C’est en Octobre 1960 que le Hawker Siddeley P-1127 « Kestrel » effectua son premier vol. Cet avion à décollage vertical fut le premier d’une importante lignée de variantes, et quasiment le seul avion au monde capable de décoller et de se poser verticalement, si l’on excepte les Yakovlev Yak-36 / Yak 38 « Forger » qui utilisent des réacteurs verticaux auxiliaires, une formule plus lourde et moins efficace.
Le cœur du Harrier , nom de baptême du modèle de série, est son unique turboréacteur Rolls Royce (Bristol) Pegasus muni de quatre tuyères orientables situées de part et d’autre du fuselage, en avant et en arrière du centre de gravité de l’avion. Il est complété par des buses de soufflage d’air sous le nez, sous la queue et sur les côtés de celle-ci, et sous les extrémités de voilure. Ces dispositifs lui confèrent une stabilité et une manœuvrabilité sans pareil, lui permettant même d’effectuer des marches…arrière en vol vertical. Le vol vertical étant très consommateur de carburant, le Harrier est aussi capable de décoller sur pistes classiques au sol ou à partir d’un tremplin installé à l’avant d’un navire porte-aéronef. Le vol vertical « VTOL » (Vertical Take-Off & Landing) devenant STOL (Short Take-Off & Landing).
Il se caractérise aussi par son train monotrace se rétractant dans l’axe du fuselage, complété de deux balancines placées sous les ailes, d’abord aux extrémités de celles-ci, puis vers le milieu sur les variantes récentes, ce qui permet d’augmenter le nombre de points d’emport de charges militaires.
Le Harrier anglais, d’abord conçu pour la RAF intéressa la Royal Navy, puis l’U.S.Marine Corps qui le fit produire sous licence par Mac Donnell, sous la désignation d’AV-8A. Manquant toutefois d’autonomie et de capacité d’emport…et de confort cockpit (qui était très exigu), l’AV-8A fut transformé en AV-8B, un appareil sensiblement plus gros, mais pas plus lourd grâce à l’emploi conséquent de matériaux composites à base de fibres de carbone, notamment pour la structure de l’aile.
Le Harrier a été également commandé par l’Espagne, l’Italie et l’Inde. Son nom « Harrier » est celui d’un chien de meute proche du fox terrier et destiné à la chasse au lièvre, mais signifie aussi « busard », un rapace qui vole bas au-dessus des champs… avant de fondre verticalement sur ses proies.
C’est au terme de ses 50 ans d’existence que la Royal Air Force a été contrainte, pour raisons budgétaires, de décider de le retirer du service actf.
Photo « Le Harrier a 50 ans »
Le P-1127 Kestrel est le prototype de l’avion à décollage et atterrissage vertical « Harrier ». Il effectua son premier vol en Octobre 1960. La maquette Airfix N° 00033, série 1, a été éditée pour la première fois en 1961, ainsi que le montre la gravure interne du fuselage. Elle est très simple et peu détaillée. Des photos trouvées sur Internet (en tapant « photos du Hawker P-1127 Kestrel » sur le moteur de recherche) m’ont permis de réaliser un intérieur de cockpit en scratch et de corriger quelques erreurs de la notice, notamment le positionnement de certains décals (cibles noires et blanches). Pour le reste, j’ai réalisé des cases de train en scratch, et je l’ai montée « from the box », me contentant d’atténuer par un léger ponçage la hauteur des rivets constellant les surfaces extérieures.
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Hawker Siddeley Harrier GR.1
Après un premier vol effectué en août 1966, la première version de série destinée à la R.A.F. fut utilisée comme avion d’attaque au sol. Il fut déployé sur les bases de la RAF au Royaume Uni et en Allemagne. Le Harrier GR.1 avait une charge militaire de 2 268 kg. Il était mû par un réacteur à double flux Rolls Royce (Bristol) Pegasus de 9 752 kg de poussée, lui permettant une vitesse maximale de 1180 km/h. Il avait une autonomie de 800km. Longueur hors tout =13,72m, envergure= 7,70m. La maquette Airfix N° 02036 est très simple, la figurine de pilote, bien proportionnée, ne contient pas à l’intérieur du cockpit si vous tentez de l’aménager un peu. J’ai donc refait l’intérieur en scratch, ajoutant des poignées d’éjection en haut du siège, des consoles latérales, le manche, une commande de gaz et la planche de bord. Evidemment, la verrière, trop épaisse, touche le haut du siège. Je l’ai donc coupée prudemment avec une scie à ampoules médicales (un petit outil introuvable de nos jours), et collée en position ouverte. Deuxième mauvaise surprise, la verrière reculée est plus large que la distance entre les entrées d’air, car elle est trop conique… C’est donc une maquette très approximative qui requiert un travail assez considérable pour être corrigée. Il vaut bien mieux partir d’une base ESCI ou Hasegawa pour obtenir une réplique satisfaisante.
