Pour les amoureux des bombardiers d’eau dont je fais partie, la sortie de ce kit représentait un évènement en soit, car il est très rare que ce genre de machines soit le sujet d’une maquette de « grande production » (hormis Heller avec la série 215, 415 et DC-6B au 1/72 ainsi que l’Écureuil HBE au 1/48). Mais, malgré cette bonne intention, force est de constater que nous ne sommes pas encore… « sortis du bois ».
Composé de 53 pièces réparties sur 3 grappes, ainsi que d’une verrière transparente, le kit présente un moulage assez « cru ». En effet, les seules lignes de structures représentées sont celles délimitant les volets et les ailerons, ainsi que le gouvernail sur la dérive.
Aucun hublot n’est représenté sur le fuselage car ils sont fournis sous forme de décals (pratique courante à cette échelle). Seules les portes (à la géométrie questionnable) sont représentées. Assez bizarrement, les plans horizontaux de la dérive ont reçu une superbe gravure en creux dont on aurait aimé qu’elle soit étendue au reste du modèle.
Pour ce qui est de l’intérieur, pas de quoi se casser la tête, on ne voit rien tellement les vitres du cockpit sont petites et épaisses.
Les éléments des trains d’atterrissage sont très petits et souffrent d’un moulage un peu grossier, tout comme les hélices et leurs casseroles.
Coté montage, les photos sur la boite laissent voir un ajustement très pauvre de la soute à eau de Conair, toutefois, il semble que ce soit tout simplement due a une erreur du plan… Une fois mis le « devant-derrière », tout rentre dans l’ordre.
A ce que j’avais pu lire sur les divers sites de maquettisme, le montage nécessitera l’utilisation d’une bonne dose de putty (et d’huile de coude)…
Pour la décoration, seule la version Conair est proposée, mais avec une imprimante laser, il sera possible de sortir d’autres décos, sans trop de difficultés.
Le Montage :
Voulant mettre mon DC-6B en « situation dynamique » j’ai donc décidé de me simplifier les choses en évitant le montage des trains et autres portes associées.
D’autre part, la phase de largage requiert la sortie des volets, je me suis donc employé à découper les parties existantes puis j’ai fabriqué un nouveau jeu de volets à partir de carte plastique de 20 millièmes de pouce (soit 0.5 mm).
Les ailes :
Les demi-ailes supérieures ont été collées sur l’aile inférieure. On se rend compte alors que la jointure des fuseaux moteurs est loin d’être idéale.
D’autre part, la découpe de la partie intrados des volets a créé une cavité sous le Karman du fuselage. Celle ci sera comblée à l’aide de carte plastique et de putty.
Pour les portes de trains, là aussi, il faudra de la carte plastique et beaucoup de putty. Pour ce cas-ci j’ai utilisé du produit à boucher les fissures qui se ponce très bien et qui une fois fini est « solidifié » à la cyano liquide. Les portes seront représentées par un décals qui sera posé après la phase peinture.
Le fuselage :
Celui-ci présente de nombreuses déformations. Les demi-fuselages devront être « travaillés à froid » (tordus, si vous préférez…) afin de compenser le vrillage et les désalignements. Une fois les demi-fuselages collés, une bonne dose de putty sera nécessaire pour rattraper certains contours.
J’ai décidé de combler les gravures des portes avant et arrière afin de les représenter à l’aide de décals. Seule la gravure de contour des panneaux du Karman a été réalisée.
L’installation de la partie vitrée a nécessité l’utilisation de pas mal de putty pour pouvoir combler les écarts et rattraper les contours. De plus la gravure des pare-brises était vraiment très grossière. J’ai donc choisi de poncer le tout et de les remplacer par des décals faits maison.
Le collage des plans de profondeur ne comporte aucun problème.
Les moteurs :
Mon exemplaire semble avoir eu un problème lors de l’injection du plastique. En effet, certaines couronnes de cylindres souffraient d’un manque de matière… Ceci fut corrigé à l’aide de Putty (encore…).
L’assemblage des demi-capots n’a pas présenté de problèmes, si on prend soin de combler les trous des pastilles d’éjection au préalable. Cependant il faudra encore faire appel au putty (ou à la lime) afin de retoucher la forme de certaines entrées d’air, car le moulage est inconsistant d’un moteur à l’autre.
Comme je trouvais que les volets de refroidissement des radiateurs d’huile étaient en position trop ouverte (pour la configuration qui m’intéressait) je les ai découpés et refaits en feuille d’aluminium (barquette alimentaire), dans une position plus fermée.
Le montage des ensembles moteurs sur le fuseau d’aile a été assez pénible.
D’après les plans en main, l’axe des hélices devrait être parallèle à la ligne de vol. Or, la piètre qualité des fuseaux moteur amene l’axe à pointer vers le haut (d’un bon 3 a 5 degrés). J’ai donc ajouté un morceau de carte plastique sur chaque fuseau moteur afin de venir y accrocher chaque « bloc » moteur et leur permettre d’être penché plus en avant afin de remettre l’axe des hélices dans l’axe de vol.
Le raccord entre le capotage moteur et le fuseau est alors comblé avec une bonne dose de putty… et fini à « l’huile de coude ».
Les casseroles seront aussi refaites à partir d’un bout de grappe plastique dont l’extrémité sera tournée (sur une perceuse sans fil) afin d’obtenir le profil désiré, et ce à 4 exemplaires.
