Le SO.M2 occupe une place à part dans l’aviation française. Au sens strict il s’agit d’une maquette pilotée à l’échelle ½ du bombardier SO.4000. Pourtant ses performances remarquables pour l’époque vont conduire la SNCASO à imaginer un développement du projet. Mais sans succès, la SNCASO étant déjà trop en difficulté avec son Espadon…quant au SO.4000 il fut abandonné après son premier et unique vol.
Finalement seules les maquettes SO.M1 et M2 ont vraiment pu voler… le premier est un planeur non motorisé, le deuxième dispose d’un moteur Derwent 5 avec lequel le pilote Daniel Rastel a battu le record de vitesse pour un avion français : 1000 km/h en 1949 !
(source, le fana n°147 février 1982, photo basse résolution)
Un mot pour finir cette histoire et avant d’entamer le montage. L’aviation française des années 1945 à 1955 a connu une évolution buissonnante et le nombre de projets laissent encore songeur aujourd’hui…il faut comprendre que la France est alors face à un dilemme : d’une part elle veut effacer l’affront de la défaite de 1940 et donc se réarmer sur le champ avec du matériel national le plus moderne possible, mais d’autre part elle manque tragiquement de moyens au regard de cette ambition. C’est pourquoi tous les projets lancés à cette époque sont légitimes puisque proposés par l’état mais vont tous conduire à l’échec car ce même état, face aux réductions budgétaires, devra systématiquement renoncer ! Finalement seul Dassault, une firme non nationale, tirera son épingle du jeu grâce à des stratégies trop longues à développer ici (lisez à ce sujet les articles d’Alexis Rocher dans le fana, ils sont très explicites).
Passons au montage. La maquette en résine existe. JP Dujin en avait fait un master aujourd’hui perdu quelque part en Tchéquie. Sa cote sur ebay étant de 70 euros, je le fais en scratch. Ça ira plus vite et c’est gratuit (ou presque).
Ayant à peu près tout essayé en matière de scratch (couple/remplissage/feuille d’alu, master bois/coulage résine, cannibalisation d’un kit proche de forme, etc.) j’ai choisi la méthode la plus simple. Plutôt que de fabriquer des couples transversaux je fabrique des profils longitudinaux. Le plan de Pierre Gaillard dans le fana n°150 une fois mis à l’échelle m’a servi pour le traçage.
Le profil central marqué de noir doit être parfaitement juste, car c’est lui qui donne les limites du ponçage.
Une fois un bel arrondi obtenu au niveau du nez on peut coller les ouïes latérales sur les flancs.
Une couche de peinture verte humbrol est grassement badigeonnée puis poncée pour effacer les irrégularités dues au ponçage et au collage. mais ce n'est qu'une première couche. la deuxième va effacer toutes les rayures et irrégularités...à suivre donc.
la livrée du SO.M2 étant parfaitement chrome, il va falloir donc faire lisse...avec un scratch c'est par forcément easy mais bon.
mon idée est de lisser la maquette avec une peinture grasse et brillante que je ponce après chaque passe. le résultat me semble assez lisse. j'en ai profité pour graver à ce stade :
le matériel que j'utilise est de la bande dymo pour les volumes cylindriques et une règle souple d'écolier (mes élèves m'en apprennent tous les jours !) pour les volumes légèrement bombés. je grave avec une pointe montée sur un porte mine. j'évite absolument les graveurs du commerce qui me font toujours partir de travers...(j'suis pas tout seul j’espère)
on constate que les rayures ont disparues. Ha et au fait Adrien, ce n'est pas un master, c'est un scratch. je veux aller au bout. et ça va déporter j'suis motivé la (j'ai les crocs même)...
la suite c'est la voilure : ponçage puis glue anti-rayure, puis ponçage fin, puis gravure, puis micromesh.
les ailes sont ensuite fixées avec des tenons métalliques (non visibles ici) pour respecter le dièdre et la flèche importante sur cet appareil.
il ressemble à un SO.M2 ! fin et tout...comme j'aime.
bon par contre j'ai fais une grosse boulette. une erreur de base : j'ai oublié de protéger la zone de masticage au niveau du raccord karman. du coup en passant mon gemey maybiline sur le mastique sintofer j'ai enlevé un peu de la peinture verte : on observe des contours en forme de cartes de géographie qu'il va falloir lisser par de nouvelles couches (mais sans perdre la gravure...bref le pied !).
en fait je me suis fait avoir parce que je pensai que la glycéro résistait au dissolvant à base d'acétone. en effet j'ai peint les ongles de ma copine avec de la peinture à maquette y a pas longtemps et elle m'a fait une scène ensuite car son dissolvant bon marché ne l'enlevait pas. en fait c'est qu'elle n'utilisait pas gemey maybiline. quel bordel...
va falloir corriger ça...
la fin approche...
avant de tout peindre en noir, je bricole un intérieur inspiré par deux photographies du fana n°149. le trompe l’œil sert pour la plupart des instruments (les boutons une fois peint ressemblent vraiment à des boutons).
une première base noir brillant enamel passée à l'aérographe (diluant humbrol, buse bien nettoyée avant).