Le Harrier GR.3 est une version améliorée du GR.1, reconnaissable à sa pointe avant modifiée pour recevoir un radar et l'avionique associée, et à un carénage en milieu de dérive. La maquette ESCI a été réalisée voici environ 20 ans, heureuse époque où la marque italienne existait encore et produisait des modèles remarquables par la finesse de la gravure et leur précision de montage.
Le Harrier GR.5 est à la Royal Air Force ce que l’AV-8B est à l’U.S. Marine Corps. C’est un avion de reconnaissance tactique, opérationnel depuis 1987. Longueur =14,12 m, envergure =9,24 m, hauteur= 3,55 m. Vitesse maximale =1041 km/h. Armement :16 bombes Mk82 ou Mk 83, ou 6 bombes BL 755, ou 4 missiles Maverick ASM, ou des paniers de 10 roquettes peuvent être installés sous les 6 points d’emport des ailes. La maquette Italeri N° 183 est agréable à monter grâce à son plastique tendre caractéristique de la marque, mais souffre malheureusement d’une trop grande simplification. Les trappes de trains de fuselage sont absentes, le fuselage est moulé de façon continue sans même une gravure en creux des bords de trappes, et les roues sont manifestement trop petites en diamètre et en largeur. Le montage des pods canon Aden 30 mm a du mal à masquer ce manque de fidélité. Maquette à regarder « par le haut » pour en apprécier la verrière, très fine.
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Le Harrier GR.7 est une version évoluée du GR.5 (version britannique du Mac Donnell AV-8B), destinée aux opérations de nuit ou par mauvais temps. Elle comporte un FLIR (Forward Looking Infra Red, caméra infra-rouge), et le pilote peut porter des jumelles de vision nocturne. La maquette Airfix –High Tech Series reprend le moule de l’AV-8B de la même marque, également repris par Heller, auquel s’ajoutent une planche de photo-découpe (intérieur du cockpit, antennes, grilles, ferrures d’interface charges-pylones sous voilure, détonateurs des bombes …) et des pièces en métal blanc (jambes de train, balancines, siège éjectable, perche de ravitaillement et son carénage,…). Ces quelques accessoires faisaient passer le prix d’environ 80 F à 238 F dans le cas présent. J’ai donc utilisé ces pièces qui seraient encore plus intéressantes sur un moulage meilleur, quoique la fine gravure en relief du moule Airfix et son ajustement plutôt précis soient une bonne base. J’ai ainsi laissé en « métal naturel » les jambes de train, c’est-à-dire que je ne les ai pas peintes, le métal blanc ayant une teinte « aluminium » sympathique. Hormis l’ajout d’une manette de gaz dans le cockpit, je m’en suis tenu au contenu de la notice, mis à part pour certaines antennes pour lesquelles j’ai préféré conserver le profil en plastique injecté plutôt que la platitude de la photo-découpe.
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Le TAV-8 B est la version d’entraînement biplace en tandem du Mac Donnell AV-8B. Longueur =15,26m, envergure =9,24 m. Vitesse maximale =1186 km/h Rayon d’action =873 km. La maquette Italeri N° 172 a les mêmes défauts et qualités que celle du Harrier GR.5. La verrière en 4 parties est très fine, à la limite de la fragilité, c‘est pourquoi j’ai renoncé à la raccourcir un peu pour faciliter son montage. Le camouflage est du type « wrap around », c’est à dire que les tâches du dessus et des flancs continuent sur les surfaces inférieures. Compte tenu des formes extrêmement torturées situées aux confins des carénages de tuyères et de l’intrados de l’aile, j’ai renoncé au masquage et j’ai tout peint au pinceau, avec du Humbrol 127 (gris clair) et 116 (vert foncé U.S.) pour avoir les bords nets requis. Un léger ponçage à l’abrasif à l’eau N° 600, puis un voile général mais léger de gris passé à l’aérographe pour fondre un peu les teintes trop contrastées par rapport aux photos de camouflages similaires, le vert foncé devenant ainsi gris-vert sombre. J’ai également peint au pinceau toutes les autres versions de Harrier afin de bien accéder aux parties citées ci-dessus. Ensuite, léger ponçage, lavage, séchage et un voile à l’aérographe pour les avions « monochromes », en utilisant des laques Humbrol (N°129 pour l’AV-8A, N°128 pour les Sea Harrier FRS-1 et FA.2, N° 127 pour les autres).
