Source : http://www.checksix-forums.com/showthread.php?t=161978
Après avoir fabriqué le Kfir en partant du MirageV, IAI s’est lancé dans les années 80 dans le développement d’un avion entièrement nouveau destiné à l’Armée de l’ Air Israélienne, le « Lavi ».
Comme beaucoup d’avions de l’époque, c’était un « delta-canard » et il était propulsé non plus par un réacteur de Phantom, mais par un dérivé du réacteur du F 15, que les Israéliens avaient mis en service entre temps. Le Lavi était destiné à devenir l’avion de base de l’Heyl Ha'Avir, à côté d’un petit nombre de F15, qui, eux, allaient rester les chasseurs les plus performants de la région (et du monde) pour un bon moment...
IAI fit voler plusieurs prototypes biplaces entre 1986 et 1989. Malheureusement pour ce beau petit avion, le développement d’une machine « de 4ème génération » 100% originale coûtait beaucoup plus cher que l’adaptation d’un modèle existant, et les Israéliens avaient besoin d’une aide financière qu’ils demandèrent… aux Américains.
Ceux-ci, fin de la guerre froide aidant… n’avaient plus guère d’intérêt à soutenir la fabrication d’avions chez leurs alliés, qui pouvaient en plus devenir des concurrents sur un marché en contraction, et finirent, fin 1987, par refuser de financer le programme, ce qui scella le sort du Lavi. Les Israéliens furent priés d’acheter des F-16 comme tout le monde : ils en ont plus de 300 aujourd’hui… Le troisième prototype poursuivit des essais, officiellement comme démonstrateur technologique, plus probablement pour préparer un éventuel redémarrage du programme, qui n’arriva jamais. Dépités, les Israéliens, parait-il, transférèrent leurs études et peut-être un ou deux prototypes aux Chinois, qui s’en seraient servis pour développer le J-10 !
Le Lavi au 1/72 proposé par Anigrand est une maquette « short-run » en résine, assez spartiate mais qui me parait exacte. La documentation est rare, vu l’abandon du programme il n’y a pas eu beaucoup de publications sur cet avion, mais heureusement il y a Internet et j’ai pu assembler un dossier de plusieurs dizaines de photos.
Le montage de ce genre de maquette présente des difficultés spécifiques, les pièces ont besoin de beaucoup de limage et de ponçage pour s’ajuster, il faut employer de la colle cyanoacryate, et la résine est très fragile. J’ai pris l’habitude d’assurer les principaux assemblages par des tiges métalliques en remplacement des ergots résine, trop cassants. Je perce même les jambes de train d’atterrissage dans le sens long pour y installer un « os » en tige de cuivre, sinon ils ne survivent même pas jusqu’à la fin du montage !
La maquette contient des pièces (verrières et encadrements) pour faire un avion monoplace ou biplace, mais… je n’ai trouvé aucune photo de Lavi monoplace… que des photos de Lavi biplaces et tout blancs !
Donc, va pour un biplace ! Les sièges fournis sont minables, heureusement j’ai, dans la boite à rabiots « sièges », deux bons Mk10 en résine qui n’attendaient que cette occasion. Comme rien n’est fourni pour décorer le cockpit, à partir de la boîte à rabiots « décalques / planches » je fabrique un aménagement ressemblant à celui du F-16, avion contemporain et inspiration du Lavi, mais… avec un manche à balai central. Comme d’habitude la pose de la verrière thermoformée est délicate, il faut la découper aux ciseaux et la présenter des dizaines de fois avant qu’elle s’adapte parfaitement. Heureusement, elle est suffisamment épaisse pour supporter ces mauvais traitements, et une fois collée à l’Araldite rapide, on peut finir de la « faire filer » avec l’avion.
Une fois le cockpit fermé, il reste peu de choses à monter : 3 jambes de train, 4 portes de train, 2 canards, et comme le Lavi n’a jamais été photographié avec des charges externes, juste deux missiles en bout d’aile. Les Sidewinders fournis (et leurs rails) sont les pires que j’aie jamais vus, heureusement la boîte à rabiots « armements » m’en fournit d’autres, nettement plus présentables !
Après pose d’un pitot central (épingle inox comme d’habitude), plus quelques pitots latéraux, grand nettoyage puis masquage de la verrière et du radôme, avant peinture.
On se souvient de « la vie en rose », mais ce Lavi là, lui, est tout blanc ! …en tout cas tous ceux dont on retrouve des photos, alors on y va à la bombe blanc brillant… avec les difficultés habituelles de la peinture blanche sur une maquette qui ne l’est pas : il faut « une certaine épaisseur » de peinture, qui ne peut pas se passer en une fois, sinon gare aux coulures, mais plutôt en 5 ou 6 passages avec des reponçages locaux si nécessaire entre deux couches. J’arrête quand je suis suffisamment content du blanc obtenu, puis je peins en noir le radôme et le bord d’attaque de dérive.
La planche de décalques d’Anigrand est très complète, les décalques sont faciles à manipuler et une fois posés ils restent bien collés en place. Ca vaut la peine d’être signalé, ce n’est pas toujours le cas avec toutes les maquettes, même de certaines « grandes marques » !
Pour finir, une couche de vernis mat en bombe pour uniformiser le tout, puis démasquage de la verrière, rendue à nouveau transparente par application au pinceau d’un vernis brillant, enfin peinture de quelques détails gardés pour la fin et collage des roues, de la tuyère et des deux missiles en bout d’aile.
En final une petite maquette d’un avion original et oublié aujourd’hui…
Oublié ? peut-être pas partout…
Car, maintenant… celui que vous attendiez tous : le J-10 à côté du Lavi !
Effectivement, « y a quelque chose… », mais avec des différences aussi : Un Lavi monoplace de série aurait peut-être ressemblé plus au J-10 actuel ?
Une autre comparaison, avec un autre proto tout blanc, de 1986 lui aussi ! La mode des « delta-canards » battait son plein …
Et en prime, pour finir, une brochette d’avions de l’Heyl Ha'Avir, du Super-Mystère au Lavi, en passant par le Mirage et le F-16…
la peinture blanche sur un substrat coloré, c'est pas un cadeau. J'ai été étonné du nombre de couches nécéssaires...
Le décor est une base (décorée maison) de vitrine en plastique, je m'en sers surtout comme décor pour faire des photos. En général il peut accueilir une demi-douzaine de maquettes.
Sinon les maquettes sont toutes en temps normal dans une grande bibliothèque vitrée, il y en a presque une centaine, mais il faut dire que ça fait longtemps que j'en fais. Et heureusement la collection n'est pas complète et il m'en reste encore plein à faire !
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