Source : http://www.checksix-forums.com/showthread.php?t=167133
Après le célèbre Mirage III, voici un avion pour le moins méconnu : le Yakovlev 41 (ou 141) à décollage vertical.
Destiné aux porte-avions soviétiques de première génération, le Yak 41 devait prendre la succession du Yak 38, aux capacités pour le moins limitées.
C’était un avion plus grand, taillé pour le supersonique, capable de M = 1,6 voire 1,8 en théorie. La formule réacteur principal avec tuyère orientable + réacteurs de sustentation, déjà présente sur le Yak 38, était conservée, avec des moteurs plus puissants.
Plusieurs prototypes de cet avion, 2 au moins, volèrent de 1987 à 1993, avant l’abandon du programme, consécutif à l’effondrement de l’URSS et à la mise au rebut de leurs porte-avions de première génération.
Les essais se poursuivirent quand même quelques années, suite à un accord avec… les Américains de Lockheed-Martin ! qui voulaient en tirer des enseignements pour le programme JSF, en particulier la version STOVL, le F-35 B d’aujourd’hui, qui partage en effet la même architecture générale.
Airmodel, le fabricant de maquettes Ukrainien, a sorti tout récemment un Yak 41 au 1/72. Cette maquette n’est pas aussi « luxueuse » que celles de leurs collègues Trumpeter ou Hobby Boss, mais elle m’a paru tout à fait exacte, et elle comprend un bon siège K-36 en résine et des decals pour la planche de bord et les banquettes. J’avais un souvenir assez catastrophique d’un Yak 28 d’Amodel, tellement mal fichu que j’avais renoncé à le continuer, mais ce Yak 41 est infiniment mieux !
Pour la documentation, outre quelques photos et dessins glanés sur internet, j’ai utilisé le livre du décidément prolifique Yefim Gordon sur les Yakovlev à décollage vertical : Yak 36, Yak 38 et donc Yak 41, auquel toute la dernière partie, abondamment illustrée, est consacrée. Bref, même sur cet avion oublié, on a tout pour bien faire !
On commence par le « gros œuvre », avec un montage quelque peu différent des avions classiques, en particulier pour le fuselage arrière, bi-poutre avec le (gros) moteur au milieu. Les pièces ne comportent pas d’ergots de localisation, le montage demande donc plus d’attention que d’habitude. Par contre elles s’ajustent bien, un minimum de ponçage suffit.
Après un premier nettoyage, on peut aménager le cockpit : seul petit bémol, la planche de bord comprend un grand écran radar qui était peut-être prévu sur les modèles de série, mais qu’on ne retrouve sur aucune photo des protos. Il faut le remplacer par quelques mm2 de petits instruments complémentaires.
Une fois le cockpit équipé et scellé, on termine le montage, dérive, empennages, trappes, train. J'ajoure avec soin la trappe d'entrée d'air des réacteurs verticaux . Il faut aussi ajouter au pied des dérives les deux « appendices » qui abritent les jets de gaz chaud qui servent à « gouverner » l’avion en vol stationnaire, et qui ont été curieusement oubliés. Par contre, je ne monte pas sur cette maquette les missiles fournis (en gros, armement équivalent à celui des premiers MiG 29) car, d’une part, l’avion a été rarement vu équipé, et d’autre part, les missiles fournis sont plutôt grossiers.
Après masquage, pour la décoration, je choisis de représenter le «77» qui est le second proto, celui qui a connu un crash impressionnant en 1991 à bord du « Bakou ». D’après les photos, il est « gris pas trop foncé tirant vers le bleu ». J’utilise une bombe de cette « couleur », suivie d’une couche de vernis brillant pour faciliter la pose des decals.
La planche de décalques est assez complète et comprend pas mal de petits marquages détaillés. Les décalques s’utilisent facilement. Ensuite je reprends la peinture de quelques détails, montes l’entrée d’air dorsale et la trappe d’évacuation repliable, et revernis le tout en mat. Enfin, je démasque la verrière pour la revernir, et c’est fini !
Le Yak 41 à côté du Yak 38 auquel… finalement, il n’a pas succédé. C’est la même formule mixte : réacteurs de sustentation + réacteur à tuyère orientable
Cet avion original n’a donc pas survécu à la fin de la guerre froide et au retrait du service des premiers porte-avions soviétiques… Toutefois son concept survit avec le F-35 B… dont les actuelles difficultés soulignent malheureusement les inconvénients et les limites de la formule !
Deux prototypes ont volé, un s'est écrasé sur le pont du Bakou.
Comme souvent avec le décollage et atterrissage vertical, c'était dangereux...
Mais surtout, il y a eu à la fin des années 80 la "chute du mur", l'écroulement de l'Empire Soviétique: les Russes se sont retrouvés fauchés, et parmi les conséquences ils ont ferraillé beaucoup d'avions, et laissé rouiller beaucoup de bateaux, dont leurs porte-avions de première génération type Kiev, auquel cet avion était destiné.
Ils n'ont conservé que le Gorschkov, qui, lui, est équipé d'un tremplin et de brins d'arrêt, et qui pouvait embarquer des MiG 29, Su 27 et Su 25: le Yak 41 n'aurait rien apporté de plus sur ce PA.
ACCUEIL | ME CONTACTER | LIENS
