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Dassault Mirage IIIV

France, Prototype, 1964

Modelsvit - Bassin Maquette, 1/72

Montage Claude Sourdet

Source : http://www.checksix-forums.com/viewtopic.php?f=287&t=191242&p=1510981#p1510981

Ce sera peut-être la maquette de l’année au 1/72 : le Mirage III V !

C’était un prototype d’avion de combat Dassault à décollage vertical, lancé au début des années 60. On se souvient qu’il fut précédé par le démonstrateur Balzac, obtenu par modification d’un prototype du Mirage III, qui fit son 1er vol en 1962 et fut détruit en 1965.

Le Mirage III V, lui, entièrement nouveau et nettement plus gros que les Mirage III classiques, était aussi propulsé par un plus gros moteur : TF 104 sur le 01 puis TF 306 de 8 tonnes, plus 8 réacteurs de sustentation RB162 de 2 tonnes de poussée chacun. Les TF 104, 106 et 306 étaient des avatars du TF30, moteur du F 111, qui connut bien des problèmes à l’époque.

Le Mirage III V 01 fit son 1er vol le 12 février 65, et vola jusque fin 1966. Il est préservé au Musée de l’Air au Bourget, en bon état pour une machine de 50 ans… qui ne les fait pas !
Le Mirage III V 02 fit son 1er vol le 24 mars 1966, et fut détruit dans un accident le 28 Novembre 1966. Il reste le seul ADAV à avoir volé à Mach 2… même si c’était avec un décollage et atterrissage conventionnel… et après débarquement des réacteurs de sustentation pour l’alléger !

Le programme fut arrêté dès fin 1966, en raison de la complexité et du coût de l’avion et du désintérêt pour la formule, la géométrie variable émergente paraissant plus prometteuse.
Avec la formule choisie, les réacteurs de sustentation prenaient dans le fuselage beaucoup de place qui autrement aurait pu être utilisée pour le carburant, dont ils faisaient eux-mêmes une grande consommation, et de plus l’avion devait continuer à les trainer même quand ils ne tournaient pas ! Résultat, cet avion pourtant assez gros avait une charge utile et un rayon d’action très limités.
Le concept et la technologie n’étaient sans doute pas mûrs à l’époque : L’utilisation en STOVL qui a relancé le Harrier, très limité lui aussi au début, n’a été adoptée qu’après, et aujourd’hui la gestion des moteurs et le pilotage seraient beaucoup plus automatisés et assistés par ordinateur, comme c’est le cas sur le F 35.

Au total, 2 protos sur 3 de Mirage à décollage vertical se sont crashés : ça n’était pas un sport de masse !

Et maintenant la bonne nouvelle de l’année : Bassin Maquette (Arcachon), en collaboration avec Modelsvit (Ukraine), vient de diffuser une maquette au 1/72 du Mirage IIIV - 01 !
Cette maquette très attendue, qui mérite déjà la palme de l’originalité, est réalisée en injecté, contrairement aux maquettes résine existantes des autres protos Dassault. Un gros travail documentaire a été fait et tout semble parfaitement exact. Elle est très détaillée : plus de 200 pièces, une planche de photodécoupe et une feuille de décals. Miam !

Du côté documentation, s’il n’y a pas de livre sur cet avion ( pas encore ? ) on trouve pas mal de photos et dessins sur Internet, il y a aussi 3 articles exhaustifs et bien illustrés dans les Fana 335 à 337, plus un autre dans un Air Enthusiast de 1995, finalement la doc ne manque pas : En avant !

La séquence de montage est un peu spéciale : Il y a pour commencer une vingtaine de sous-ensembles à préparer à part, avant de les caser dans le fuselage puis de refermer celui-ci :

4 doubles entrées + 4 doubles sorties de moteurs de sustentation
4 grilles dorsales escamotables
2 cases de train principal + 1 case train AV
2 entrées d’air
Le baquet pilote + le siège
Le canal PC du réacteur…

Tout ça fait déjà 125 pièces ! A mon avis certains sous-ensembles sont un peu trop éclatés en un peu trop de petites pièces à assembler… mais, bon, après tout, c’est le but du jeu ! Par contre beaucoup de pièces ont besoin d’être retouchées avant collage, les tenons sont souvent un peu trop longs. Sur les entrées d’air il faut tailler et retailler de tous les côtés pour que ça finisse par se monter et filer avec le fuselage.