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La Royal Navy s’est intéressée aux capacités VTOL du Harrier et a commandé une version adaptée à ses besoins. Le cockpit surélevé de 28 cm pour améliorer la visibilité du pilote, un radar Blue Fox et l’avionique associée sont les principales différences avec les Harrier GR.1 et GR.3 de la RAF. Le Sea Harrier a été commandé par la Royal Navy et la Marine Indienne. Il effectua son premier vol le 20 août 1978. Longueur =14,52m, envergure =7,7m, hauteur =3,7 m. Masse maximale au décollage =11 880 kg. Un moteur Rolls Royce Pegasus Mk 104 de 9 760 lg de poussée lui permet d’atteindre Mach 0,95 au niveau de la mer. La maquette ESCI N° 9030 est très fine. Dans mon cas, les décals se sont comportés un peu mieux que ceux de la maquette du Matador de la même marque, mais les mêmes précautions ont été nécessaires. La décoration choisie est celle d’un appareil du 899th RNAS Squadron basé à Yeovilton. L’autre possibilité offerte par le kit est un appareil du 899th NAS Squadron embarqué sur le navire HMS Hermes pour la guerre des Malouines.
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L’AV-8 A est la version du Harrier produite sous licence par Mac Donnell pour équiper l’U.S. Marine Corps. Elle a été commandée par la Marine Espagnole sous la désignation « Matador ». La maquette ESCI N° 9036 permet de réaliser soit un AV-8A de l’U.S.M.C. (VMA-542), soit un Matador de la « 8 Esquadrilla de la ARMADA », décoration que j’ai choisie. La gravure en creux de la maquette ESCI est très fine, comme la marque transalpine savait le faire. Il faut ajuster un peu le fuselage avant sur le reste de la cellule. Les décals sont finement imprimés, mais rétifs à épouser les formes courbes des carénages de tuyères, même en utilisant des assouplissants. Ils adhèrent mal. Il faut vernir avant de manipuler. Jai utilisé du Klir passé au pinceau plat, car le souffle de l’aérographe aurait pu éjecter les plus petits stencils (cela m’est déjà arrivé). Il faut toutefois faire attention, le passage du pinceau peut déplacer les petits décals et vous les reposer plus loin…en vrac.
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Le Sea Harrier FA.2 est une évolution du Sea Harrier FRS Mk.1 destiné à la chasse et à l’attaque. Longueur =14,85m, envergure =7,7m, hauteur =3,71 m. Masse maximale au décollage=11 884 kg, masse maxi pour décollage vertical =7992 kg, masse à vide =6 632 kg. Carburant interne =2295 kg ; deux réservoirs supplémentaires de 1500 l. Réacteur Rolls Royce Pegasus Mk.106 de 95,6 kN (9 750 kg de poussée). Vitesse maxi =1185 km/h au niveau de la mer, 850 km/h à l’altitude de 10975 m. Disposant de la maquette Hasegawa du Sea Harrier FRS Mk.1 comportant la perche latérale de ravitaillement du FA.2, je me suis inspiré de l’article du Wingmasters N°22 consacré à la construction d’un FA.2 pour réaliser une conversion « maison ». J’ai scié le nez d’origine, et l’ai remplacé par un arrière corps de gros bidon de Mirage III d’Heller pris dans la boîte à rabiot, et surchargé de plusieurs couches de mastic Tamiya gris afin de me rapprocher au mieux du coutour visible sur les photos. J’y ai tout de même installé les missiles anti-navire Sea Eagle peints à la main au pinceau fin (des décals eussent été plus propres), l’article de Wingmasters montrant un appareil portant des missiles air-air AMRAAM. Je n’ai pas utilisé l’insigne de l’unité pour la dérive, car la planche du FRS 1 le propose en couleurs vives, alors que le FA.2 choisi est peint en teintes « basses visibilité ». L’avion est donc vu ici au plus tard la veille du jour de la peinture de l’insigne par les mécaniciens…