ça a l'air pas mal mais il y a des rayures qui ressortent. pas de problème : je reponce !
puis je repeins en noir. l'avion sèche alors pendant deux jours dans une boîte, comme ceci. (vous voyez rien c'est normal...c'est tout noir) :
fin du suspens (j'ai de l'avance dans le montage, et puis vous ne pouviez plus attendre à mon avis !)
cette fois c'est parfait (les défauts que vous croyez voir sont des reflets comme nous le verrons plus tard) (mais rien n'est parfait de toute façon) (ouais mais la quand même c'est pas mal...pour un troisième trimestre en plus) (ok je passe en terminale) (hein quoi, qu'est-ce qui dit ? ils sont fous ces profs)
Un dernier détail avant de passer l'alclad. j'ai lu dans la FAQ de collossus que les décals posaient des problèmes sur l'alclad et puis ça oblige à vernir. je suis donc passer au plan B : décals maison...
comme ça :
black et decker :
les puits de train sont cachés à ce stade :
juste un détail avant : la verrière. je l'ai thermoformée au tout début du montage sur l’emplacement prévu. je pensai alors pourvoir creuser jusque aux fenestrons latéraux. mais j'y ai renoncer de peur de casser le nez...Dujin avait aussi renoncé à ces ouvertures sur ses masters. je comprends pourquoi aujourd'hui.
au fait cette verrière ne peut abriter un pilote ! c'est évident mais dans la version présentée au salon de l’aéronautique les ingénieurs de la SNCASO ont voulu donner l'aspect le plus aérodynamique possible et surtout la plus forte ressemblance avec le SO.4000 prévu alors avec une verrière totalement incluse dans le fuselage...il fallait pas être trop grand !
et puis allez on passe l'alclad chrome :
ces photos ne sont qu'un pâle reflet de ce que je vois avec mes yeux. mais le temps est pourri dehors : il me faut DU SOLEIL !
en attendant que notre centrale thermonucléaire en fusion veuille bien crever les nuages (je parle du soleil), voici les roues que j'ai trouvées et modifiées dans ma boîte à rabiot (roue avant de mirage III, roues arrières d’espadon (mais de l'avant de l'espadon), et balancine maison avec roue de maquettes revell au 1/144 (mon fils fait toutes la séries).
et puis voila tout est en place :
je vous raconte pas l'angoisse en collant tout ça si près de la l'alclad...Ah au sujet des balancines : elles sont juste posées sous les ailes. je n'ai pas tout compris à leur sujet mais en gros je sais qu'elles étaient largables en vol sitôt après le décollage (pas de puits donc). à l’atterrissage des patins escamotables apparaissaient. mais l'avion basculait alors sur le côté. plus tard des bidons latéraux seront montés sur les ailes avec de vraies balancines escamotables à l'intérieur comme sur le futur Vautour...mais ceci est une autre histoire !
bon pour se détendre, la mise en scène commencée depuis longtemps déjà :
un panneau et une reproduction de Pierre Gaillard au 1/72 ! en visite au salon de 1949...on note l'absence de chapeau : après la guerre les hommes n'en portent plus ! ces détails changent tout. les cheveux sont réalisés avec du sintofer piqueté.
puis une estrade en bois avec quelques bâtons à café piqués chez ikea (j'espère que personne ne travaille à ikea, sinon je nierai)...
allez plus qu'un peu de météo et je vous envoi les photos finish...
ah voila ça y est :
c'est pas mal ça mais il manque encore un soleil franc. je vous montre dans deux secondes...
ah et on note que l'avion tient sur ses pattes sans aucun lest : il est parfaitement équilibré...par ailleurs j'ai rajouté des petits éléments : la sortie du réacteur, l'antenne dorsale et une bordure en bande alu pour la verrière (pour que ça fasse vraiment net).
PS : la saynète représente le jeune Pierre Gaillard qui se rend près du cockpit du SO.M2. Sa forme étrange le laisse en effet songeur...c'est ce qu'il écrit dans le fana de 1982.
ouh la c'est beau ça...si un jour quelqu'un me demande pourquoi je fais de la maquette je lui dirai , pour voir ça :
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