Du côté cockpit, tout est prévu pour faire un aménagement complet, je prévois donc de le laisser ouvert plus tard. Le siège éjectable comprend pas moins de 13 pièces… dont une sorte de rail vertical qui semble être de trop, on ne le retrouve pas sur les docs et, si on le pose, le siège ne rentre plus dans le cockpit : je choisis de m’en passer ! Un brêlage très complet est fourni dans la planche de photodécoupe mais il est trop raide et cassant pour se mettre en place sans problème… question de traitement thermique du métal ?

A ce stade il faut peindre de pièces qui ne seront pas accessibles plus tard, comme la tuyère et l’intérieur du cockpit.

Ensuite, il faut équiper les demi fuselages et l’intrados de la voilure avec les sous ensembles préparés à part. Et là, les choses se compliquent : tous ces modules sont systématiquement un peu trop grands ! Pas beaucoup, disons 1 mm, mais suffisamment pour ne pas rentrer dans leurs logements… Il faut les reprendre un par un, les raboter, les biseauter… pour arriver à les faire rentrer là où c’est prévu ! C’est fastidieux et ça n’apporte rien… Je comprends que dans une maquette « série limitée » on simplifie les moules en supprimant par exemple les ergots de fixation : mais je ne vois pas ce qu’on économise en moulant des pièces surdimensionnées…

L’équipement du fuselage et de la voilure se fait donc en présentant, en rectifiant, en faisant des montages à blanc, puis en maintenant les collages en tension par des pinces… heureusement ces bricolages pas racontables se font côté interne de la maquette et ne se verront donc pas à la fin.

On en arrive au montage de la voilure sur le fuselage, souvent un peu difficile sur les maquettes de Mirage, et là, aux premières présentations, c’est pire : « ça ne ferme pas », il y a des endroits où ça bloque et ils ne sont pas évidents à trouver ! Le fuselage et la voilure sont maintenant pleins de cases et de soutes et il faut aller les ratiboiser de l'intérieur une par une pour que enfin les points litigieux ne coincent plus et qu’on puisse coller pour de bon la voilure sur le fuselage.

Puis il faut poncer un peu partout pour faire disparaître les traces d’un montage devenu par la force des choses approximatif, et faire filer le raccordement voilure-fuselage …
Bon alors voilà, la partie « maçonnerie » est terminée, enfin j’espère, la suite devrait être plus agréable.

Avant de poser le pare brise, je rajoute une petite "casquette", comme visible sur les photos de l'avion, en plasticard très fin, puis j'achève de peindre cette partie en noir mat.
La verrière est mise de côté, comme elle est destinée à rester ouverte, elle ne viendra qu'à la fin, tout comme le siège éjectable d'ailleurs.

Ensuite on passe au train d'atterrissage: il est très détaillé et comme tout le reste très exact, et, lui, il se monte comme une fleur ! Il comprend même deux bielles ou contrefiches pas très apparentes sur l'avion: après m'être demandé à quoi elles servaient et ou elles allaient, j'ai fini par les retrouver sur certaines photos et les placer ou il fallait. Il aurait été facile de les oublier, mais la maquette est vraiment très complète.

A noter que certaines biellettes de trappe sont moulées "trop à l'échelle" : trop fines... au point qu'elles se cassent quand ont les prélève dans la grappe, même avec précaution ! Elles auraient peut-être gagné à être plutôt prévues dans la planche de photodécoupe ? Problème similaire avec la "fourchette" du train avant : là, une réparation s'impose, car c'est un des points sur lesquels la maquette reposera ! Je recolle bout a bout les deux morceaux puis je perce avec précaution un trou très fin dans le sens de la longueur et j'introduis dedans une tige métallique ( comme on avait fait il y a très longtemps sur un de mes os après une fracture )

Qui dit train dit aussi roues... Aïe aïe aïe ! Il n'y a que 6 roues, pas très grandes ( moins d'1 cm2 ) mais elles sont toutes moulées en deux parties ( ! ) et surtout chaque moitié est affligée de pas moins de 4 points d'injection ( ! ) qu'il faut impérativement araser pour pouvoir coller les deux parties de chaque roue... 6 x 2 x 4 = 48 points d'injection ( ! ) à araser avec soin... J'avoue ne pas bien comprendre ce parti pris qui n'apporte rien à la maquette et qui prend pas mal de temps en activités... peu créatives.