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L’AV-8B a été développé à partir de l’AV-8A, en offrant une capacité d’emport et une autonomie accrues et un cockpit plus vaste. Des éléments de structure dont l’aile, réalisés en matériaux composites à base de fibres de carbone ont permis de ne pas augmenter la masse à vide. L’aile a un profil supercritique et des apex à l’avant de l’emplanture. Une avionique modernisée, une capacité de pilotage HOTAS (Hands On Throttle And Stick, mains sur manette de gaz et manche), des dispositifs aérodynamiques divers améliorant la portance et une perche de ravitaillement rétractable sur le côté gauche sont les autres différences essentielles par rapport à l’AV-8A. La version Night Attack Harrier est équipée d’un FLIR (Forwad Looking Infra Red, caméra infra-rouge), et le pilote porte des jumelles de vision nocturne. L’AV-8B+ est une version encore plus évoluée de l’AV-8B, munie d’un radar AN/APG-65. Longueur= 14,12 m, envergure =9,25 m (au lieu de 7,7m sur l’AV-8A), hauteur =3,56 m. Moteur Rolls Royce Pegasus F.402-RR-408 de 10 795 kg de poussée. Masse maximale au décollage =14 060 kg, en STOL. Vitesse maxi =1080 km/h. L’AV-8 B+ effectua son premier vol le 17 mars 1993. La maquette Hasegawa N° 00766 permet de réaliser soit un AV-8B (NA) de la VMA 214 « Black Sheep » ( mouton noir), soit un AV-8B+ de la même unité, objet de mon choix, et se caractérisant par son radome pointu. La maquette est très bien moulée, les instruments de cockpit sont figurés par des décals, j ‘ai seulement ajouté une manette de gaz et les harnais de siège et la poignée d’éjection située devant l’assise du siège. Un astucieux dispositif à base de bagues en matière souple permet d’ajouter après peinture générale les tuyères et de les orienter à souhait sans avoir à les coller.
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Réalisé par Mac Donnell, en liaison avec British Aerospace pour améliorer l’AV-8A, l’AV-8B a été réalisé à 300 exemplaires pour l’U.S.M.C., plus 28 biplaces TAV-8B, auxquels s’ajoutent 62 exemplaires pour la RAF (désignés GR.5) et 12 EAV-8B pour la Marine Espagnole. Ces derniers équipent l’Esquadrilla 009 basée à Rota ainsi que sur le porte-avions Principe de Asturias. Armement : un canon General Electric GAU-12/U de 25 mm situé dans le conteneur tribord, alimenté à 300 obus stockés dans le conteneur tribord. Sept pylônes d’emport de charge (3 sous chaque aile, un sous le fuselage) peuvent recevoir un cumul de 4180 kg comportant des réservoirs, des bombes, paniers de roquettes, ou jusqu’à 4 missiles air-air AIM-9 Sidewinder. La maquette Heller est une reprise d’un moule Aifix de bonne qualité, moulé en léger relief, et qui a l’avantage d’offrir 4 nez différents pour autant de versions des AV-8B ou GR.5 et GR.7 britanniques. J’ai choisi de réaliser un AV-8B italien à partir de photos trouvées sur Internet (en tapant « photos de Mac Donnell AV-8B Harrier Italie » sur le moteur de recherche). Afin de disposer d’une version aux formes un peu épurées, j’ai placé les pylônes d’armement, mais pas les charges externes ni les pods canons reliés par le couloir de passage des munitions sous le fuselage. Ces derniers sont alors remplacés par de hautes cloisons aérodynamiques également fournies par Heller / Airfix, comme le montrent les photos. Les matricules ont été réalisés en transferts à sec blancs, les cocardes proviennent de la boîte à rabiot (dont certaines sont des transferts à sec d’un chasseur italien réalisé par Supermodel, un procédé remarquable de qualité, mais non repositionnable). Le marquage « MARINA » a été réalisé lettre à lettre en replaçant ou retaillant les lettres de « ARMADA » fournies pour la décoration espagnole.
Afin de comparer les deux seuls avions à décollage vertical produits en série, voici côte à côte le Yakovlev Yak-36 ("Forger" en code OTAN) de la Marine Soviétique et le Sea Harrier FRS Mk.1. Le Yak-36 comporte un réacteur horizontal avec deux tuyères orientables à l'arrière (on aperçoit la tuyère gauche braquée à la verticale) et un groupe de réacteurs de sustentation à axe vertical à l'avant, dont on voit la porte d'accès aux entrées d'air ouverte juste derrière le cockpit. Le Harrier est mû par un seul turboréacteur à 4 tuyères orientables, et des jets d'air à l'avant et à l'arrière du fuselage et sous les extrémités des ailes. Maquettes Revell pour le Yak-36 et ESCI pour le Sea Harrier.
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Il y manque encore le GR.9, le T.10 et quelques autres, mais voici donc 10 Harrier différents entourant leur ancêtre commun, le seul avion à décollage vertical devenu réellement opérationnel.
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