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Demaizière Joffrin DJ.12

Montage Gaëtan Oddou

Scratch, 1/72

Ce projet me tient particulièrement à cœur pour au moins deux raisons. Prolonger l’œuvre de jean pierre Dujin et donner corps à celle de Jacques Moulin. Voici pour commencer l’histoire du Demaizière Joffrin DJ.12. Elle est décrite avec une belle précision par Jacques Moulin :
http://aerophile.over-blog.com/article- ... 06193.html

Pour résumer il s’agit d’un projet de chasse lourde ou d’assaut développé en 1940 par deux ingénieurs français : Demaizière et Joffrin. C’est surtout l’armement qui impressionne : 2 canons de 20 et 6 mitrailleuses pour l’avant, 4 mitrailleuses pour l’arrière et 2 pour les côtés...Le planeur est également révolutionnaire : formule bipoutre avec un doublet d’hélices propulsives pour améliorer la visibilité vers l’avant. Quant à la motorisation elle comprend deux moteurs 12Y50 de 1000cv montés en tandem (système Vernisse). Le train d’atterrissage est aussi une formule nouvelle pour l’époque puisqu’il est tricycle (à l’instar du SE.100, son contemporain). Ce sont les aspects qui vont entraîner l’abandon du projet : trop révolutionnaire. En outre la voilure n’est pas incluse dans l’étude et les ingénieurs proposent d’installer les ailes des Bréguet 691. En quelque sorte le projet DJ.12 est une construction autour d’un puissant armement et non l’inverse. Il n'aura pas de suite...
Alors une maquette est-elle possible pour un tel projet mort né. Je dis oui ! Car l’étude de 1940 était presque complète et la documentation suffisamment importante pour obtenir un modèle crédible. Toutefois il aura fallu pas mal de temps et d’efforts pour arriver à la réunir…voici maintenant l’histoire de la maquette…C’est Jean Pierre Dujin qui entama l’étude qui va suivre. Et c’est à lui que je dois presque tout (le reste je le dois à Jacques). Fin 2009 nous avions parlé ensemble de divers projets de masters dont certains étaient déjà ébauchés. Sa maladie l’empêchait d’avancer, mais il avait envi de réaliser cette première pour lui : un avion de papier…sa motivation provenait d’une découverte (dont j’ignore la source) : un plan d’usine du fuselage au 1/10 daté de 1940. Toutefois il manquait le dossier technique et les spécifications qui précisent l’armement, la motorisation etc. Après la  disparition de Jean Pierre, je pensais que le DJ.12 ne pourrait avoir de suite mais un évènement inattendu a changé la donne : Jacques Moulin a ouvert son blog et a eu la gentillesse de fournir un plan complet et quelques détails. Après l’échange de nombreux mails, Jacques m’a envoyé tout ce qu’il avait : le dossier technique complet ! La maquette devient cette fois possible. Voici le montage d’un avion qui n’a cessé de rester projet…aujourd’hui il va enfin connaître la troisième dimension d’espace et prendre forme. C’est parti…

Les plans que Jacques a mis en ligne sur son blog sont ceux d'une version C3 (chasseur 3 places) à grande verrière. Il est coté mais les dimensions posent de nombreux problèmes et m'ont un temps découragé. D'autre part il n'y pas de précision sur la disposition des éléments de l'avion (armes etc.).

Voici maintenant les plans établis par jean Pierre Dujin à l'échelle 1/72. Il est construit à partir du plan d'usine au 1/10 datant de 1940 ci-dessous :

Il s'agit d'une version C2, on remarque le mitrailleur allongé au bas du fuselage et qui n'est autre que le copilote qui pouvait descendre par une échelle vers ce poste !

