Maquette72
       

Nakajima Ki-84 Hayate (Frank) : plouf plouf !!

Japon, 1945

Hasegawa, 1/72

Montage Gaëtan Oddou

C'est en remontant les pistes enneigées de ma station de ski ( la joue du Loup dans le Dévoluy pour ceux qui connaissent) que cette idée m'est venue. Il faut reconnaitre qu'on s'ennuie ferme sur un télésiège alors qu'on redescend bien vite...Voici le projet : un chasseur de défense japonnais se crashe en mer après un rude combat contre des Hellcat américains. nous sommes à la fin du conflit, donc pas un zéro mais un Hayate plutôt. Le pilote n'est pas un kamikaze, on ne sacrifiait pas inutilement ce superbe chasseur. Il devra être abîmé quelque part pour expliquer sa chute, impactes de balle, partie cassée...

reste à trouver la maquette. en fait je l'ai en stock depuis plus de 25 ans...je l'avais acheté chez Jet modélisme à Lyon pour 80 francs, une somme à l'époque (mais ça fait 12 euros finalement, aujourd'hui c'est pas cher !).

je pensais faire un montage tranquille, une petite récréation MAIS, pour la première fois de ma vie je découvre qu'un kit Hasegawa peut-être nervuré en relief PUNAISE DE BOIS c'est pas possible. je regrette mes 80 francs ! 

il va falloir tout graver à la point sèche...pfff

Bon allons-y pour cette partie de plaisir. J'ai en fait décidé de retourner la situation, tant qu'à regraver autant aller le plus loin possible avec carrément un bossage des surfaces, du jamais vu au 1/72 en France, ni même dans le monde et donc dans l'Univers tout entier (car si les extra terrestres existent bel et bien ils ne volaient pas en Hayate).

je commence par les ailes et curieusement c'est assez facile à graver car les nervures sont fines et précises. par contre il faut de la bande dymo on ne peut pas s'appuyer dessus.

le fuselage aussi tant qu'on y est

Alors pour l'intérieur de ce kit Hasegawa à 80 boules, il n'y pas grand chose. voici le siège avec sa jolie trace d'éjection (le machin rond la) :

j'ai donc repris tout ça sans craquer avec des sets en résine tout fait (y'en a deux dans le commerce, pavla et eduard je crois). le siège maison. (mais sur la base de l'original).

la base du poste de pilotage. Vous pouvez voir les ajouts avec des fils étirés de différentes couleurs comme ça on voit mieux le travail. la pièce de 5 francs indiquent l'âge du kit en même temps que l'échelle...souvenir souvenir

un peu de boulot sur les bordures et je n'aurai plus qu'à peindre tout ça dans un beau vert japonnais. à ce propos j'ai une question (punaise j'y connais vraiment rien) l'intrados était-il peint en gris ou était-il alu naturel ?

 pour commencer un petit intérieur, un tableau de bord scratché (l'original est un décal à placer sur un plaque transparente) et une cloison arrière rajoutée pour cacher l'arrière du fuselage (elle était pas tout à fait comme ça en vrai).

pour les flancs j'ai eu la flemme de détailler car on ne voit plus rien après (les bords sont en surplomb)

le moteur est vraiment sympa avec pas mal de détails, je dis bravo !

pour l'assemblage j'ai utiliser la colle tam verte puis j'ai lisser le joint de colle avec de la cyano, du talc et un accélérateur.

après ponçage c'est impeccable

l'assemblage est une partie de plaisir, pour la première fois depuis des années je n'ai pas eu besoin de mastic pour combler les karman. c'est fou...

le fuselage est brisé en raison de l'impact de plusieurs obus sur le flanc

vu sous cet angle on dirait un poisson dans l'eau

sur l'intrados j'ai dû boucher les puits de train, pas simple car les caches de roue n'étaient pas prévu pour ça. il y avait quelques lacunes à combler...

comme je voulais une verrière ouverte j'ai décidé de la thermoformer mais comme il n'y a pas moyen de faire un tirage en résine (le plastique est trop épais) j'ai décidé comme un gland de thermoformer directement par dessus. et la cata est arrivée :