Avant de séparer la casserole de la grappe, une gorge sera gravée à 2 mm du bord afin de venir y loger le disque d’acétate (dont le centre sera percé au diamètre adéquat) représentant ainsi l’hélice en rotation.
La déco :
A partir de 3 bonnes photos trouvées sur Airliners.net, j’ai pu réaliser la déco souhaitée. Celle ci correspond au DC-6B S/N 43843 loué par la Sécurité Civile en 1977, pour fin d’évaluation. UTA Industries, qui avait racheté l’appareil à l’Armée de l’Air, en assurait l’entretien et la mise en œuvre. La location fut reconduite pendant 3 ans avant que la Sécurité Civile ne rachète définitivement l’appareil qui sera alors repeint en jaune.
Sur un document Word j’ai utilisé l’outil de dessin afin de réaliser les bandes bleues ainsi que les hublots et les portes. Le tracé des portes de trains a aussi été fait de la même manière.
Le logo UTA Industries a été réalisé sur l’outil PAINT aussi disponible dans le pack Office de Windows. A partir d’une section de photo, j’ai « peint » le logo par-dessus, puis en finale, ait fait disparaître la photo originale. Voili, Voilou…
La bande Jaune & Rouge a été faite de la même manière, à partir d’un scan d’un morceau d’adhésif mis en place et détouré sur le modèle.
Une fois de plus j’ai mis à contribution l’imprimante laser de mon boulot.
Plusieurs brouillons (papiers) ont été utilisés afin de valider la découpe et les dimensions sur le modèle (voir photo).
Les décals à base noire (Immatriculation, etc) ont été imprimés sur un papier support « clear », alors que ceux en couleurs sont imprimés sur un papier support blanc. Personnellement j’utilise le papier décal de Testors.
En final, tout ce beau travail n’a pratiquement servi à rien puisque j’ai eu beaucoup de problèmes à imprimer tous les motifs à fond bleu marine…
Seuls les hublots et lettrages noir ont passé l’épreuve de l’impression et ont donc put être utilisés.
Je suis donc retourné à la bonne vieille méthode du masquage aux rubans adhésifs (Frisket et Electro-tape 3M).
La peinture :
Afin d’égaliser les contrastes entre le blanc du plastique et le gris du putty de Tamiya, le modèle a été apprêté en gris sombre.
Après un séchage d’une semaine, le travail de masquage a commencé.
Je me suis d’abord concentré sur le blanc, car ce sera le plus facile à masquer et protéger ultérieurement.
Note : les bandes transversales sur la photo sont a l’aplomb de certains cadres de fuselage et seront enlevés après le passage du premier voile de blanc, ceci afin d’obtenir par après une légère variation de teinte du blanc.
Une fois le blanc appliqué, le sommet de la dérive et les saumons d’aile et de dérives furent masquées pour l’application de l’Orange International.
Vient alors la préparation pour peinture des bandes bleues latérales.
En utilisant le « brouillon » comme master, j’ai déposé le Frisket vierge et ai découpé (et enlevé) chaque bandes bleu (qui vont d’un hublot à l’autre). La bande de Frisket « ajourée » est alors enlevée du master et déposée sur le modèle. Il ne reste plus qu’à vaporiser le Bleu (MM Insigna Blue) et le tour est joué.
Ensuite, j’ai mis en place les masquages et appliqué le gris clair en dessous du fuselage arrière.
Enfin le modèle fut de nouveau entièrement masqué pour l’application du fini aluminium (buffing) ModelMaster. Une fois sec et poli, j’ai appliqué une couche de Future/Klear pour protéger l’alu.
A ce stade, j’ai réalisé que j’avais fait une bourde, car je n’avais pas préparé le fond blanc de la bande transversale. Il a donc fallu passer beaucoup de couches de jaune puis de rouge afin de couvrir le contraste de tonalité causé par les fonds blanc (haut du fuselage) et bleu (bandes latérales), et l’alu.
La soute à eau a été légèrement modifiée. Les portes (ouvertes) ont été réalisées en bandelettes de styrène collées sur la tranche. L’intérieur de la soute a été rempli de Milliput vert afin de la solidifier. Alors que le Milliput était encore frais, la soute a été placée sous le fuselage afin de marquer l’empreinte. Une fois prête, la soute sera vissée en place car elle servira aussi d’interface avec la tige de support.
Pose des décals & Finition :
La pose des décals (qui ont survécus à l’impression) se fera sans difficultés, en prenant soin de les emprisonner dans du Future/Klear, afin d’éviter le silvering.
Toutes les antennes dorsales avaient été installées avant la mise en peinture afin d’éviter les collages « risqués » sur le blanc.
Une fois la peinture finie, j’ai posé les antennes HF filaires, faites à partir de cheveux (de mon épouse) et les antennes situées sous le fuselage, en avant de la soute à eau.
Les hélices, taillées dans du rhodoïd, seront montées sur un support à disque Dremel puis installées sur un mandrin de perceuse afin de faire tourner le disque lors de la peinture des bandes jaunes en bout de pales. Ceci permet un cercle uniforme. Les disques sont ensuite installés dans la rainure préparée sur les cônes d’hélice et l’ensemble est collé en place sur l’axe, à la colle blanche.
Le modèle a été finalement mis en place sur un stand.
Voila donc un DC-6B qui, tout en présentant une livrée colorée rappelant son passé militaire en Escadre de Transport, nous permet de rendre hommage à une pièce incontournable de la Sécurité Civile et de la lutte anti-incendie.
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