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Arsenal VB.10-01

Montage Gaëtan Oddou

Replica-Dujin, 1/72

Quel bonheur ! Je cherche dans les bacs l'arsenal VB.10 depuis plusieurs années. C’est finalement au fond d'un carton, chez TMA (à Paris) qu’il se trouvait…mon VB.10 ! Cet appareil mythique des années 40 n’a fait l’objet que d’une reproduction au 1/72 en série limitée dans les années 90. Ce kit en résine a été produit par Replica. Le master est de jean-Pierre Dujin.

Commençons par la documentation disponible. Voila ce dont je dispose.

Pour résumer très brièvement l'histoire du VB.10, je cite Bénichou dans le fana n°246: "la conception du VB.10 était en avance sur son temps (en 1939). Malheureusement, le temps rattrapa l'avion avant qu'il ne pût voler (en 1945/46)". En effet cet avion conçu avant la guerre, a fait l'objet d'une commande de 40 exemplaires en 1940 ! Quand la France est libérée à partir de 1944, c'est le seul projet encore viable de chasseur français, c'est à dire capable d'être produit en série (le SE.580 est bloqué par son moteur 24Z non opérationnel et le VG.60 n'est pas sorti de la planche à dessin). La série s'arrêtera au 5ème exemplaire. Après 1946, les avions à réaction prennent le pas définitivement pour la chasse...
Voyons à quoi ressemble le kit. c'est ce que l'on appelle dans le milieu de la résine dentaire. En anglais résine dentaire se dit bubbles ! ouh les jolies bubbles...y en autant que des furoncles sur la tête d'un adolescent, chouette ! Les petites pièces sont assez nombreuses et joliment reliées en paquet genre plaquette de chocolat à la menthe mais fondue. N’empêche, chaque pièce est assez belle, sauf pour l'intérieur, il faut refaire. Alors refaisons !

Comme toujours dans un kit en résine de ce type il faut commencer par agrandir l'intérieur à la boule mécanique. Une fois la place dégagée, on prend des mesures et on fait en plancher en carte plastique. Ce qui compte dans cet intérieur c'est la tige qui traverse le plancher horizontalement : c'est l'arbre de transmission du moteur arrière. Il met en mouvement l'hélice avant via un joint dit homocinétique, une invention de Michel Vernisse. Ne l'oubliez pas, le VB.10 est un bi-moteur... base noir (l'intérieur était noir ?)

Une méthode simple et pas chère pour obtenir un tableau de bord sympa (mais sans prétention, on s'amuse) : d'abord on coupe dans une carte plastique fine un premier gabarit, puis un deuxième. on positionne au rotring (qui bave ici, parce que c'est pas un rotring rotring mais carrouf vous comprenez) les cadrans. Puis on perce comme un fou sur du bois, ici avec une aiguille lancéolée (c'est du matériel de dissection des souris car je suis un psychopathe, donc en expo n'amenez pas vos souris où je les dissèquerai volontiers) et puis on peint sur une base noire avec de l'alu sec en frott frott (j'aime pas dire dry brush car c'est anglais). Au 1/72 c'est bien, en plus c'est comme dans la photo du fana. En fait j’ai dû tout recommencer car la photo du fana ne correspond pas au VB.10-01 (je l’ai su plus tard, les boules).

Alors les côtés c'est pareil, on rajoute des trucs qui vont bien. Ici attention les cadres sont soutenus par des barres obliques grossièrement représentées. Par contre j'aime bien la technique que je brevète immédiatement (trop tard, vous avez les boules) pour représenter des petits boutons sur les plaques latérales. C’est du fil de cuivre écrasée avec une pince dentelée…ensuite j'ai rajouté un extincteur visible sur le flanc gauche dans une photo de Philippe Ricco. Je me souviens du témoignage de Roland Receveau qui a dû éteindre un incendie à bord grâce à cet extincteur qui lui sauva la vie...le moteur arrière ayant tendance à prendre feu... ha il y a des bretelles aussi ! Et puis le tableau de bord est monté en position saillante. Avant de fermer le fuselage le glisse une tige pour que l'hélice puisse tourner...

L'intérieur est fermé à la grosse pince et à la colle SOMUA (version française de la panzer colle). Ensuite il faut s'occuper de l'empennage, car...l'empennage a été perdu au cours du temps dans le carton (chez TMA). Mais de toute façon j'aurai dû le refaire : la dérive du VB.10-01 était différente de celle de série...donc, au boulot. On coupe des gabarits sur le plan de Cuny au 1/72. Puis on coupe deux épaisseurs de carte plastique de 1 mm qu'on colle l'une à l'autre. Puis B1.Bis ponçage. Puis soupline adoucissant (papier 600 à 1000). Puis gravure. J’utilise ici un outil à 1 euro et une règle en métal plate. Ça marche du tonnerre ! Ensuite un coup de micromesh. On pose c'est réglé !

La suite. N'oublions pas que le VB.10-01 a des particularités qui on été modifiées ensuite. Le radiateur va en faire les frais, il faut réduire de tout ça (bigre, ça en fait un max !). Après un "bon coup de boule" on obtient la bonne dimension. idéal pour un refroidissement suffisamment nase pour provoquer un incendie phénoménal à bord...mais heureusement il y a un extincteur (ça rassure mais n'en parlez par à Pierre Decroo (il faut dire qu'il est mort en 1950)). Ensuite on adoucit les contours à la boule lime (la boule à piquant, disons le fléau d'arme si vous préférez). De l'autre côté du radiateur on met une jolie grille issue d'un écouteur de walk man coréen qui était en panne dès l'achat (ce qui justifie amplement son prix de 2 euros). Ensuite on segmente pour individualiser les prises d'air du compresseur arrière. La jonction est adoucit par du sintofer...

