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Lockheed P-38 Lightning

USA

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Montage Canard72

Lorsque le  prototype XP-38 du futur « Lightning » (éclair) eût effectué son premier vol le 27 Janvier 1939, il démontra rapidement une vitesse maximale de 665 km/h et établit un nouveau record de traversée des USA en 7 h 2 mn avec deux escales. Les premiers modèles de série, P-38 D et E entrèrent en service en juin 1941, suivis de la version F en février 1942, avec des moteurs plus puissants et un réservoir additionnel.
Ce "diable à deux queues", ainsi que le surnomèrent certains de ses adversaires, était un bimoteur de chasse bipoutre construit autour d'une nacelle abritant le cockpit, l'armement et le train avant. Cette conception de train tricycle que l'on retrouve aussi sur le Douglas Boston contemporain  était résolument moderne. Les moteurs  Allison  V-1710 de plus de 1400 hp et leurs hélices tournaient en sens inverse afin de garantir un vol parfaitement rectiligne en compensant ainsi les couples de renversement. Chacun de ces moteurs était  suralimenté par un turbo-compresseur placé sur  son  fuseau moteur.
Lockheed affirmait déjà sa qualité de constructeur innovant. Les premières versions , jusqu'au P-38 H, avaient un capot moteur inférieur incliné, plus élégant, qui fut remplacé ensuite par un capot vertical plus efficace pour l'alimentation en air des radiateurs du moteur à partir de la version J.
Le P-38 servit sur tous les fronts, en Afrique du Nord, en Europe, dans le Pacifique, comme chasseur ou chasseur d'escorte des bombardiers à long rayon d'action, voire comme bombardier en piqué.
Quelques P-38 restaurés volent de nos jours aux mains de collectionneurs fortunés. La photo ci-dessous présente sept appareils, dont un P-38 F , un  P-38 H, deux P-38 J, "Virginia Marie" et le 5000 ème avion assemblé (rouge et baptisé YIPPEE), un P-38 M, un F-5 A et un F-5 B.

 

La maquette Hasegawa référence D14 vous permet de réaliser au choix un P-38 J, un P-38 L ou ce P-38 F aux couleurs de l'opération Torch, le débarquement allié en Afrique du Nord en 1942. La maquette possède des bords de fuites très fins et une belle gravure en léger relief faisant penser à une amélioration du modèle Frog. Le dièdre des ailes paraît être trop important, du moins par rapport aux autres marques de maquettes. Les poutres ont tendance à converger lors de l'insertion du plan horizontal monobloc; il conviendrait d'élargir un peu les découpes des dérives au préalable pour empêcher ce souci de montage qui m'a valu une casse de dérive en essayant de la redresser en force. Les décals sont de bonne qualité et peuvent se poser sans assouplissant, même sur les bossettes des radiateurs latéraux. Le poste de pilotage est à compléter au minimum du manche à balai caractéristique, absent de ce moule qui comprend par contre un pilote... Airfix !

Un petit nombre de pilotes devinrent as de chasse sur P-38, notamment dans le Pacifique. Citons le  commandant Thomas Buchanan Mc Guire qui devint héros de la seconde guerre mondiale en combattant dans le Pacifique sur P-38 H. Entre août 1943 et décembre 1944, il abattit 38 avions japonais. Sur son deuxième Lightning baptisé "Pudgy", il remporta son dernier combat le 26 décembre 1944 en abattant 4 chasseurs Mitsubishi Zero. Quelques jours plus tard, il disparut à son tour dans son avion en flammes.

La maquette Heller / Airfix représente un autre appareil, "Beautiful Loss", également en service dans le Pacifique et orné d'une pin-up sur le nez. Si l'on oublie les centaines de rivets un peu trop proéminents et des cases de train obturées par un moulage monobloc des trappes ouvertes, par ailleurs solide, ce modèle s'assemble bien, ne nécessite que peu de mastic, et constitue une bonne base, notamment pour les débutants.

