déprime : j'ai tout raté, punaise de bois si au moins je faisais des macakes classiques je saurai ou je vais, mais la...c'est le voyage de Christophe Colomb en 1492 à chaque coup de pinceau

voici le début, une peinture propre et verte avec un bon effet zénithal (tout est exagéré à ce stade, c'est volontaire sinon on ne verra plus rien de ça à la fin !)

un premier effet avec le scratch effect de mig amo

puis cracra avec des voiles de brun

un premier jus sépia

j'ai repassé certains panneau avec une teinte kaki que j'ai brossée ensuite pour qu'elle ne soit pas couvrante

vient ensuite la partie la plus technique...je souligne chaque panneau avec un ensemble de teintes allant du vert au beige. j'exagère comme à chaque fois, car on verra à peine cet effet à la fin.

je repasse alors par dessus un badigeon de kaki

que j'efface presque aussitôt

 

alors voila le problème, après avoir terminé cette première phase vieillissement je me suis dit : ça va pas ! c'est trop contrasté. donc j'ai repassé un badigeon de kaki pour homogénéiser la teinte...

ma méthode est la suivante : j'alterne entre des phases d’homogénéisation (voiles généraux) et des phases de mise en contraste (en exagérant toujours). la bonne voie est entre les deux et c'est mon œil qui doit choisir de dire STOP, tout est la. quant à l'imagination elle est insuffisante. entre nous c'est pour ça que je déteste l'art contemporain (à ne pas confondre avec l'art moderne qui n'a rien à voir) car en se privant de la main et de l'art du geste (c'est le propre de cet art conceptuel de merde depuis le chiotte de Duchamp) on se prive de la découverte des effets du geste qui guide l'esprit pour aller plus loin, toujours plus loin...(ah et ne commencez pas à me saouler avec des phrases molles du genre : "mais l'art contemporain c'est une histoire de goût" : certainement pas, l'art contemporain n'a pas de goût, il a juste un budget (du fric quoi)(bon et puis ça suffit, c'était mon coup de gueule du matin, ça m'a fait du bien (la semaine dernière j'étais à Porto au musée d'AC (art contemporain) et j'ai failli gerber quarante fois))

bien donc reprise des voiles généraux :

et la ça va vraiment pas, donc je repars sur un voile plus sombre puis du contraste mais subtil...je commence par le dessous :

regardez les effets subtils de mise en lumière

et voila l'effet final...

de plus près

j'ai longuement réfléchi au système d'accrochage et j'ai finalement opté pour de la bande tape tamiya peinte. ça ressemble aux sangles qu'on utilise en vrai :

et il n'y a plus qu'à suspendre. ce que je voulais absolument c'est que l'avion se détache du socle. c'est pour ça que la perche est si longue (et ça tient) :

deux dernières photos avec un fond de nuages...ces photos ne sont pas truquées, il y a juste une astuce lors de la prise de vue...

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