Source : http://www.checksix-forums.com/viewtopic.php?f=287&t=191865&sid=bdfc541d8c0fe63949d0638775cb24ed
Le Sukhoi 24 est habituellement considéré comme l’équivalent Soviétique du F 111 Américain. Lancé plusieurs années après celui-ci, ce fut à l’époque le premier avion Russe à disposer d’un véritable système d’armes pour l’attaque tous temps.
Le premier vol du proto eut lieu le 17 Décembre 1971, l’entrée en service en Février 1975. C’est un gros avion à géométrie variable (c’était la mode à l’époque) de plus de 40 tonnes au décollage, avec 2 réacteurs de 11 tonnes de poussée, largement supersonique, pouvant emporter 10 tonnes de carburant et 8 tonnes de charge « utile » avec 2500 km de distance franchissable.
Pas moins de 1400 ont été construits, soit l’équivalent du nombre cumulé de F 111 et de Tornado, deux avions occidentaux contemporains de la même catégorie.
Outre la Russie, il est ou a été en service dans des pays de l’ex URSS : Ukraine, Kazakhstan, Biélorussie, Azerbaïdjan, Ouzbékistan, mais aussi dans des pays arabes : Algérie, Irak, Iran, Lybie, Soudan, Syrie…
Cet avion relativement peu connu a participé à tous les conflits engagés par les Russes ou par leurs états clients : Afghanistan, Iran-Irak, guerre du Golfe, Tchétchénie, Géorgie, Lybie, Ukraine… et tout récemment en Syrie ou il est le fer de lance de l’intervention Russe.
40 ans de service déjà : n’est plus un perdreau de l’année, et pourtant beaucoup d’armées de l’Air gardent en service ce gros avion qui, avec ses paramètres, est plus près d’un bombardier que d’un chasseur, originalité qui explique son intérêt et sa longévité. Aujourd’hui encore, c’est lui qui assure les missions d’attaque au sol en Syrie pour les Russes.
Trumpeter en a sorti récemment une maquette au 1/72, avec la très grande qualité et la masse de détails auxquels ils nous ont habitués. Je l’ai quand même complétée avec un kit de détaillage en résine et une planche de decals supplémentaires.
On commence donc par le fuselage avant avec l’aménagement du cockpit avec la boite de détails résine qui comprend aussi 2 beaux sièges K 36. Ce bloc cockpit a du mal à trouver sa place entre les demi fuselages, il faut beaucoup couper, gratter, tailler, creuser, ajuster, avant de pouvoir fermer le fuselage. Evidemment après tous ces efforts de détaillage je prévois de laisser le cockpit ouvert.
Ensuite on passe à l’assemblage du fuselage : attention, il y a des options à choisir (lance leurres ou pas, cloisons d’extrados ou pas) dès la construction du « gros œuvre », donc il faut dès ce stade avoir choisi, en se référant à la doc, quel avion exact on veut faire.
Au niveau voilure, étonnamment, Trumpeter ne propose pas de dispositif de variation de flèche, mais « seulement » une position repliée ou une position déployée. Je choisis cette dernière option. Les volets peuvent être posés en position rentrée ou en position sortie, mais étonnamment pas les becs ! Du coup, tant pis, je laisse tout rentré.
Le train d’atterrissage particulièrement complexe est bien représenté, avec un grand nombre de bielles et de contrefiches, la notice est succincte et la référence aux photos indispensable pour ne pas se rater.
Le montage fini, on passe à la décoration. Comme la plupart des Su 24 il est blanc dessous + bords d’attaque + nez et gris dessus. J’utilise une bombe pour le gris, pas de problème. Par contre, pour le blanc, après un essai local j’abandonne le blanc en bombe qui ne marche pas. Je vais donc peindre le blanc au pinceau, mais je tombe sur le problème classique d’une peinture blanche sur un fond gris soutenu, qui nécessite plusieurs couches sans pour autant être parfait.
J’ai choisi de représenter un Su 24 Ukrainien, dont j’ai de bonnes photos trouvées sur airliners.net , présentant une gueule de requin impressionnante, et pour lequel entre la planche de la boîte et la planche supplémentaire, j’ai tous les éléments ( par contre, étonnamment je n’ai trouvé nulle part de photos du « 22 bleu » proposé dans la boîte ).
Après la pose des décals, première cata : la perche, assez exposée pendant les manipulations, casse, et je n’arrive pas à la refixer correctement. Il faut la remplacer, mais je ne dispose pas d’une perche avec tous les accessoires fixés dessus ! Je dois, après avoir fixé et fait filer une perche simple, coller dessus pas moins de 8 minuscules ailettes, issues d’une planche de photodécoupe, collées en bout à la cyanoacrylate, sur une perche de 1 mm de diamètre : test qui à défaut d’autre chose montre que pour le moment je suis à l’abri du Parkinson !
Après ce rattrapage, il reste à bomber le vernis mat, habituellement une des dernières phases. Et là, seconde cata : le vernis fait cloquer la peinture blanche brillante en dessous de l’avion ! Il faut gratter, décaper, poncer les zone sinistrées, avant de les repeindre directement en blanc satiné afin de ne plus avoir à revernir. Malgré ce rattrapage le dessous de l’avion va rester un peu foireux… donc on ne le montera pas sur les photos. Fichue peinture blanche ! Je regrette de n’avoir pas choisi une décoration entièrement camouflée…
Il reste à revernir quelques transparents et finir de peindre quelques détails et ouf, c’est fini.
Le Su 24 est un peu plus grand que son homologue le F 111
Su 24, F 111, Tornado : 3 avions aux missions comparables
Ce que je fais d'habitude, c'est une fois l'essentiel de la peinture faite, bomber la maquette en vernis brillant, ce qui donne une surface plus lisse pour faire adhérer les decals sans emprisonner de bulles derrière (phénomène connu sous le nom de "silvering").
Après, une fois les decals posés, plus parfois peinture de quelques zones restées masquées jusque là, bombage en vernis mat (ou satiné si on cherche à représenter un avion fini "brillant")
Enfin, reprise de derniers détails au pinceau en peinture brillante, comme feux de position et amortisseurs, ou revernissage des transparents.
Il ne faut pas oublier que les peintures en bombe sont très solvantées et que ce solvant peut donc dissoudre les peintures déjà posées. Il est indispensable de bien agiter la bombe juste avant de pulvériser, sinon on pulvérise surtout du solvant, et ça tourne mal... Et si on fait une pulvérisation trop longue il peut y avoir à nouveau décantation dans la bombe et ça produit le même phénomène. C'est ce qui a du m'arriver car la maquette du Su 24 est grande et j'ai du pulvériser plus longtemps que d'habitude...
Pour les réservoirs, je les ai peints après, et je me suis arrêté à une couche par précaution. Cela dit, comme d'après les photos les Su 24 Ukrainiens ont la peinture assez fatiguée, c'est presque mieux...
Bon, j'espère que cet exposé sur les bombes ne va pas me causer d'ennuis !
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