Maquette72
       

Mirage G

France, 1966

Phaedra Models, 1/72

Montage Claude Sourdet

http://www.checksix-forums.com/showthread.php?t=178287

Dans la série des prototypes de la grande époque, je vous avais présenté il y a quelque temps le Mirage G8. Ce gros bimoteur à géométrie variable avait été précédé par un démonstrateur monomoteur plus léger, le Mirage G.

Le « petit G », qui fit son premier vol le 18 Novembre 1966, fut un avion particulièrement réussi, démontrant très bien le gros écart de vitesses permis par la géométrie variable : jusqu’à Mach 2,1 avec une vitesse d’approche de 125 nœuds… Malheureusement, il n’a pas survécu jusqu’à nous, car à la fin d’un programme d’essais bien rempli (plus de 300 vols ! ), il disparut le 13 Janvier 1971, suite à un accident atypique.

Aujourd’hui, on trouve encore pas mal de photos du G sur Internet et, surtout, il y a l’incontournable livre de Michel Liebert sur le … Mirage F1, ou tout un chapitre est consacré au Mirage G !

Après la maquette Phaedra du Mirage F 2, que je vous ai présentée il y a quelque mois, j’avais acquis et donc prévu de monter le Mirage G, toujours au 1/72, du même constructeur.

Hélas, si la maquette du F2 s’était avérée exacte, j’ai vite constaté que celle du G avait un gros problème d’échelle. Confronté aux plans de l’avion, le fuselage est beaucoup trop petit (15%), tout semble être à l’échelle 1/83 et pas au 1/72 ! (étonnamment, les ailes sont, elles, à la bonne échelle) Du coup, j’avais renoncé à la monter, avec regret…

Comme j’aime bien cet avion, j’ai décidé récemment de faire une nouvelle tentative, en pratiquant une conversion. En effet, le Mirage G, réalisé peu après le Mirage F2 (seulement 5 mois plus tard ! ) , est en réalité une version à géométrie variable de celui-ci : l’allure générale est la même, le moteur est identique, le fuselage arrière aussi, le fuselage avant biplace presque le même, la longueur totale très proche. Un examen détaillé des plans et photos montre qu’il doit être possible de réaliser un G à partir d’une maquette du F2 : Bingo ! c’est reparti !

De la maquette du G, je récupère donc les ailes, le train d’atterrissage et les logements de train. Une maquette du F2 fournit le fuselage, la dérive, les empennages. Il y a presque tout ce qu’il faut, mais il y a aussi pas mal de travail à faire...

Je commence par découper le fuselage du F2 pour y mettre en place des cases de train du G.

Lors de l’assemblage du fuselage, je dois raccourcir le croupion de 3-4 mm et les entrées d’air de 10 mm… Le fuselage avant est légèrement plus « à piquer » que celui du F2, il faut donc donner un coup de scie très fin en dessous du fuselage au niveau des entrées d’air, et le recoller après l’avoir plié lègèrement vers le bas. Puis, sur le dessus du fuselage, je découpe la place pour le passage et le repliage des voilures :

Ensuite, il faut positionner les pivots, qui vont définir et permettre la mise en place des voilures : puis je colle celles-ci en position fixe, ailes à 45°

Pour refermer le fuselage il faut un toit … je trouve une pièce qui peut s’adapter dans une antique boîte de F 111 inutilisée et inutilisable.

Les entrées d’air ont été reculées de presque 1 cm, donc je dois bricoler de nouvelles entrées d’air qui « filent » avec le fuselage modifié. Je les découpe dans … des tuyères, de je ne sais plus quel avion, trouvées dans l’indispensable boîte à rabiots. Ensuite il reste à scratcher l’arête dorsale, qui est plus importante que celle du F2, puis à modifier le conteneur du parachute.