Conçu dès 1937 par l'ingénieur Clarence L."Kelly" Johnson, le P-38 Lightning atteignit sa quintescence avec le modèle J qui ne fut  cependant pas le plus produit. Cette version permettait de réaliser des missions de patrouille pouvant durer jusqu'à 12 heures ou des escortes de bombardiers à long rayon d'action. Il pouvait également emporter deux bombes de 725 kg en lieu et place des réservoirs supplémentaires et  réaliser des misions de bombardement en piqué; pour celà, il était  équipé de spoilers (freins de piqué) l'empêchant d'atteindre des vitesses transsoniques sur les profils d'ailes. Il pouvait aussi emporter 10 roquettes de 127 mm montées  par 5 sur des rateliers appelés "sapins de Noël"  placés sous la partie externe des ailes. L'armement standard comprenait 4 mitrailleuses de 12,7 mm et un canon de 20 mm.

J’ai réalisé deux maquettes de P-38J. L’une est de Frog, l‘autre est d’Hasegawa, le couvercle de la boîte comportant une magnifique photo couleur de « Yippee », le 5000 ème Lightning produit.

La maquette Frog fut l'une de mes premières réalisations, peu réussie,  au début des années 1970. J'ai pu en acquérir une nouvelle boîte auprès d'un particulier, et j'ai donc décidé de reconstruire, près de 40 ans plus tard (nostalgie...) "Virginia Marie / Margaret", l'une des plus belles   décorations de P-38 J à mon humble avis. La maquette Frog est simple, mais juste de forme. Elle semble avoir inspiré les premiers moules Hasegawa. Le poste de pilotage est à construire en scratch en s'inspirant d'autres marques mieux détaillées ou des très bons articles parus dans REPLIC par exemple. Les trains principaux sont très fragiles, je les ai cassé 5 fois en manipulant l'oiseau. Les 5 grammes de plomb dans le nez ne suffisent pas, hélas, à tenir l'avion horizontal, sans doute à cause d'une position trop avancée  des roues principales... trop tard ! La verrière ayant des défauts de moulage, je l'ai remplacée par une  verrière Hasegawa ajustée à la colle blanche Micro Crystal Clear.

La maquette Hasegawa référence  00395 représente le P-38 J-20-LO baptisé "YIPPEE" (écrit en grandes lettres blanches sous les ailes) célébrant le 5000 ème appareil sorti des chaînes d'assemblage de Lockheed. En tout, 9923 P-38 furent produits, dont 527 P-38 F, 1082 P-38 G, 2970 P-38 J, 3923 P-38 L. Sur ce total, 1400 avions furent modifiés en appareils de reconnaissance photographique, désignés F-5 A  ou F-5 B.

Le P-38 M, ultime version, effectua son premier vol le 5 janvier 1945, presque 6 ans après le premier vol du prototype du P-38. Cette version de chasse de nuit biplace en tandem portait un radar en nacelle avant et l'armement standard constitué de 4 mitrailleuses de 12,7 mm et d'un canon de 20 mm.

La maquette Dragon représente un P-38 M du 418th Night Fighter Squadron, basé à Atsugi, au Japon, en 1945. Elle est très finement moulée et gravée en creux, mais pas très facile à assembler et nécessite du mastic, notamment au raccordement des fuseaux moteurs et de l'aile. Les décals sont de très bonne qualité.
Une qualité globale qui justifie un peu le prix assez élevé de cette maquette de la série "Golden Wings" de Dragon, le fabricant de Hong Kong qui a repris et même amélioré la technique de moulage d'Italeri.