1.j'ai raté le thermoformage, ça j'ai l'habitude

2.j'ai détruit la verrière de base hasegawa (comme je la regrette maintenant...pfff)

.nous sommes en confinement et les seules verrières thermoformées du marché sont...en Angleterre évidemment. PUNAIIIIIISE, je me sens comme ce coq que l'on vient de chaponner

ça y est j'ai une verrière toute neuve...le crash va pouvoir enfin se poursuivre (chouette  ). Elle provient d'Angleterre. La marque c'est Taurus (je ne connaissais pas avant de commander).

Elle se place de manière impeccable. Il m'a fallu la scier avant de la coller (monobloc)

ah au fait la colle qui m'a servi à l'assemblage c'est une nouvelle colle blanche mig ammo. c'est une colle blanche quoi, rien de plus si ce n'est qu'elle sèche plus vite que la classique.

c'est parti pour la déco. j'ai suivi strictement les consignes Hasegawa. y compris pour les mélanges de teinte. je ne m'y connais pas du tout en avion japonnais alors j'ai fait comme j'ai pu.

après j'ai vernis en brillant (tamiya)

puis un petit jus pour souligner la structure.

j'ai peint le reste des marquages et les éclats métalliques à la main. pas de décals.

on démasque la verrière et hop hop hop

je vous montre même un bout d'océan pour vous donner une idée de la suite :

pour commencer j'ai plongé mon pot de kaki Tamiya dans l'eau pour voir les reflets et la...surprise : chaque reflet a une teinte qui dépend de la couleur de base. si on veut peindre ça il faut travailler à partir de cette base pour chaque couleur.

et voila c'est parti...les reflets sur l'avion prépare la mise en scène finale

de plus près

pas de reflets sur les faces de l'avion tournées vers le fond...

mais de l'autre côté oui

voila ma technique. en gros j'ai utilisé une méthode "attaque-défense" : je peins puis j'efface. mais pour ça il faut peindre sur une surface qui résiste au traitement. par exemple une surface peinte en acrylique résistera parfaitement au white spirit. Voici le matos : des pinceaux fins (poils de martre 00 et 0), un médium pour peinture à l'huile (glacis ici parce que ça sèche plus vite), des réservoirs et des peintures à l'huile. le white c'est pour effacer pas pour peindre.

le secret des 72èmistes de plus de 40 ans : les lunettes loupes  les miennes sont très légères et n'ont pas de montants sur le dessus comme ça je peux regarder un écran de PC en même temps pour voir un modèle (c'est pratique ça) :

exemple 1 : faire des lignes régulières, première étape je peins en gros

deuxième étape, j'efface l’excédent (avec un jus dans les creux en plus ça fait nickel)

exemple 2 : faire des reflets (forme complexe), étape 1 (attention ce n'est pas la bonne couleur dans ce cas la mais c'est juste pour montrer) :

étape 2 :

exemple 3 : peindre un motif figuratif comme une ancre ici :

et voila...ah au fait n'oubliez pas de vernir un coup à la fin du travail, sinon ça peut s'effacer d'un coup de pinceau. sinon ça sèche en 24/48 heures, mais avec un vernis c'est recouvrable en 1 heure. le vernis reste indispensable pour équilibrer la brillance. les peintures à l'huile même diluées au médium sont mates à la fin.

à quoi servait ton médium... Pourquoi ne pas directement diluer au white spirit ou à l'essence F ?

ah voila une bonne question. en fait les peintres (de tableau) n'utilisent jamais ces médiums (white spirit et essence F), mais au contraire des médiums produits dans le commerce à base d'huile de lin et d'essence F plus des ingrédients secrets (que je sais pas ce que c'est). jamais de white spirit qui ternit la peinture à l'huile. je me suis dit : faut faire comme eux...

donc le médium pour glacis est un mélange d'essence F et de trucs bizarroïdes qui justifient le prix du pot (pas super cher quand même) et ça rend la peinture plus souple, suffisamment pour qu'on puisse l'étaler en fine couche. avec l'essence F pure ça fait un jus qui sèche tout de suite (ou un paquet qui sèche pas quand on a fait un pâté :mrgreen: ). le médium permet en fait d'utiliser la peinture à l'huile comme une peinture toute simple quoi. mais contrairement à l'acrylique que tu utilises Christian ça sèche moins vite et donc tu peux revenir dessus. je propose en fait ici de passer de Giotto à Van Eyck...