Après il reste quelques petites pièces à monter, un jeu de pitots et antennes très complet, et plus curieusement quelques écopes à ajouter sur le fuselage, alors que toutes les autres écopes sont intégrées aux deux demi-fuselages au départ. Peut être avaient elles été oubliées au début ?

Voila, a part quelques pièces conservées pour être montées en dernier, le montage est fini. Pas de charges extérieures sur cet avion... il avait déjà du mal à décoller sans !

Enfin, avant de passer à la peinture, une bonne séance de masquage préparatoire s'impose.

L’avion n’était pas peint, et antérieur à l’adoption du traitement par anodisation qui a donné depuis aux pièces aluminium un aspect gris mat. Donc il faut le peindre “métal naturel” en tenant compte des aspects différents donnés aux divers alliages par les traitements, tels qu’on le voit sur les photos.

Je vais le peindre pour l’essentiel en aluminium (surtout pas argent!) , avec une teinte plus foncée pour la dérive et les zones autour des réacteurs de sustentation, plus d’autres teintes aluminium intermédiaires pour des zones comme les cadres principaux, portes d’accès, gouvernes…

Le tout au pinceau, sachant que les peintures métalliques n’ont jamais été faciles à appliquer ! Après avoir fini de peindre toutes les petites zones particulières, il est indispensable de faire des retouches en aluminium de base pour éliminer les défauts de contour des peintures.

Ensuite, je bombe la Maquette en vernis brilliant pour faciliter la pose et l’adhérence des décals.

La planche de décals fournie est de bonne qualité, elle est très complète, cet avion n’était pas particulièrement décoré, il y a sur la planche tout ce qu’on arrive à distinguer sur les photos. Il y a même pas mal de petits décals en supplément, dont l’emplacement n’est pas précisé sur le plan : je devine que vu leur taille (1 mm² pour beaucoup…), le concepteur en a volontairement fourni plus que nécessaire … attention bien utile en cas de perte ou de pose ratée !

Ensuite, bombage de la maquette en mat : comme souvent, le vernis mat atténue quelques petits défauts qui sautaient aux yeux dans l’état peinture brilliante…

Enfin, il reste à faire quelques reprises en peinture brillante, dont le vernissage du pare brise et des feux, et coller quelques pièces gardées de côté jusqu’à la fin : le siége, les écopes dorsales, et la verrière, cette dernière comme prévu en position ouverte.

C’est fini et, malgré les quelques phases délicates voire galéresques signalées plus haut, le résultat final en vaut la peine. La formule proposée peut être considérée comme un intermédiaire entre une maquette résine et une maquette Trumpeter: si vous l’offrez a votre petit neveu, il risqué de s’arrêter assez vite en chemin, pour retourner à ses jeux videos… mais pour des maquettistes chevronés et motivés (le public visé, je crois) cette boîte permet de réaliser un beau Mirage IIIV, qui manquait jusqu’alors à la famille des Mirage.

J'oubliais, il y a une jolie petite échelle fournie avec la maquette. J'ai rajouté un casque pour l'ambiance.

Les VTOL à la Française: Balzac et Mirage IIIV . Avec ses 3 m de longueur supplémentaire nécessaires pour caser les réacteurs de sustentation, le IIIV ne manquait pas d’élégance.

Les 3 protos avec le “gros moteur” : V, F2 et G

Le décollage vertical : on aura vraiment tout essayé ! Mais jusqu’à l’arrivée du F 35 B, seul le Harrier avait été construit en série et utilisé en service…

Et pour finir, la galerie des prototypes de la grande époque, enfin au complet:
Balzac (Sharkit), Mirage IIIV (Modelsvit/Bassin Maquette), Mirage F2 (Phaedra), Mirage G (Phaedra très modifié), Mirage G8 (Anigrand), Mirage 4000 (Anigrand)

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