Roland Payen occupe une place à part dans l’histoire de l’aéronautique française. Esprit à la fois génial et fantisiste, très productif mais allant rarement au bout de ses inventions, il est devenu pour les passionés une véritable légende. Plusieurs de ses modèles de papier ont fait l’objet de reproductions au 1/72 (Unicraft, GLLOkit, Replica, high planes et Sharkit). Le Pa.59 Aldébaran répondait à un programme de l’état datant du début des années 50. Le cahier des charges imposait un décollage court voir franchement vertical afin de s’affranchir des pistes d’atterrissage (songer qu’à l époque un SO Trident avalait 5 km de piste avant de décoller !).
L’Aldébaran est donc un petit zinc bien sympa genre star treck imaginé par Roland Payen en 1954. Pour le programme programme VTOL, c'est donc un avion à décollage verticale de la classe du coléoptère. Une maquette de l'engin a été fabriquée à l'époque mais la machine n'a pas été construite.
Alors allons-y ! je vous propose un petit scratch en utilisant une méthode simple : une maquette en bois. Le problème principal posé par le bois est sa surface veinée qui reste irrégulière malgré le ponçage. Par ailleurs il faut un outillage spécialisé pour le travailler (ponceuse à bande, rabot, ciseaux, etc.)
Pour commencer il faut un plan mis à l'échelle : celui du Cuny dans "les avions de combat français de 1944 à 1960" édition larivière. En regardant bien le plan ne correspond pas complètement à la maquette de Payen...à mon avis il va falloir faire des compromis léger...
Je procède pour commencer au découpage à la scie sauteuse da la forme vue de dessus. Puis je ponce pour arriver à la mise en forme des ailes dont la forme est très complexe à rendre (une petite maquette oui…mais pas facile en fin de compte) : les encoches correspondent à l'emplacement de la future tuyère du réacteur.
Les ailes et le gouvernail sont coupés dans une plaque de contreplaqué et poncées allégrement. Les tiges de support sont en brochette pour barbecue. Halte contrôle : I am "à peu près" good...
Le réacteur Gabizo est réalisé...avec une cheville en plastique taille 6 et la tuyère avec des angles de pot de yaourt !...
Mais après ce pas en avant, je refais trois pas en arrière. Je me suis trompé ! En effet après une nuit de sommeil sage conseillère, j'ai réalisé que les tiges de train ne pouvaient pas être si courtes. Donc j'ai démonté et découpé, puis refait des tiges c'est l'occase de voir la tuyère dans son intégralité. Plus dure à faire que ce que je pensais au départ : le bois (matériaux travaillant) et le plastique (matériaux non travaillant) ne vont pas bien ensemble…il faudra éviter ce genre d’association à l’avenir…Bon après masticage et ponçage j’arrive à ce résultat.
Ensuite j'ai appliqué une sous-couche spéciale bois et plâtre et ciment. elle est très grasse et au bout de deux couches et un « panzer ponçage » on arrive à une texture proche du talc : les veines du bois ont presque disparues…
La sous-couche n'est toutefois la que pour protéger le bois, lisser la surface et permettre à la peinture alu de bien adhérer à la surface. Mais avant de la passer, je vernis avec une lasure brillante en deux couches (avec ponçage entre les couches). Cette fois ce n’est pas loin d’être parfait…J’ai donc appliqué une couche de base alu (à la bombe Tam). Le tube de Pitot est mis en place. Il s'agit d'une seringue avec son étui et d'un fil de cuivre.
Maintenant commence le point d'orgue du travail : la verrière bulle...impossible me direz-vous...en effet ! Mais bon j'ai quand même essayé...Je suis parti de la technique Dujin qui consiste à faire un contremoule...puis à emboutir le master dans le contremoule (avec le rhodoïd entre les deux évidemment). Le résultat fut une cata...mais comme je n'abandonne jamais, je me suis dit qu'en surélevant le contremoule ça devrait mieux marcher... et ça a marché !
Et voila...maintenant un nouveau problème se pose : comment placer le tableau de bord la dedans ??? Le pilote étant couché, c'est pas trop pratique, en fait c'est même impossible ! Alors j'ai imaginé un truc délirant. Le tableau de bord est placé derrière le pilote, mais deux miroirs lui permettent de voir les cadrans dont les aiguilles tournent à l'envers (je trouve cette idée à l'image de l'esprit non conformiste de Roland Payen...ça colle !)
Bon c’est fait ! Maintenant on pose la verrière et les montants. Pour la première fois (depuis je fais toujours comme ça) j'ai choisi la bande alu pour faire des montants...le résultat est pas mal, mais j’aurai dû éviter de chevaucher les bandes. J’éviterai à l’avenir toutefois ici la verrière est minuscule et le nombre de montants…énorme.
Fin du travail préparatoire à la couche finale...le rouge est passé en premier ainsi que du gun métal un peu partout...le tout est caché…on dirait une cocotte !
Et voila le résultat après passage de l’alu mat tamyia. Pour certains panneaux j'ai délimité au crayon noir les bords ce qui renforce le contraste... Pour les décales j'ai opté pour une version opérationnelle (et pétaradante) : ça rajoute au côté flash gordon (bien vu moi)...près de la nacelle éjectable du pilote j'ai écrit façon fifties le nom de l'avion à main levée...
Et voila les photos finish après une couche de vernis satiné (ndlr : sur cette image le Pitot est tordu...c'est corrigé depuis)
Pour le fun j'ai bricolé quelques photos avec photoshop histoire de rajouter au côté SF d'Aldébaran...c'est plutôt sympa non ?
A la fin de ce montage mon pote Janiffe a réalisé ce dessin rigolo…ça résume bien les choses !
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