 

reprenons la fin du montage. pour l'intrados il manque des coulures et des salissures liées au moteur et aux mitrailleuses. je me suis inspiré du montage de Sztarbala dans WM (au 1/32 par contre) :

et sur le dessus j'ai rajouté des joints de verriere ainsi que les câbles d'antenne. si j'ai bien compris il n'y a qu'un raccord sur le plan fixe à droite mais pas à gauche. ça tombe bien parce que je n'aurai pas pu le mettre (la queue étant tordue).

on le voit peut-être mieux la

on voit pas bien les câbles, ce sont des fils hauban noir super fin et élastiques de Mig 0.01 mm. c'est super facile à positionner avec de la cyano, je recommande.

 

et pour finir un petit bonhomme qui va bien. hélas pas de figurine reedoak  mais bon c'est un personnage Tamiya tout de même, vous savez celui qui monte sur l'aile d'un bimoteur. dans cette position moi je le vois bien piquer une tête 

pour mon Hayate j'ai mis très peu de médium et c'est sec en 24 heures, pour ma Lisa j'ai mis beaucoup de médium pour faire des fondus et ça a pris une semaine (c'est pourquoi je ne vous ai jamais montré le résultat (je l'ai laissé dans la vitrine jusqu’à aujourd'hui  ) !

pour le vernis acrylique AUCUN risque que ça bave. au pire ce que ça peu faire c'est des gouttelettes qui vont former en séchant des petites plaques. pour l'éviter il faut faire un essai sur un brouillon : ton vernis à l'aéro doit être hyper fin et ne pas former de gouttelettes. si c'est bon tu peux y aller les yeux fermés.

en fait pour tout savoir, tu as par exemple la chaîne youtube de Florent Farges que j'aime beaucoup, regarde cette vidéo la et tu vas changer ton approche vis à vis de l'huile :

les fondus :

https://www.youtube.com/watch?v=2Lu3Va5pTE8&t=684s

les glacis :

https://www.youtube.com/watch?v=ea8MU-aHqYk&t=1369s

 

je vous propose une fin en deux temps. d'abord les photos sur fond gris présentant le dispositif de mise en scène.

pour comprendre mes marbrures, il faut d'abord se représenter l'avion dans l'espace tel que je l'ai imaginé...l'avion ne repose pas au fond de la mer, à plat. il coule...voici le dispositif de prise de vue. un fond gris de grande taille (faut ce qui faut comme dit mon voisin), deux parapluies et c'est parti

vue de dessus on voit la mer avec le pilote qui nage en faisant du Kung fu (c'est comme ça au Japon)

par en dessous on voit les vagues par transparence, c'est zoli, pour l'avion par contre c'est la fin...banzaï

sous certains angles le bleu se reflète sur la mousse de bulles...

avant que ça ne vous vienne en tête (je vous connais) : il n'y a pas d'écumes à la sortie des parties basses de l'avion (moteur et habitacle) car elles se sont déjà remplies d'eau, la mousse près de la surface le prouve. seules les ouvertures de la queue présentent encore quelques filets de mousse...

OrionRider : Je me suis permis un petit montage. C'est comme ça que je verrais la scène avec mes yeux de plongeur (je fais de la photo sous-marine).

un fond noir donc, une perche girafe pour l'éclairage et de la fumée pour diffuser la lumière sur les côtés et rajouter un peu de flou (comme si on était sous l'eau vous voyez...)

d'abord sans fumée ça fait un truc comme ça

avec la fumée :

ah oui une dernière avec le socle noir sur fond noir dans le noir...

 

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