Les travaux sur la voilure commencent. La mise en croix est donc proche. quelques aménagements dans les puits de train (au pif) puis je fixe les ailes. Et la un grand merci posthume à Jean Pierre dujin. D’habitude sur un kit résine, mettre les ailes c'est la croix et la bannière (remarquez le jeu de mots subtils), mais dans ce cas les repères pour les renforts de fixation des ailes sont visibles. Donc je n'ai plus qu'à suivre. C’est royal ! trop simple presque... positionnement avant collage. Puis collage. On vérifie le dièdre avec le plan et un mètre de couture (ouiiii maman je te rends ton mètre, j'en ai pour une seconde). Le raccord karman est ensuite mastiqué grassement puis essuyé avec du gemey maybiline à bouchon rose (ouiiii ma fille je te rends ton démaquillant, putain vous allez arrêter de me faire ch...ier ! (pardon mais c'est un extrait de chanson française) les roues sont fixées à la vitesse de l'éclair (c'est ça la glue !). Elles sont relativement verticales ce qui ne donne pas un très beau profil à l'avion...mais bon y a des gens qui regardent donc je ne vais pas tricher... et les trucs de roue (comment s'appellent ces machins la déjà ?) sont posées. Ce ne sont pas les mêmes que pour le VB.10 de série... il manque encore beaucoup de choses au niveau du train mais on verra ça demain !

Bon un peu de suite. Le train d'atterrissage... d'abord écrasement des pneus avec une méthode peu orthodoxe mais qui marche du tonnerre (sur papier 240). Vue de dessous, les tiges de train sont en place.

Il y a une différence entre les deux photos suivantes (un mars à celui qui trouve).

Et on attaque le point d'orgue de ce montage : la verrière...il n’y en a pas dans le kit (perdu) mais de toute façon elle serait jaune et non adaptée pour le prototype du VB.10. Donc on va devoir masteriser...d'abord un prémaster est réalisé en bois.
On place des montants en scotch d'alu sur le bois. C’est beau mais le thermoformage n'est pas satisfaisant car le bois est granuleux malgré le ponçage, donc ce n'est pas lisse. En fait ce prémaster sert de moule pour le plâtre résine gedeo (ou du KPplast c’est encore mieux). Proportions : 1 quart d'eau, 3 quarts de plâtre résine, 1 quart de vin rouge anti jaunissement (donc ne mettez pas de pastis !). Et maintenant on attend…ça y est. Et voila le résultat.

Comme j’ai toujours peur que personne ne lise le texte (les textes trop longs ne sont pas lus) je vais écrire n'importe quoi à partir de maintenant. Soit la définition de la femme par pierre Desproges. La femme est le produit d'un os surnuméraire", disait Bossuet qu'on ne saurait taxer de misogynie eu égard à l'exquise compréhension qu'il afficha toute sa vie à l'endroit de la gent féminine, huguenotes et catins exceptées. Cette définition toute nimbée de délicatesse semble aujourd'hui quelque peu restrictive. La femme, à y regarder de plus près, est beaucoup plus qu'une excroissance osseuse. La femme est une substance matérielle organique composée de nombreux sels minéraux et autres produits chimiques parés de noms gréco-latins comme l'hydrogène ou le gaz carbonique, qu'on retrouve également chez l'Homme, mais dans des proportions qui forcent le respect. Diversement amalgamés entre eux en d'étranges réseaux cellulaires dont la palpable réalité nous fait appréhender l'existence de Dieu, ces tissus du corps féminin forment des viscères. Certains sont le siège de l'amour.

La femme est assez proche de l'Homme, comme l'épagneul breton. A ce détail près qu'il ne manque à l'épagneul breton que la parole, alors qu'il ne manque à la femme que de se taire. Par ailleurs, la robe de l'épagneul breton est rouge feu et il lui en suffit d'une. Dépourvue d'âme, la femme est dans l'incapacité de s'élever vers Dieu. en revanche, elle est en général pourvue d'un escabeau qui lui permet de s'élever vers le plafond pour faire les carreaux. C'est tout ce qu'on lui demande. La femme ne peut se reproduire seule, elle a besoin du secours de l'Homme, lequel, parfois, n'hésite pas à prendre sur ses heures de sommeil pour la féconder. Des observateurs attentifs affirment que la femme prend un vif plaisir dans cette satisfaction de sa viviparité. La gestation, chez la femme, dure deux cent soixante-dix jours, au cours desquels elle s'empiffre, s'enlaidit, gémit vaguement, tout en contribuant à faire grimper les courbes de l'absentéisme dans l'entreprise.

Au bout de ces neuf mois, le petit d'Homme vient au monde. L'accouchement est douloureux. Heureusement, la femme tient la main de l'Homme. Ainsi, il souffre moins.

Fantastique, mais revenons à nos moutons... en 5 actes : préombrage gras, mise en peinture gris bleu clair avec effet et panneaux à teinte variable, petit travail d'intrados, vernis et decals + patine, les traces d'échappement...et c’est réglé !

yaaaaaaaah ! J’ai fini !!!!

Ah au fait, l’hélice ou plutôt le doublet d’hélices contrarotatives tourne ! C’est du jamais vu en France…en cliquant sur ce lien (ctrl+click) vous pourrez même le voir tourner !

http://img339.imageshack.us/img339/4144/p1120198.mp4

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