Maquette72
       
Maquette72 > Mes amis > André Roy > coleoptere

Snecma C 450 "Coleoptère"

France, 1959

Mach2 , 1/72

Montage et photos André Roy

Un modèle que j'avais envie de construire depuis un long moment ... Et j'y arrive ..

Un peu d’histoire...
La SNECMA, Société Nationale de Construction de Moteurs d’Aviation, voit le jour dans le courant de l’année 1945 avec pour principale ambition de devenir le premier motoriste aéronautique français. Ça ne se fera pas sans mal !

L’idée de se passer de pistes de décollage et d’atterrissage, étant dans certains esprits, car trop vulnérables en cas de conflit, le bureau d’études se penche sur le problème du vol vertical et c’est ainsi que le fruit du travail des ingénieurs donne naissances à la série des C 400, les ‘’Atar volant’’ dont les modèles P2 et P3 sont pilotés. Le premier vol entravé sous portique est effectué le 8 avril 1957 par Auguste Morel à Melun-Villaroche.

La SNECMA devient avionneur et avec l’aide de Nord Aviation pour la partie cellule, réalise le C 450 ‘’Coléoptère’’. Après une année de mise au point au sol, Auguste Morel procède au premier décollage vertical, entravé sous portique, le 11 avril 1959 et le premier vol libre toujours aux mains d’Auguste Morel à lieu à Melun-Villaroche, le 6 MAI 1959.

Pour la toute petite histoire, j'étais début 1959, jeune mécano et affecté à la Division d'Instruction Technique à l'Ecole de l'Air à Salon de Provence. Avec deux autres collègues, nous avons été missionnés pour aller à Melun-Villaroche récupérer une aile de Mirage III chez DASSAULT et un banc de poussée réacteur à la SNECMA où là, nous avons pu apercevoir le Coléoptère en préparatifs sous le portique, très certainement pour un des vols entravés. Ce drôle d’avion, en forme de tonneau, avec le nez pointé vers le ciel, nous avait émerveillés, mais surtout fortement impressionnés !

Lors du neuvième vol libre de cet appareil aux formes révolutionnaires, le 25 juillet 1959, Auguste Morel tente une transition et le Coléoptère se déstabilise échappant totalement au contrôle de son pilote qui s’éjecte à très basse altitude. Très grièvement blessé, cela met fin à son métier de pilote d’essais.

Cet accident du Colèoptére, complètement détruit, entraine la fin des études du type et l’annulation des projets en découlant.

 

Le C 450 "COLEOPTERE"sur sa remorque (Archive SNECMA)

 

Ci-dessus, la maquette Mach 2, qui en plus du Coléoptère, offre également la possibilité de construire sa remorque de transport. Bonne idée Monsieur Didier Palix ! Je vais commencer par celle-ci.

La notice de montage est relativement succincte mais ce n’est pas dramatique car nombre de documents sont à disposition sur internet.


Voici la grappe des pièces à l’exception des deux éléments de l’aile annulaire, assemblés et en cours de séchage... J’en reparlerai plus loin. Les différents éléments vont faire l’objet, après séparation de leur support, d’un ébavurage sérieux et pour quelques uns, des défauts de moulage seront traités au mastic. Un bon point cependant, les pièces, d’après les plans disponibles, sont de dimensions exactes dans l’ensemble.

Dans un premier temps, j’attaque la construction avec le montage de la remorque spéciale construite par la Sté Armor Aéronautique afin de pouvoir transporter le Coléoptère, mais aussi de procéder aux interventions, d’entretien et de maintenance, et bien sûr de le déposer sur le sol en position de décollage vertical.

Ma première intervention consiste à mettre en place le plancher du caisson d’appareillages situé à l’avant et devant recevoir le châssis orientable sur le quel seront fixés le train avant et le timon. Ensuite, il me faut vérifier le bon positionnement des axes d’articulation et des butées assurant la verticalité des bras érecteurs. Les chapes des articulations sont refaites en laiton de chutes de photo découpe assurant plus de finesse et de solidité...Je veux garder sa mobilité à l’ensemble...

