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On se souvient qu’en 1967, lors d’un meeting aérien à Domodedovo, l’URSS avait surpris le monde aéronautique en dévoilant une étonnante variété de prototypes de nouveaux avions, dont en particulier le MiG 25 qui a joué le rôle d’épouvantail pendant les 10 années suivantes.
Il y avait aussi un avion qui n’a pas connu le succès et qui est aujourd’hui oublié : le MiG 23 PD. Cet avion était en fait beaucoup plus qu’une variante du MiG 23 : en résumé, il avait le fuselage avant et le fuselage arrière du MiG 23, une voilure et un train d’atterrissage principal de MiG 21, un fuselage central entièrement original, avec des réacteurs de sustentation pour raccourcir les distances de décollage et d’atterrissage, ainsi que des entrées d’air semi-circulaires comme sur les Mirage, dont ce fut à ma connaissance le seul cas d’utilisation sur un MiG.
C’était la même formule que la variante STOL du MiG 21 que je vous ai présentée il y a peu, mais appliquée à un avion plus récent et plus performant.
Malgré sa conception à la Frankenstein, c’était un avion étonnamment élégant, beaucoup plus en tout cas que le MiG 23 à géométrie variable qui fut développé en même temps et en compétition avec lui. On sait que c’est celui-ci qui fut retenu, et la version STOL sombra dans l’oubli. Oubli en partie réparé aujourd’hui par ArtModel qui vient d’en sortir une maquette injectée au 1/72 :
Cette maquette n’est pas aussi fine que ce que font aujourd’hui Trumpeter ou Hobbyboss, c’est du niveau d’Airfix d’il y a plusieurs dizaines d’années, mais d’après les photos dont on dispose elle semble exacte.
Je commence par l’aménagement du cockpit, la peinture du siège éjectable et la fermeture du cockpit. Une planche de bord est fournie parmi les decals, et il y a même un bon siège éjectable type MiG 21 en résine.
Une fois le cockpit terminé et scellé, on passe au montage général de l’avion. Les pièces n’ont pas d’ergots de positionnement et de fixation, et il y a un peu d’ajustage et de ponçage à faire, mais rien d’insurmontable. La base de travail est bonne.
On voit bien que l’aile est du pur MiG 21, tout comme le train principal. Le train avant, lui, est un train de MiG 23.
Des missiles sont fournis, le proto a posé avec au sol, mais sur les photos du meeting aérien il ne les a pas. Donc je préfère les laisser dans la boîte. Du coup, en dehors de quelques pièces à monter en tout dernier, le montage est en pratique fini.
Passons à la peinture. Je commence par peindre les trains et les soutes en aluminium. Puis, après une bonne séance de masquage, je bombe tout l’avion en gris clair. Ensuite j’enlève progressivement les masques et termine la peinture au pinceau, entrée d’air, radome, antenne, fuselage arrière…
A ce stade je pose les décals : la planche fournie est simple mais on y trouve tout ce qu’on peut distinguer sur les quelques photos disponibles…
Puis quelques compléments de peinture et de montage : l’écope, les roues…
Ensuite, un dernier bombage en vernis mat pour homogénéiser et protéger le tout, puis quelques dernières reprises de peinture à la main, en particulier les transparents, et c’est fini :
Le MiG 23 PD à côté du MiG 23 standard : un air de famille mais deux looks très différents ! Comme dit plus haut, la version STOL est un avion plus élégant.
Le décollage plus ou moins vertical à la Russe : MiG 21, MiG 23, Yak 38, Yak 41. Les MiGs sont des STOL alors que les Yaks sont de vrais VTOL.
A Domodedovo, les Russes avaient présenté plusieurs nouveaux types d’avions en version classique, en version à géométrie variable, ou en version STOL. Bien entendu, tous ne furent pas retenus pour la production en série. Etonnamment, la version GV du Su 7, le Su 17, qui semblait être une expérimentation hâtive dérivée d’un avion existant, fut de ceux-là. Les versions STOL du MiG 21, du MiG 23 et du Su 15 ne furent pas retenues. La formule STOVL fut cependant appliquée par les Russes sur leurs avions embarqués : la famille Yak 35, Yak 38, Yak 41, mais en 1967 on ne savait même pas qu’ils préparaient des porte-avions !
Les Russes avaient, selon certains commentateurs, monté cette étonnante présentation pour montrer au Monde qu’ils savaient faire autre chose que les vieux MiG qui s’étaient fait démolir par douzaines, quelques mois auparavant, au cours de la guerre des six jours. La présentation de Domodedovo sema la panique et la confusion dans les Etats-Majors et les Bureaux d’Etudes occidentaux. Elle eut pour conséquence le lancement d’une nouvelle génération d’avions de combat tels les F 14 et F 15, destinée à faire face à ces nouvelles menaces. Il fallu très longtemps pour qu’on sache lesquels des avions présentés avaient été poursuivis. Et pour cause, certains avaient peut-être même été abandonnés avant la présentation !
Comparaison entre Mig23PD et Balzac
comparaison chiffrée (relevée au 1/72):
flèche du BA: Balzac 60°, MiG 23 PD 55°
longueur du BA: Balzac 75 mm, MiG 23 PD 70 mm
longueur du BdF: Balzac 43 mm, MiG 23 PD 45 mm
Tous les deux avec aile delta, la grosse différence étant en fait que les MiG ont un empennage et les Mirage non, ce qui joue aussi sur la position longitudinale de l'aile.
Aile Balzac = aile de Mirage III
Aile MiG 23 PD = aile de MiG 21
C'est comme ça que les gens travaillaient à l'époque pour faire des démonstrateurs rapidement et pas cher !
Pour la déco de l'entrée d'air, là, je ne sais pas... Ca ne dissimule rien... Peut être que c'était juste pour le faire beau pour le défilé ?
En regardant la souris des entrées d'air, on a l'impression de voir une moitiée d'entrée d'air de MiG-21, comme si on avait ouvert en deux l'avant d'un MiG-21 pour lui planter un avant de MiG-23 au milieu.
Les lois aérodynamiques sont les mêmes, que ce soit pour un cône frontal (MiG 21, Su-7, Su-9, Su-22, J-8...) ou des souris latérales (mirages, F-104, B-58, et même F-111, ces dernières en 1/4 de cercle et non en demi-cercle): on a affaire à des ondes de choc coniques, à "adapter" à la lèvre d'entrée d'air.
Petite différence quand même: l'entrée d'air frontale voit arriver un écoulement pur, les souris latérales un écoulement déjà plus ou moins perturbé (couche limite).
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