Pour le montage de cet avion atypique il faut procéder par ordre...d'abord le fuselage. Pour la première fois j'ai utilisé une technique imaginée il y a quelques mois après des discussions avec des collègues en expo...on commence par une mise en forme sur un carreau de pin. En 1 D

En 2D

En 3D

Après une coupe longitudinale sagittale j'obtiens deux demi fuselages à peu près symétriques. Puis je thermoforme ces deux demi-coques pour obtenir deux moules... les moules sont remplis avec du KP plast (méthode André Roy). Un gros travail de ponçage est réalisé à partir de plan en papier collé au niveau du maître couple (l'espèce de truc gondolé...). J’obtiens ainsi deux demi coques en résine, un matériel facile à travailler et à graver. Je pense que c'est une bonne méthode pour un scratch et peut-être même pour un master (mais je ne suis pas encore au niveau, on verra ça dans quelques temps) :

Pour construire l’intérieur faut creuser.... Et si les pilotes et le train rentrent c'est que c'est bon !

Ensuite l'extérieur doit être gravé...pas facile ça ! D’abord un tracé au crayon, puis on sort les outils (aiguille, line engraver...). J’ai pas bien réussi mais bon ça le fait quand même (comme dit la jeunesse).

Pour la voilure, les poutres et le plan fixe...c'est simple. J’ai coupé des gabarits à la chambre claire puis j'ai collé des plaques de carte plastique à la manière d'une carte géographique (avec des courbes de niveau tous les mm).

Ensuite il faut lisser avec du mastic en bombe par exemple. Puis on grave et le tour est joué !

La suite c’est un montage classique ! Avec d’abord un petit intérieur en scratch. Le fauteuil est d'une seule pièce de métal tourné à la pince. Les toiles sont en bande tamyia ! Ça prend 5 minutes. Le deuxième siège n'est qu'un "tabouret" car il est tournant dans la cabine. Le gros bloc derrière est la boîte à cartouche d'un canon HS.404...

La verrière est thermoformée sur un gabarit en bois. Puis un truc rigolo : les pipes d'échappement sont réalisées en coton tige étiré pour les filles et les garçons (rose et bleu).

Bon mais le gros morceau c'est l'assemblage de la voilure...un scratch c'est dur, mais un scratch de bipoutre c'est HORRIBLE...une erreur de mesure est c'est la cata...je vous dis pas comme j'ai du poncer et boucher les trous ! En plus je suis tombé dans un piège inattendu : les ailes ont un dièdre de 8 °, c'est énorme et évidemment ça pose un problème pour les poutres qui s'inclinent...de 8 ° dans l'autre sens. J’avais pas fait gaffe à ça...ce n’est pas bien.
Mais c'est corrigé, et voila le travail :

Le train d'atterrissage...les roues seront les seules éléments récupérés dans la boîte à rabiot (c'est à noter). Leur taille est donnée dans la notice : la roue avant est de taille 7, les deux roues arrières de taille 14. Autrement dit la roue avant est tout petite (bizarre).

Et c’est la catastrophe ! Nouvelle surprise : l’avion pique du nez si on respecte les dimensions du plan…PAS POSSIBLE. Quelle galère.

Bon j'ai réfléchi, et après avoir passé en revu tous les avions bipoutres du monde je décide de réduire la course du train. Et ça donne ça : NICKEL !

J’en profite pour fabriquer l'hélice (les pâles proviennent du kit unicraft du SE.580). L’hélice est en place, la verrière aussi ! On note au passage la fabrication d'un viseur OPL.38, des gouvernails (ou gouvernaux ?), des mitrailleuses dorsales, latérales, frontales, bilatérales et sagittales...

On peut commencer la déco…le seul schéma de camouflage connu pour cet avion a été publié dans les années 45, soit bien après l'abandon du projet. Je vais donc m'en inspirer tout en prenant des libertés...

Ensuite la patine et la déco. J’ai choisi les insignes d'un groupe de bombardement d'assaut, car un viseur OPL 38 est destiné au bombardement en piqué, et que par ailleurs l'armement de l'avion est davantage compatible avec l'attaque de colonne blindée plutôt que la chasse pure. par ailleurs il faut rappeler que les ailes du DJ.12 sont celle d'un Breguet 691...bref il s'agit des insignes de la 3ème escadrille du GB II/54 : un escargot bleu !

Une petite mise en scène pour le fun, toutes les mitrailleuses sont en action : BANZAIIIIII c’est un document d'archive de 1940 : LE DJ.12 A L'ATTAQUE !

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