On peut passer au train d’atterrissage. Les trains principaux de la maquette du G sont très bien, on peut les mettre en place sans soucis dans les cases de train de G « importées » au début du montage. Par contre le train avant ne ressemble à rien, j’en improvise un à partir d’éléments toujours puisés dans la boîte à rabiots. Les trappes de train de la maquette du G, elles, sont très bien.

Passons à l’aménagement du cockpit. Les sièges de la maquette sont sommaires et inutilisables, je les remplace par de bons sièges résine de Pavla :

Je rencontre alors un problème épineux pour le cockpit : la verrière du F2 a presque les bonnes dimensions, mais elle est trop plate, alors que celle du G est plus plongeante, mais, comme le reste de la maquette, trop petite. Dans la boite à rabiots « verrière », je trouve pas mal de pièces de verrière de Mirage, mais ils ne sont pas « raccord » … Alors, comme « il n’y a aucun problème qui résiste à une absence de solution », je m’autorise à tricher un peu en utilisant les transparents sélectionnés, mais en laissant les deux verrières ouvertes : ainsi on ne verra pas qu’elles ne filent pas bien… et on verra mieux aussi l’aménagement des cockpits.

Le montage est fini et, malgré un travail plus important que prévu, la conversion s’est jusqu’ici plutôt bien passée. Après une petite séance de masquage, on peut s’attaquer à la peinture.

L’avion est resté entièrement « aluminium naturel », avec des nuances entre les différentes parties de la cellule… A chaque fois c’est un peu le casse-tête, c’est d’ailleurs pourquoi je préfère les avions camouflés ! Là, j’ai trouvé une astuce qui vaut ce qu’elle vaut : je me procure des pots de peinture « aluminium » (et surtout pas « argent ») de plusieurs marques, et chacune, une fois appliquée, donne un aluminium de ton légèrement différent. Après peinture, je bombe tout en vernis brillant. Les decals de Phaedra sont bons, on peut les compléter avec quelques decals de reserve :

Pour terminer : pose des roues, peinture du nez, bombage en vernis mat, pose des sièges, pose de la tuyère (une autre que celle de la maquette, qui est trop petite), retouches de peinture, vernissage des transparents, et c’est fini :


Le Mirage G est sans doute un des plus beaux protos de la grande époque :

Le Mirage G à côté de son « demi-frère », le Mirage F2 :

Le Mirage G avec les Mirage G8 qui ont suivi :


Le Mirage G avec un avion comparable et contemporain : le MiG 23… nettement moins beau, mais beaucoup plus construit !

Le Mirage G avec le Crusader, qu’il aurait pu remplacer avantageusement… Mais les marins laissèrent passer l’occasion et commandèrent plusieurs années plus tard un Etendard amélioré, cherchez l’erreur…

Voila, j’ai donc fait le Balzac, les F1 et F2, les G et G8, … dans les protos historiques, il ne me manque plus que le Mirage III V ! Peut-être plus pour longtemps, car au moins deux constructeurs ont parlé d’en diffuser une maquette un jour … allez, Monsieur Sharkit, allez, Monsieur Phaedra… encore un effort ?

 

A coté d'un Mirage F1. Le F1 a un moteur de 7 tonnes, le G un moteur de 9 tonnes, le reste est en proportion

Les ailes du G étant mobiles, il n’était pas possible d’y faire passer une tringlerie classique de commandes d'ailerons. Le contrôle en roulis était assuré par des spoilers, actionnés par une commande électrique, un des premiers cas d’application de celles-ci d’ailleurs. Mais au cours d’un vol à la fin du programme, il se produisit une grosse panne électrique qui bloqua cette commande, et l’avion partit dans une série de tonneaux impossible à contrer, pas loin du sol en plus ! Jean Coureau décida de s’éjecter, mais il lui fallait éviter de partir vers le bas, car l’éjection aurait plutôt précipité sa perte. Connaissant le temps de réponse du siège, il tira sur la poignée au moment ou il avait la tête en bas, fut éjecté… vers le haut, et se posa sans trop de mal. L’avion, lui, alla s’éparpiller dans la Crau…

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