 

Lorsque que j'ai sorti cette boite du stock, je l'ai balancée dans un sac plastique avec colle et peintures, sans oublier tout le nécessaire pour polir les parties transparentes (Verrière et vitrage latéraux) et j'ai laissé reposer le tout une nuit... Rien n'avait bougé... Non, je déconne !!!

Ce Coléoptère de Mach 2 n'est certes, pas une maquette parfaite, mais elle n'est pas fausse et effectivement, demande un peu de travail et je t'assure que je prends beaucoup de plaisir à la monter, même si il m'arrive que ça n'aille pas tout seul, au quel cas je recommence ..

Je reviens à mon insecte

La photo qui suit montre la plateforme nettoyée et les bras ajustés afin qu'ils soient identiques concernant les axes d'articulation et leurs dimensions. Les chapes destinées à recevoir les vérins seront reprises et consolidées. Opérations faciles. Les taches grises apparaissant çà et là sont du mastic comblant quelques légères dépressions.

Les bras sont reliés par le mécanisme de manœuvre permettant de déplacer le berceau sur le quel viendra prendre appui l'aile du Coléoptère. Les vérins actionnant les bras sont faits de toutes pièces grâce à des aiguilles détournées de leur usage habituel, le médical... Il faut tout simplement, bien veiller aux bonnes dimensions des éléments coulissants afin qu'ils ne se déboitent pas en atteignant la position verticale...

Sur cette vue, le berceau, réglable en hauteur, sur le quel viendra prendre appui l'avant du fuselage assurant une position horizontale de l'ensemble. Et puis quelques petites pièces qui trouveront leur place lors d'une intervention ultérieure.

Avimag n°254 de juillet 1958

Avimag n°276 de juin 1959

l'ensemble est prévu afin pouvoir passer de la position horizontale, de transport et d'entretien ou réglages, à la position verticale de dépose au sol en vue du décollage. Les éléments de base de la maquette Mach 2 permettent d'y arriver avec un peu de cogitations mais sans aucune difficulté. Le seul travail étant la réalisation des vérins...


La vue qui suit montre la mise en place des longerons de renfort de la remorque ainsi que la reprise de l'ensemble directeur et la modification du timon le rendant manœuvrable. Les amortisseurs à lames sont affinés.

Sur cette vue, le berceau, réglable en hauteur, sur le quel viendra prendre appui l'avant du fuselage assurant une position horizontale de l'ensemble. Et puis quelques petites pièces qui trouveront leur place lors d'une intervention ultérieure.
Les trous de positionnement des montants des garde-corps sont ménagés sur la plateforme.

Les garde- corps sont confectionnés avec du fil de téléphone dénudé et les différents constituants sont assemblés à la colle cyano, ils remplacent les pièces fournies dans la boite... Il me reste à réaliser les escaliers d'accès situés à gauche et à droite.

J'entrevois le bout du chemin et l'opération peinture se profile de façon relativement rapide.

Les limons des escaliers et leurs mains courantes, comme la rambarde sont réalisés avec du fil de cuivre de Ø 0,6 plié à la pince plate et ‘’soudés’’ à la cyano. Les marches seront en carte plastique.

L’examen des documents fait apparaitre sur certaines photos que la plateforme reçut de chaque coté, une extension vers l’arrière de la zone de marche facilitant le travail des mécanos tout autour du poste de pilotage. Pour cela, j’ai fait des cadres en cornière Evergreen de 1x1mm, dans les quels j’ai inséré un caillebotis en métal déployé très fin. Voici le résultat ci-dessous.

Et arrive le temps de réfléchir à la peinture... Tous les petits éléments sont réunis sur du carton plume, maintenus pour certains sur des piques en bois. Je n’ai pas oublié les poignées des placards des caissons avant...

J'entame la fin de ce montage et à la dernière minute, je me suis aperçu que la forme des chapes d'encrage des vérins érecteurs n’était pas conforme... Rectifiée une première fois pour me planter à nouveau... Juste avant de mettre un route l’aérographe... Modification apportée, et c’est bon !

