Source : http://www.checksix-forums.com/viewtopic.php?f=287&t=186441&sid=851cc8529f418226e02d170d971f9ce5
Attention, antiquité : que dis-je ! cet avion c’est carrément « Jurassic Park » …
Au commencement, il y avait le MiG 19, qui fit son premier vol en…Septembre 1953 : 60 ans déjà ! Les Russes en vendirent une série aux Chinois, puis leur cédèrent la licence de fabrication (ou pas…) à une époque (années 50…) ou ils s’entendaient encore bien.
Après la brouille sino-soviétique des années 60, les Chinois, ne pouvant plus acheter d’avions aux Russes, se mirent à produire quelques modèles de MiG chez eux, avec ou sans licence et avec les moyens du bord.
Plus tard, ils poussèrent l’exercice jusqu’à développer et produire des versions profondément modifiées de ces avions : ce fut le cas du Nanchang Q 5, dérivé du MiG 19, et plus spécifiquement destiné à l’attaque au sol. Cet avion fit son premier vol en 1965, en pleine période de glaciation des relations de la Chine avec a peu près tout le monde, ce qui explique que personne ou presque n’en entendit parler. Son développement fut ensuite impacté comme d’autres programmes par la « Révolution Culturelle ». Il finit par entrer en service dans les années 70, époque ou il aurait pu être déjà considéré comme dépassé, mais comme les Chinois n’avaient rien de plus moderne à construire, sa production se poursuivit longtemps : en 2005 commença même la fabrication d’une version biplace (mieux vaut tard que jamais !) Je crois que la production est terminée maintenant, mais ce n’est même pas sur…
Par rapport au MiG-19, le Q 5 est 25% plus long, les entrées d’air sont devenues latérales, et il y a un nez pointu destiné à abriter un radar, mais apparemment pas ou peu de Q 5 en ont reçu. Bien qu’il n’ait rien d’un prix de beauté, le Q 5 aurait été fabriqué quand même à plus de 1500 exemplaires et en pas mal de versions… dont une petite série spécialisée dans l’emport de l’arme nucléaire tactique chinoise ! Il a été exporté aussi au Pakistan, au Bangla Desh et au Myanmar. Peu de chance donc qu’on en voie par ici… même s’il a été exposé une année au Bourget. Par contre pour la doc on trouve plein de photos sur Internet et je me suis même procuré une monographie… en Russe ! Pas grave : en Chinois non plus je n’aurais rien compris !
Le Q 5 n’a pas été gâté par les fabricants de maquettes. Il y en a bien un de Trumpeter au 1/48, mais au 1/72 c’est moins drôle, il y a eu une série limitée en résine mais elle est maintenant introuvable, et je ne suis arrivé à me procurer que le kit en Vacform de Warrior Models.
Aïe aïe aïe ! Après une expérience calamiteuse il y a déjà plusieurs dizaines d’années, je m’étais bien juré de ne pas refaire de maquette en vacform… Mais comme cet avion manque vraiment à ma collection, je m’y mets quand même. Le moulage n’est pas vraiment mauvais, il a même l’air plutôt exact, mais dès la découpe des premières pièces, les problèmes connus du vacform se manifestent : imprécision, pas de stabilité dimensionnelle, difficultés de collage,… Je décide de tricher un peu en ressortant du placard un vieux MiG 19 de Heller, que j’avais renoncé 10 fois à monter, mais qui peut fournir une bonne paire d’ailes, le croupion avec les tuyères, ainsi que le train d’atterrissage et ses trappes, les pièces correspondantes de la maquette du Q 5 étant pratiquement irrécupérables. Je ne garde du Vacform de départ que fuselage, dérive et entrées d’air, qui sont bien spécifiques du Q 5. Je fais quand même un cockpit aménagé avec un bon siège de MiG d’époque en résine… dont on ne verra hélas rien une fois l’avion fini.
Bref, c’est la galère pour apparier, ajuster et assembler tout ça. Au plus profond du chantier, j’en ai tellement marre que je laisse carrément tomber plusieurs semaines. Je finis par m’y remettre en maugréant et par arriver à la phase de finition ou ça devient plus agréable.
Il y a eu de nombreuses variantes et sous versions du Q 5, avec beaucoup de différences sur les antennes en particulier. C’est un peu la jungle, alors je choisis un Q 5 dont j’ai plusieurs bonnes photos, le « 10167 rouge » qui semble être un des plus récents et encore en service. Pour la finition (par exemple, les deux douzaines de prises d’air…) et la décoration de la maquette je vais donc coller au plus près à cet avion précis. Il est tout blanc, pas facile à peindre avec des pièces sombres (les ailes…) en dessous ! Je commence par le bomber avec un gris clair qui me sert de primaire et qui règle ce problème, puis je le bombe pour finir en blanc brillant.
Au niveau decals, c’est assez spartiate, mais avec les cocardes fournies et des chiffres récupérés dans le boîte à rabiot decals, c’est vite fini. Il n’y a plus qu’à tout bomber en mat puis à reprendre les transparents en vernis brillant et ça y est : ouf !
Le résultat final est plutôt une bonne surprise après les difficultés rencontrées. Il est intéressant de comparer le Q 5 au MiG 19 d’origine… ainsi qu’au JF 17 qui est appelé à le remplacer.
Maintenant, avec mon bol habituel, logiquement, Trumpeter devrait nous sortir un de ces jours un beau Q 5 injecté 100% exact et super détaillé, qui se montera « fingers in the nose » en un week-end ! En attendant j’ai celui-ci dans ma vitrine et peu de chance de tomber sur un mécano de la PLAAF qui critiquerait mes probables erreurs… N’empêche que pour ce qui est des maquettes en vacform, juré, cette fois-ci c’est bien fini !
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