Version de reconnaissance photographique dérivée du P-38 H, le Lockheed F-5A fut en particulier utilisé par le GR I/33 opérant pour le 3rd Photo Group de la 12 Air Force de l'USAAF. L'avion marqué 80, baptisé "Jeanne" fut  utilisé par Antoine de Saint Exupéry à partir du terrain d' Alger-Maison Blanche.
La maquette Revell fait partie d'un coffret de deux maquettes livrées avec une biographie du pilote-écrivain qui m’a été offerte par mon épouse.  Les pneus sont bien trop larges mais heureusement fournis en deux demi-coquilles qu'il faut  poncer par le plan de joint. Je n'ai pas utilisé la possibilité de représenter les capots ouverts et de montrer les moteurs Allison, une bonne base à détailler néanmoins; j'ai donc réalisé un axe d'hélice avec un tronçon de coton-tige s'ajustant  légèrement serré dans un trou de 2,5 mm. J'ai également ouvert les cases de train et ajouté le gros tube coudé qui y chemine, en m'inspirant de celui fourni par Dragon, modification également réalisée sur toutes les autres marques de maquettes. Les couleurs de cet avion sont assez controversées. J'ai pris sur moi de le peindre en aluminium et de camoufler le dessus avec de l'Olive Drab, alors que Revell écrit "...a priori bleu pâle, camouflé "Haze paint"..., mais de nombreux avions repeints en bleu azur ou bleu moyen". Les cocardes sont mal centrées, j'ai dû les découper au scalpel et reprendre le blanc au pinceau; des ronds bleus séparés eussent évité cet inconvénient. Par contre, leur couleur est bien dense et ils adhèrent bien, quoique de l'assouplissant ait été nécessaire pour les drapeaux des gouvernes de direction.

Version de reconnaissance photographique basée sur le P-38 J, le F-5 B fut le modèle que pilotait Antoine de Saint-Exupéry le jour de sa dernière et tragique mission du 31 juillet 1944. Parti de Bastia à 8h45, le P-38 N° 223 n'y revint jamais. A 15h30, un officier américain porta disparu le pilote âgé alors de 44 ans.      
Cette deuxième maquette du coffret cadeau Saint Exupéry était identique à la première, ce qui m’a demandé de faire de la chirurgie en utilisant les capots de P-38J contenus dans une boîte Hasegawa fournissant les deux types de capots moteurs.
En effet, dans ma boîte, j'ai eu deux grappes identiques de F-5A avec les nez pour faire deux F-5A ou deux F-5 B, mais pas les capots moteurs du F-5B. J'ai donc dû réaliser une greffe en utilisant les pièces de capots découpées sur le moule Hasegawa D14 qui permettait de réaliser un P-38 F à partir d'un P-38 J... Les photos suivantes donnent une idée de la quantité de mastic nécessaire, les pièces Hasegawa sont en vert foncé, les pièces Revell en gris clair.

J'ai même ajouté un peu de carte plastique blanche pour compenser une différence de longueur car j'ai scié les pièces Revell en conservant la cloison avant de case de train qui améliore grandement la solidité de la nacelle moteur pendant ces opérations de chirurgie plastique... Le nez est en plastique transparent colorié au feutre indélébile noir par l'intérieur, car le plomb et la pâte à modeler nécessaires au lestage empêchent de construire des caméras réalistes.
La notice Revell  qui montre les dessins de deux F-5B...dit "il semblerait que l'avion N°223 était en métal donc sans peinture". Mon collègue François possède la reproduction  d'une photo noir et blanc d'époque qui suggère que le dessus ait été camouflé d'une teinte assez foncée; là encore, comme pour le F-5 A, j'ai choisi l'Olive Drab. Les cocardes sont mal centrées, j'ai dû les découper au scalpel et reprendre le blanc au pinceau; des ronds bleus séparés eussent évité cet inconvénient.
Restons en là et laissons Antoine de Saint Exupéry dormir en paix aux côtés du Petit Prince...

Il existe aussi deux autres versions particulières, le « Droop Snoot » muni d’un nez vitré, basé sur le P-38 J et chargé de guider des formations de P-38, ainsi que le « Pathfinder » (éclaireur) doté d’un nez allongé. J’ai trouvé un « droop snoot » de Dragon par correspondance, il attend sagement son constructeur…

De cet avion de légende ne restent que quelques appareils de collection en état de vol dont l’un fut retrouvé en Alaska, enfoui sous 60 m de glace…

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