Me fiant aux quelques rares photos en couleurs disponibles, je fixe mon choix sur la teinte X19 BS 256 RAF RESCUE YELLOW de la gamme XTRA COLOR.
Voici cette remorque légèrement salie et presque terminée...

Les deux photos qui suivent montrent, les derniers détails ajoutés tels que les poignées, sur les portes des placards situés sous la plateforme, dont certaines sont munies de grilles de ventilation, les chaines de sécurité de remorquage sur le timon et l’échelle permettant au mécano de vérifier le mécanisme de mise au sol en position verticale ainsi que l'état des câbles de manœuvres et des poulies.

 

l'assemblage de l'aile annulaire a eu le temps de sécher depuis le début de ce poste, où je renvoie pour remettre en mémoire ce que l'on nomme l'''Ouvre boite''...

Voici donc cette aile un peu particulière qui comme on peut le voir demande une certaine somme de travail pour lui redonner une forme acceptable... Là, les dimensions sont bonnes mais il y a quelques défauts, des retassures de moulage... Oui, je suis un incorrigible pinailleur et heureusement, il y a le Sintofer Finition...

Ci-dessous une étape est franchie, mais ce n'est pas encore l'déal... Il me fautra parfaire l'aspect, reprendre les logements des atterrisseurs supportant les dérives et revoir le bord de fuite de cette aile pour lui redonner le mm manquant en longueur. Et puis il sera indispensable de reprendre la gravure.

j'ai trouvé un outil idéal pour poncer l'élément de façon régulière, la pièce est libre sur toute sa surface et bien maintenue... Il traine toujours dans un petit coin...

Le fuselage étant relativement vide sauf la partie poste de pilotage, je tente d’aménager le logement du réacteur ATAR 101 EV et de faire des veines d’air un peu plus réalistes bien que ,une fois le fuselage fermé, il n’y aura plus grand-chose de visible...Pour réaliser ces parois, j’ai tapé dans la boite à rabiot, bricolé des morceaux de réservoirs largables et cintré quelques bouts d’Evergreen... Je ne m’attarde pas sur les finitions...

L’ATAR dévoilant l’entrée du compresseur, empruntée à la boite à rabiot tout comme la tuyère... Circulez, il n’y a rien, ou presque, à voir !

Comme la remorque est réalisée de façon à permettre au Coléoptère de passer de l'horizontale à la verticale, sa position de décollage, il faut que le siège suive le mouvement...

J'ai bricolé ce banc d'essai pour tester l'équilibrage du siège auquel j'apporte en arrière du dossier et plus bas que son centre de gravité, un morceau de fil de cuivre fixé à la cyano et supportant, enroulé dessus, du fil de plomb utilisé pour la pêche, pour l'équilibrage sensible de lignes ... Y a plus qu'a faire varier la masse et le positionnement du lest.

Dans les deux positions, le principe de fonctionnement est bon, sur un fuselage assemblé à blanc

Voici le siège,de fabrication SNCASO, dans son aspect définitif et le basculement me semble correct... Après, quand même, moult tâtonnements ...

J'approche de la réunification des demi fuselages et il faut un peu barbouiller l'intérieur, j'en profite pour relever les empreintes des deux vitrages latéraux qui seront, selon mon vieux procédé, taillés dans des restes d'une boite de chocolats bien connus (Chocolat, cerise et liqueur)...

Image

Cette opération est pratiquée grâce à de la bande cache de chez Tam et à une idée de souvenir de l'EXPO NEUFGRANGE 2018 ..

Ci dessous, présentation et positionnement du réacteur et de la cloison du poste de pilotage, qui me convenant ainsi, sont collés dans la foulée. Le vitrage ventral du fond de la cabine est fixé dans son logement.

sur le livre de Jean-Christophe Carbonel
il y a bien un positionnement différent de la hauteur
l'avion doit etre levé et ensuite basculé
photo tirée du livre

Le tableau d’instrumentation est en place et le siège est présenté pour une dernière vérification avant le collage de la cloison.

Les deux demi fuselages sont réunis et collés, le siège positionné sur son axe et tout semble correct... Je peux à présent, m’occuper de l’extérieur. Gravure et quelques retouches au Sintofer Finition.

Les atterrisseurs, tels que fournis, me semblent bien fragiles et vont être l’objet d’un peu de chirurgie afin de les consolider et de leur rendre un aspect plus réalistes.

Les vérins des amortisseurs sont refaits en tube inox de Ø 1mm qui est là encore détourné de son emploi médical. Il me faut améliorer la physionomie des roues ainsi que des ensembles les supportant.

Avant de passer à la séance de peinture, les trains rectifiés sont positionnés mais non collés, afin de pouvoir en régler la hauteur sans que rien ne vienne entraver la verticalité de l’avion lors de sa dépose au sol.

J’en profite pour à nouveau, vérifier que le basculement du siège s’effectue tel que souhaité.

Les vitrages fixes sont masqués à l’aide de Maskol tout comme la verrière d’origine maintenue avec ce produit protégeant ainsi le poste de pilotage.

Ci dessous, vu sous un autre angle, avant d’être habillé de la teinte définitive. Comme ils ne sont pas fixés, les trains que j’ai emmaillotés, dites moi pourquoi, vont être retirés, évitant ainsi toute éventuelle casse.

Pour obtenir la version thermoformée de la verrière qui sera montée sur la maquette, il me faut procéder par différentes étapes dont la première consiste à garnir l’intérieur de la pièce fournie par MACH 2 avec de la pâte à modeler en faisant en sorte qu’elle soit surélevée d’environ 10mm. Ce piédestal doit respecter une forme pyramidale pour en faciliter les démoulages futurs,

L’opération suivante va faire appel une fois de plus, aux LEGO afin de créer un moule destiné à recevoir sur son fond, la forme obtenue précédemment. Enfin, je coule par-dessus la forme, un mélange plâtre résine Gédéo relativement liquide et j’attends environ deux heures avant de retirer la forme mère. Je démoule ensuite la forme en creux que je laisse sécher une nuit... Les résines n’aiment pas trop l’humidité...

Il ne me reste plus qu’à procéder au moulage me permettant l’obtention du maître modèle. J’emploie une résine polyester SOLO PLAST (Leroy Merlin) polymérisant assez vite mais que toujours par précautions, j’attends, là aussi, une nuit avant manipulations.

La forme a pris une jolie couleur ambrée et ayant enduit de vaseline l’intérieur du moule, de façon très légère au pinceau, je la nettoie à l’aide d’un papier essuie tout imbibé de Miror... Ça brille

Le Coléoptèree a reçu une teinte Testor 1246 Silver et certains panneaux ont été ternis légèrement avec un mélange Pébéo Sétasilk ébène/ Alcool à bruler plus ou moins dilué de manière à créer des nuances. Les lignes de structures ont subi un traitement similaire. Quelques très légères touches de Rub‘n Buff pour finir.

Pas beaucoup de marquages, si ce ne sont que les triangles d’éjection et le ‘’Y’’, son code d’essais.

La verrière thermoformée en transparent de 50/100 d’épaisseur sera posée en position ouverte. A noter les surfaces escamotables du nez légèrement entrouvertes et qui semble-t-il ne furent jamais testées en vol...

Ensuite, avec un bout d'essuie tout, enroulé sur l'extrémité d'une pince brucelles longue de 18cm, j'ai apporté un léger lustrage partout où cela était possible et accessible... Le résultat obtenu me convient, surtout que pas grand chose de l'intérieur du tunnel n'est visible de l'extérieur... Même sur les photos du vrai...

 

Voici quelques photos de la réunification du Coléoptère et de sa remorque de mise en œuvre, l'ensemble vu sous différents angles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci dessous une photo trouvée sur le net, Archives SNECMA;

 

 

haut de page

ACCUEIL | ME CONTACTER | LIENS